Il est toujours compliqué pour un(e) motard(e) de s’auto-évaluer, surtout quand on débute et /ou qu’on roule seul(e), sans un œil extérieur pour nous jauger. A partir de quand cesse-t-on d’être un novice ? Qu’est-ce qui fait la différence entre un « noob » sur une moto et un motard expérimenté ? Je vous propose sept signes pour savoir où vous en êtes.

Publication en janvier 2021.
Le sujet de cet article m’a été inspiré par une vidéo du Youtubeur américain Yammie Noob.

Résumé

Présentation de sept indices / preuves qu’un(e) motard(e) a passé un cap dans la maîtrise de sa machine et commence à devenir expérimenté.

Premier rappel : nous avons tous été débutants !
Certains l’ont oublié tellement ça remonte à loin. D’autres l’ont oublié parce qu’ils ont commencé la moto très jeunes et qu’ils ne se souviennent même plus de leurs premiers pas. D’autres font mine de l’oublier, plus ou moins consciemment.

Nous avons tous commis des erreurs.
Tous les motards se sont faits peur au moins une fois. Tous (ou presque) ont laissé tomber leur bécane à l’arrêt ou à basse vitesse. A peu près tous se sont au moins une fois ratés au freinage, ont perdu l’équilibre, ont mal placé leur regard, ont mal effectué un changement de rapport…
Et je ne parle que des erreurs les plus courantes !

Il n’y a pas de honte à débuter. Il faut bien commencer un jour et prendre le temps d’acquérir de l’expérience !
Mais certains vont débuter pendant longtemps, voire toute leur vie : parce qu’ils roulent trop peu, ou pas assez souvent, ou qu’ils cessent de rouler pendant la moitié de l’année, ou qu’ils arrêtent la moto au bout de quelques mois et n’y reviendront que bien des années plus tard…

La question : quand n’est-on plus un débutant à moto ?
Comment savoir si on reste un néophyte, si on commence à se débrouiller ou si on peut se considérer comme un motard expérimenté ?

Moi qui peux prétendre à me considérer comme un motard très expérimenté et qui ai côtoyé des milliers de motard(e)s à tous les stades de leur carrière, je pense que vous pouvez vous dire que vous n’êtes plus un motard débutant quand…

Quand vous vous posez la question !

Dans la vie quotidienne, un motard se demande rarement : « suis-je encore un débutant ? »
La plupart des gens ne se posent pas la question. Ils continuent tout simplement de rouler régulièrement, plus ou moins fréquemment. Ils s’habituent à leur moto, à leurs trajets… Ils acquièrent de l’expérience sans y penser. Les automatismes s’installent sans avoir besoin d’y réfléchir. La confiance s’acquiert petit à petit – et se perd parfois d’un coup !

La grande majorité des motards ne prennent pas de recul sur leur pratique.

Une bonne partie d’entre eux sur-évaluent d’ailleurs leur niveau de maîtrise et partent du principe que s’ils ont réussi les examens pratiques du permis de conduire, ça suffit pour prouver qu’ils sont des « pilotes ».

De plus, il faut bien avouer qu’il n’existe pas de repère dans la progression du motard.

Sur la route, pas de chrono, pas de classement : il n’y a pas de critère de mesure objective pour nous situer les uns par rapport aux autres, et encore moins pour mesurer notre progression dans le temps.
Que ce soit notre propre regard sur nous-mêmes ou le regard des autres (qui lui aussi évolue dans le temps), il y a toujours un biais, une subjectivité qui rend toute mesure relative.

Il n’existe pas de seuils, de niveaux explicites et observables, de fonction « level up » comme dans un jeu vidéo, de voyant qui s’allume ou de cloche qui sonne pour montrer que vous avez gagné des points d’expérience.

Même le changement de catégorie de permis (de A1 en A2, ou de A2 en A) ne constitue en aucune manière une validation de réelle compétence.
Il n’existe pas d’examen, de certificat pour pouvoir affirmer « je ne suis plus un débutant ».
Je connais des p’tits gars en A2 qui roulent 20.000 km par an, qui roulaient déjà en 125, voire en 50 avant de passer le permis, et qui se débrouillent très bien.
Et à l’inverse, je vois parfois passer des élèves en formation « passerelle » qui n’avaient jamais touché un 2RM de leur vie avant le permis A2, ont juste passé l’examen, n’ont pas roulé du tout pendant deux ou trois ans, et viennent ensuite suivre la journée de formation pour avoir le droit de prendre une moto de catégorie A, alors qu’ils n’ont toujours aucune expérience de conduite moto…
Dans les deux cas, c’est rare, mais ça arrive.

Devenir et rester un « bon » motard, savoir rouler à moto à l’aise et en sécurité, c’est un art – ou plus exactement un artisanat ou un sport, bien plus qu’une science.
Cela demande de l’entraînement, de la répétition, des automatismes, des remises en question…
Cela prend du temps et des kilomètres, des milliers de kilomètres, voire des dizaines de milliers.
C’est quelque chose que vous allez mettre quelques mois à percevoir.

En ce sens, le simple fait de vous poser la question (de savoir si vous restez encore débutant ou non) constitue déjà un signe que vous êtes capable de prendre du recul sur votre pratique… et donc que vous n’êtes plus un débutant complet !

Pour réfléchir plus avant sur ce sujet, lire Devenir un meilleur motard.

Quand vous avez envie de changer !

Le choix de sa première monture constitue l’enjeu n°1 du motard débutant.
C’est un choix complexe, délicat, propre à chacun, qui répond à de nombreux critères – plus ou moins rationnels.
Pour en savoir plus, lire Quelle moto pour débuter ? et Pourquoi une moto n’est pas faite pour débuter ?

Du coup, il apparaît logique de penser que vouloir changer de moto signale le changement de statut de « grand débutant » (avec une moto de débutant) à « moins débutant » (avec une moto plus exigeante / plus puissante / plus lourde, etc.).
Sauf que…
La moto ne fait pas le motard !

Bien des motards, notamment débutants, surtout débutants, choisissent une moto « surdimensionnée », pas adaptée à leurs besoins réels, mais plutôt à leurs attentes en termes d’image, de plaisir supposé.
Cette inadéquation peut perdurer (ou non) et guider de la même façon irrationnelle le choix de leur deuxième machine.

Attention à ne pas vouloir gravir les échelons trop vite !
Vouloir changer de moto est une chose. Choisir une deuxième « bonne » moto en est une autre.
Se sentir assez à l’aise pour passer à autre chose que votre machine d’école / moto A2 / roadster de 180 kg / poids plume de 250 ou 300 cc… c’est bien.
Mais est-ce suffisant pour prendre tout de suite un trail 1.000 cc ou une hypersportive ?

On ne passe pas d’un coup d’un tricycle à une Formule 1.
Un motard réellement mature et expérimenté comprend ça et l’assume.

Le simple fait de vouloir changer, d’avoir envie d’une autre moto, ne suffit pas à lui seul à prouver une amélioration de vos compétences de conduite.
Mais c’est un indice !

Quand vous ne posez qu’un seul pied

C’est un des signes les plus évidents d’aisance sur une moto.
Un motard débutant, pas à l’aise, qui a peur de tomber, pose toujours les deux pieds au sol quand il s’arrête.
Un motard à l’aise, en confiance, qui arrive à suffisamment bien connaître sa machine pour en sentir le point d’équilibre (et le garder), ne pose qu’un seul pied par terre à l’arrêt.

Pour beaucoup de motards, c’est le pied gauche – parce qu’ils s’arrêtent en freinant de l’arrière.
Pour certains, c’est le droit – parce qu’ils savent doser le frein avant et qu’ils veulent pouvoir utiliser le sélecteur de rapports.

Ceux qui sont encore plus à l’aise savent s’adapter et poser l’un ou l’autre pied au sol, selon les besoins de la situation, en général pour poser le pied du côté où le sol est le plus proche.
Pour en savoir plus, lire Sentir l’équilibre de sa machine.

Dans tous les cas, un motard à l’aise sur sa machine pose un seul pied à terre.
Du moins quand il roule en solo.

En duo, surtout avec un passager inexpérimenté qui risque de gigoter à l’arrêt et de déséquilibrer la machine, il vaut mieux poser les deux pieds.
Pour en savoir plus, lire Rouler à deux sans danger l’un pour l’autre.

Ne poser que le pied gauche au sol (et donc garder le pied droit disponible) est également un pré-requis pour maîtriser le démarrage en côte.
Lire Démarrer en côte.

Ne poser que le pied droit au sol permet de changer de rapport pendant l’arrêt ou juste avant l’arrêt, que ce soit pour passer au point mort (et pouvoir lâcher le levier d’embrayage) ou pour enclencher le premier ou le deuxième rapport (selon la situation), en roulant à basse vitesse ou à l’arrêt, pour stationner en 1e ou préparer un redémarrage, par exemple.
Lire Réflexions sur le point mort et la roue libre.

Cela implique de savoir s’arrêter avec seulement le frein avant, donc de savoir le doser pour marquer l’arrêt à l’endroit voulu sans perdre l’équilibre, que ce soit avec la roue avant droite ou le guidon braqué.
Lire Freiner à moto (et en scooter) – Deuxième partie et Freiner sur l’angle.

Autant d’automatismes et de capacités à s’adapter à la situation qui démontrent une certaine aisance et une maîtrise technique qui viennent appuyer des comportements de mise en sécurité de la machine et de son conducteur.

Quand vous maîtrisez l’équilibre à basse vitesse

Là aussi, il s’agit d’un des premiers signes d’aisance au guidon.

N’importe qui sait conduire une moto à plus de 10 km/h, surtout en ligne droite !
Mais savoir manier une machine de plus de 100 kg (voire 200) à moins de 7-8 km/h, quand le manque d’effet gyroscopique peut vite faire perdre l’équilibre dès que la moto s’incline, demande bien plus de compétence.

Comme j’ai coutume de le dire à mes stagiaires, le maniement à basse vitesse ne concerne peut-être que 5% du temps que nous passons au guidon, mais concentre 95% des chutes (disons des pertes d’équilibre, qui ne se terminent pas toutes par une chute)… avant tout par manque de maîtrise technique.

Du coup, un motard mal à l’aise à basse vitesse se crispe dans toutes les situations qui font appel à cette maîtrise : démarrages et arrêts, surtout avec guidon braqué, demi-tours serrés, petits ronds-points, virages en épingle, manœuvres de stationnement, interfile étroit…
Ses bras se tendent, se raidissent, ce qui amplifie les réactions du guidon et déstabilise la moto.
Comme il a peur de tomber, il garde la moto droite et n’arrive pas à tourner serré. Il regarde là où il a peur d’aller : son regard se porte juste devant sa roue avant, ce qui l’empêche d’anticiper les obstacles et de guider sa trajectoire.

A l’inverse, un motard à l’aise n’hésite pas à faire pencher sa moto à basse vitesse, ce qui lui permet de tourner bien plus serré.
Il ne se crispe pas, reste souple sur le guidon et garde le contrôle des commandes et des appuis pour diriger sa machine avec douceur et précision.
Comme il est en confiance, il arrive à quitter la moto des yeux et à regarder là où il veut aller, ce qui lui permet d’observer autour de lui, d’anticiper et d’éviter les réactions intempestives.

Et ce n’est pas parce que vous avez appris à force de répétitions à suivre un parcours à basse vitesse sur une piste hors circulation bien propre et plane, entre des plots et des piquets, que vous pouvez affirmer que vous êtes compétent !
L’aisance à basse vitesse, elle doit se vivre dans la vraie vie, sur route, au milieu du trafic, par tous les temps, à plat, en dévers, en pente, sur du bel enrobé comme sur des pavés mouillés ou sur du goudron défoncé…

Etre à l’aise, ça veut dire pouvoir manier sans hésitation, sans avoir besoin de réfléchir. C’est agir rapidement mais en déplaçant la moto lentement.

Pour en savoir plus, lire Maîtriser son embrayage et Incliner à basse vitesse.

Quand vous prenez soin de votre moto vous-même

Attention, il ne s’agit pas de simplement savoir nettoyer votre monture adorée ou de lui ajouter des accessoires !
Il n’est pas non plus nécessaire de savoir lui ouvrir les entrailles pour réaliser chez vous l’ensemble des opérations d’entretien et de réparation.

Un motard accompli doit être autonome et savoir effectuer lui-même un minimum de contrôles et de réglages sur sa moto.
Si vous devez emmener votre moto chez un professionnel à tout bout de champ pour la moindre opération mécanique, vous restez un « débutant » – ou tout au moins un assisté.

Pour en savoir plus, lire :

Quand vous essayez différentes motos

Tout le monde n’a pas forcément les moyens (ou l’envie) de posséder plusieurs motos.
Mais de mon expérience, la plupart des motards expérimentés apprécient de pouvoir choisir, selon leurs envies ou leurs besoins, entre une routière, une sportive et un trail ou une enduro, par exemple.
La composition d’un fictif garage idéal, avec de trois à cinq motos, constitue un des grands sujets de discussion entre motards.

En attendant d’en arriver là, la construction de votre expérience passe par la conduite de différentes motos, et non de seulement la vôtre – quelle qu’elle soit.

Différentes motos, cela veut surtout dire différents types de motos.
Même si chaque genre ne vous attire pas, même si vous n’avez pas l’intention d’acheter, soyez curieux !
Essayez au moins une fois une moto de chacun des grands types : roadster, trail, sportive, routière, custom, supermotard, cafe racer…
Ne serait-ce que pour simplement savoir de quoi il retourne, vous faire votre opinion, ne pas juger sans avoir essayé. Vous aurez peut-être des surprises, bonnes ou mauvaises.
Au moins, vous saurez.

Pour en savoir plus, lire Les différents types de motos.

Changer de moto, essayer fréquemment des motos différentes, c’est aussi développer votre faculté d’adaptation.
En changeant d’architecture moto, vous allez vous trouver confrontés à des positions de conduite variables, des ergonomies différentes, des commandes placées à des endroits variables, avec des sensibilités différentes, avec des comportements de partie-cycle variés…

Tout cela va vous obliger à vous adapter, à développer votre élasticité cérébrale, à stimuler votre psychomotricité, à essayer diverses solutions.
Et vous en retirerez un bénéfice en termes de maîtrise, de facilité en revenant sur votre machine habituelle.

Pour en savoir plus, lire Savoir se positionner sur un deux-roues moteur.

Quand vous avez confiance en vous

Qu’est-ce qui caractérise la conduite du motard débutant ? La peur.
Elle se manifeste de diverses manières : crispation, hésitation, raideur et brusquerie, temps de réaction, réflexion nécessaire, lenteur dans les manœuvres, fatigue rapide…
Mais dans le fond, la cause reste la même : le manque de confiance en soi qui engendre la peur.

Un motard à l’aise, ça se voit, ça se sent.
C’est une conduite fluide, « propre ». C’est beau à regarder.
Et cela se fonde avant tout sur l’aisance.
C’est la maîtrise technique qui assure la confiance. La confiance permet à son tour de libérer le regard de la moto pour observer autour de soi. Elle permet aussi de libérer le cerveau pour consacrer l’essentiel de nos ressources mentales à l’analyse de l’environnement… ce qui favorise l’anticipation, donc la fluidité.

Vous êtes le mieux placé pour ressentir (ou non) cette confiance en vous.
Mais attention, elle doit être fondée sur votre impression d’aisance en toutes circonstances !
Et non sur un excès d’assurance motivé par la testostérone ou votre seule capacité à rouler vite en ligne droite…

Un œil extérieur, celui d’un passager expérimenté par exemple ou d’un compagnon de route, sera un apport utile pour apprécier votre aisance au guidon.
Encore faut-il que ce soit quelqu’un de « qualifié » (qui possède lui-même de l’expérience à moto) et d’honnête (qui sache vous parler sans ambages).
L’avis de votre copine, qui n’était jamais montée sur une moto avant de vous connaître et qui jure ses grands dieux que vous êtes le meilleur motard du monde, ne vaut pas.

Le saviez-vous ?

Passion Moto Sécurité est un site gratuit et bénévole.
Pour soutenir notre démarche d’information pour la sécurité routière des motards, vous pouvez nous aider (à partir de 1 euro ou juste en visionnant des publicités) grâce à la page Tipeee !
Pensez-y…
Merci d’avance !

Conclusion

Au final, si on réfléchit un peu, on s’aperçoit vite que les seuls que ça intéresse de savoir s’ils sont encore débutants ou non sont… les motards débutants !
Ou éventuellement ceux qui font partie d’un groupe hétérogène et qui veulent pouvoir se situer par rapport aux autres.
Mais au fond, est-ce vraiment important ?

Si j’ai écrit cet article, c’est surtout pour vous donner quelques repères objectifs et éviter l’écueil de l’auto-évaluation erronée qui en amène certains à se surestimer.

On me demande régulièrement à partir de combien de temps on peut se considérer comme motard expérimenté.

Je réponds toujours que ce n’est pas tellement une question de temps, mais surtout de distance parcourue.
J’ai connu des motards avec 30 ans de permis qui roulaient comme des gros boulets et des « petits jeunes » avec 3 à 5 ans de permis qui se débrouillaient vraiment bien.

En gros, il vous faudra de 5.000 à 10.000 km pour commencer à bien connaître votre moto.
A partir de 30.000 à 50.000 km parcourus (sans longue interruption de pratique), on peut commencer à se dire qu’on a un bagage correct.
Au-delà de 100.000 km parcourus (sans arrêt de pratique de plus d’un an), on peut se dire expérimenté.
Au-delà de 500.000 km parcourus, on entre dans la catégorie des « vétérans ».

Pour être vraiment précis, c’est avant tout une question de qualité, de diversité des trajets effectués.
On n’acquiert pas vraiment d’expérience si on roule 5.000 km par mois, mais seulement sur autoroute toute droite…
De même, si vous faites tout le temps le même trajet que vous connaissez par cœur, vous ne progressez pas, même s’il est sinueux.
Si vous restez tout le temps dans le même environnement, qu’il s’agisse de Paris intra muros ou du col du Galibier, vous ne progressez pas beaucoup.

L’important, c’est de rouler, le plus possible, mais aussi le plus varié possible, de varier les environnements, le type de routes, les conditions météo, le type de moto, le rythme, en solo, en duo, en groupe…

Pour progresser en maîtrise technique, il n’ y a pas de secret : il faut s’entraîner.
Seul ou en groupe, par soi-même ou avec un encadrement, par un formateur pro ou des amateurs bénévoles, sur un stage payant ou une journée gratuite… l’important est de s’entraîner régulièrement, c’est-à-dire au minimum une fois (une journée ou deux demi-journées) par an.

Pour en savoir plus, lire S’entraîner seul, Perfectionner sa conduite moto et Les journées de sécurité moto.

« Je sais qu’on ne sait jamais. C’est tout ce que je sais, mais ça je le sais » : des paroles à méditer et un hommage à M. Jean Moncorgé, alias Jean Gabin, avec une chanson écrite par Jean-Loup Dababie en 1974, année de ma naissance.
13 thoughts on “Savoir si on est un motard débutant (ou pas)”
  1. Motard depuis 1991,j ‘ai fait plus de 100000 bornes avec mes différentes bécanes, mais ai du arrêter deux fois la pratique pendant plus d’un an ( 2 et 3 ans respectivement).
    Je trouve assez réducteur de dire que l’on est un pilote expérimenté au bout de 100MK sans arrêt de plus d’un an. Les deux fois, quand je suis remonté en selle, je me suis donné volontairement un temps de (ré)-adaptation, mais très vite les réflexes, la technique de pilotage, reviennent. Alors chacun est différent c’est vrai, mais pour en avoir parlé avec des potes à qui c’est également arrivé, je pense que globalement l’aisance revient assez rapidement à la reprise de la moto.
    Malgré tout, même si je me considère expérimenté, je te contacterai pour faire un stage collectif, je risque peut-être d’avoir des surprises lorsque tu commenteras mon pilotage ;).
    Mais ça, ce sera après l’intervention chirurgicale sur mes deux canaux carpiens, espérant que l’arrêt de la moto sera limité.
    Bravo pour tes articles, Fab.

    1. Le schéma général que je donne dans cet article ne tient évidemment pas compte des cas particuliers.
      Quand je dis « 100.000 km sans arrêt », c’est sans LONG arrêt.
      J’ai dit « pas plus d’un an » parce que je voulais ne pas exclure les personnes qui s’arrêtent de rouler pendant plusieurs mois à cause de l’hiver ou d’une blessure ou d’une opération, par exemple.
      Maintenant, qu’est-ce qu’un « long » arrêt de pratique moto ?
      Pour moi, c’est entre un an et deux ans. Parce qu’à partir de 2-3 ans sans rouler, on perd forcément beaucoup en compétence moto. Mais cela dépend des personnes, de l’expérience acquise auparavant, des capacités d’apprentissage pour retrouver le niveau d’avant.
      Bref, ce sont des ordres de grandeur…
      Il ne faut pas le prendre au pied de la lettre !

  2. « Au-delà de 500.000 km parcourus, on entre dans la catégorie des « vétérans ». »
    Je ne sais pas si j’y suis! En…44 ans!
    Les 100 derniers mille (même un peu plus) kilomètres l’ont été avec une BMW f800 ST qui tourne comme une horloge et que je mets en vente pour les beaux yeux, pardon, cylindres, d’une italienne bien moins performante (mais suffisamment pour ce que je fait aujourd’hui) et moderne, mais généreuse en sensations dès les premiers tours de roues.
    Et depuis quelques années je ne parcoure plus que 5 à 6000km par an. Mais principalement sur petites routes sinueuses en économisant les freins,… mais pas les bandes de peur! Deux chutes avec des conséquences sur mon intégrité physique…à très basse vitesse, et même quasiment à l’arrêt! Me semble que l’équilibre est atteint vers 40km/k…donc j’évite de rouler en dessous!!!

    1. J’insiste (dans cet article comme ailleurs), je persiste et je signe que le nombre d’années d’ancienneté de permis ou de pratique ne constitue pas A LUI SEUL un critère d’expérience et encore moins de compétence.
      Effectivement, on peut avoir le permis depuis très longtemps, plusieurs décennies : cela ne fait pas forcément de nous des experts de la conduite moto.
      On peut avoir roulé sans interruption de pratique pendant 20, 30, 40 ans : on n’est pas pour autant toujours un cador de la route.
      Ce qui compte avant tout, c’est la quantité de kilomètres pacourus (chaque année et au total) et leur qualité, la diversité d’environnement, la variété de motos et de conditions de circulation.

      Entendons-nous bien : je ne dis pas du tout qu’avec 44 ans de permis moto, on n’a rien vu, rien connu…
      Juste que cela ne garantit pas à tous les coups un motard expérimenté et compétent.
      D’autant plus à raison de seulement 5.000 km par an.
      Ce n’est pas un reproche, encore moins une honte.
      Il faut juste en être conscient, connaître ses limites.

      Sur le dernier point, plus technique : une moto est stable (grâce à l’effet gyroscopique généré par la rotation des roues) à partir d’environ 10 km/h.
      Elle sera « auto-stable » (on peut lâcher le guidon) à partir d’environ 20 km/h.
      Ce qui fait tomber à basse vitesse, c’est :
      – soit la perte d’adhérence d’un pneu, surtout à l’avant ;
      – soit la perturbation de cet effet gyroscopique par l’usage brutal du frein avant.

  3. j’ai le permis moto depuis 36 ans, en n’ayant pas touché une moto pendant 24 ans.

    j’ai commencé par le vélo, à 14 ans solex et mobylette, à 16 ans une 50cc à vitesse, puis le permis moto « gros cube » à 19 ans en n’ayant les moyen que pour une vielle 125 avec laquelle je me suis pris ma première gamelle un jour de pluie sur un rond point. Puis une 250, puis une 600 ou là 2 gamelles dont une grave (passé par dessus une voiture) qui m’a fait arrêter la moto pendant ces 24 ans en pensant ne jamais y revenir. j’étais un vrai casse cou à l’époque, trop sure de moi, tellement sure que « c’était pour les autres » les accidents. En fait je n’ai pas arrêté tout de suite, mais déjà plus aucune assurance ne voulait me reprendre, et fait nouveau, j’avais peur en moto (trop peur de me ré esquinté pour de bon cette fois) en ayant des séquelles de l’accident. je me suis fait une raison en abandonnant pour de bon la moto, un vrai crève coeur.

    Puis, surement la crise de la 50 aine qui pointait son nez, je m’y suis remis, non sans appréhension, d’abord une 250, puis très vite au bout de 3 mois, revente de la 250 pour acheter une vielle 500 avec dans l’idée la moto « loisir » en restaurant cette vielle moto (mode aussi du rétro et « néo rétro » des seventy que je n’avais pas vécu). Depuis, plus de 45000 km parcourus sur ce vieux 500 de 52Cv, puis une remise en état d’une vielle XL600 et 7000 km parcourus avec et une bonne gamelle dans les champs (plus l’âge pour ça), puis achat d’une Z900RS de 111 CV et 12000km parcouru depuis…

    j’ai toujours peur en moto, je me suis pris 2 gamelles avec la 500, une en sortie de virage avec freinage d’urgence sur verglas, une autre sous la pluie dans un virage très sec visiblement avec une bonne trainé de gasoil (là j’ai rien compris, la moto à fait un tête à queux). La Z900RS est tombé 3 fois, à l’arrêt et jamais moi dessus: au prix qu’elle m’a coûté j’y fais très attention, surtout sur la route, ou là je reste très prudent.

    j’ai toujours peur en moto, je conduis en mode « parano » en m’attendant à tout, du gamin qui surgis entre 2 voiture garées, au taré qui te fait une queux de poisson en pilant devant toi parce que tu as eu le malheur de le doubler (ou autre), à celui qui conduis sans permis complètement bourré, aux refus de priorité, aux feu et stop grillé, aux camion qui déboulent d’une voie à l’autre, à ceux qui conduisent en téléphonant comme si ils poussaient leur cady au super marché, au mec qui ne t’a pas vu, à celui qui s’endort au volant, etc……

    Bref, maintenant j’ai 111CV, mais je roule les 3/4 du temps entre 3 et 6000 trs. je n’ai plus les réflexes de mes 20 ans, je n’ai plus la force physique pour rattraper la moto dans toutes les situations….donc je roule beaucoup moins vite, je prend beaucoup moins de risque (bien que je me suis fais 1 ou 2 grosse frayeur les rares fois ou j’ai poussé à fond le 900). j’ai des antennes, et celles ci me disent, parfois un peu trop , parfois de manière totalement disproportionné quand j’atteins mes limites de maitrise de la moto: j’ai fais quelques sorties motardes (à plusieurs), et là surpris d’aller aussi vite sur des routes détrempées alors qu’en temps normale j’aurais été sure que la moto aurait dépassé ses limites d’adhérences. Mais de nouveau tous seul, je reprend mes habitudes d’évitement de risques.

    En fait, j’aime bien sortir en groupe, c’est très formateur, cela permet de faire des connaissances, de parler motos, mécanique, de voir les autres rouler, leurs défauts, et de par leurs yeux les nôtres.
    Mais j’aime encore mieux rouler seul à mon rythme: c’est là ou je suis le plus confiant , le plus relax, m^me en mode « parano ».

  4. Quand vous vous posez la question !
    Je ne me la pose plus trop, finalement peu importe !

    Quand vous avez envie de changer !
    C’est ma seconde moto en 7 ans de permis… Et j’ai pas vraiment envie d’en changer… Après 40 000 km à son bord, je m’y sens bien et en confiance !

    Quand vous ne posez qu’un seul pied
    Ca j’y arrive ! et des deux côtés ! Et sans réfléchir ! La plupart du temps je ne le pose plus (vive l’équilibre et Merci les stages de FlatFab !)

    Quand vous maîtrisez l’équilibre à basse vitesse
    Comme dit plus haut, je pose les pieds le moins possible. Grace au stage de FlatFab je prends plaisir à évoluer à basse vitesse. Mais j’avoue que les virages à 90° en buté et roue libre, j’y suis pas encore. J’y travaille !!

    Quand vous prenez soin de votre moto vous-même
    Heuuuu… JOKER ! En même temps, difficile d’avoir l’outillage nécessaire complet et de faire les différentes opérations suffisamment souvent pour les réaliser correctement. Plus encore quand on est un motard solitaire…

    Quand vous essayez différentes motos
    Le hasard m’a fait essayer environ 6 ou 7 motos. Mais ma mienne reste la plus mieux 😀

    Quand vous avez confiance en vous
    Je ne pense plus à la mort en prenant la moto le matin (mais j’y pense quand je pars pour une longue route). Je n’ai plus été « surpris » en moto depuis fort longtemps, ce qui me fait penser que j’ai pris de pas trop mauvaises habitudes en terme de sécurité. En général quand je me dis ça, c’est signe que j’ai trop pris la confiance et qu’il va falloir faire plus attention ! 😀

    Conclusion
    Je roule 10 000 km par an depuis mon permis. Je fais le gros de mon kilométrage toujours sur les mêmes départementales, mais j’ai quand même réussi à me faire plusieurs road trip dans des conditions différentes. Je m’efforce aussi de rouler malgré le vent ou la pluie et de m’engager sur les routes qui m’effraient afin d’être serein quand ce type de conditions arrivent sans prévenir.

    Bref je ne suis plus débutant mais pas encore « expérimenté » à mon sens. Je m’octroierai ce cap quand je serai bien à l’aise en virage. Ca vient doucement, cette année je sens que certaines choses se mettent enfin en place !

    Voilà un commentaire bien inutile pour vous mais un bilan intéressant à faire pour moi !
    Salutations!
    Paul « Teomme »

  5. Bonjour,
    Je viens de passer mon permis A2 (j’ai 53 ans, un tantinet casse cou mais très prudente), en Andorre. C’est très différent de la France. Depuis j’ai passé de nombreuses heures à lire vos articles sur différents points pour essayer de me former au mieux.
    Je voulais très sincèrement vous remercier pour la qualité de vos présentations et l’humour qu’elles contiennent. Vraiment bravo !
    Bonne continuation et au plaisir de vous lire.
    Sylvie.

  6. Cela fait trois ans que j’ai repris la moto après une longue interruption… Et voici que je tombe sur ton article « Savoir si on est un motard débutant (ou pas) »…

    J’ai réappris à conduire une moto grâce à la CASIM (en plus d’une lecture attentive de ce site dont les articles complètent bien mon apprentissage et présentent aussi l’avantage d’ouvrir plus grand les réflexions).
    J’ai parcouru 20 000 bornes avec mon XJ6, principalement en deux ans car la première année, j’ai roulé uniquement quand je m’en sentais capable, quand j’estimais que les conditions étaient idéales. Puis au fil du temps, la confiance est revenue, la CASIM aidant énormément. Je suis passée de « je suis vraiment une quiche (désespoir) » à « finalement, je me débrouille ».
    Et j’ai recommencé à rouler par tous les temps, beau, moins beau, pluie, vent… mais pas verglas (!) avec une très grosse majorité de routes à virages. J’ai également fait mes premiers tours de roue sur piste.

    J’ai souri quand j’ai lu ton article et je me suis vue en lisant.
    Je suis heureuse de voir que mes impressions étaient les bonnes quant à mon auto-évaluation : je ne me sens plus débutante. Pas hyper expérimentée non plus, plutôt intermédiaire (de toute façon, je considère que je suis en apprentissage constant).
    Je suis passée par toutes les phases que tu as décrites, exactement. Mon point qui reste à perfectionner est la maniabilité à basse vitesse : une perte d’équilibre avec le XJ6 alors que je me garais m’a « traumatisée », le mot est fort mais je constate, presque trois ans après, qu’il me reste encore de l’appréhension sur ce type de manœuvre. Mais j’y travaille !

    Je me suis séparée du XJ6 après un coup de cœur suite à un essai (et c’est tellement vrai qu’on commence à se sentir plus à l’aise quand on se sent capable de conduire d’autres types de motos : ça a été une révélation pour moi).
    Ma monture est à présent un Street Triple R. Trois mois qu’elle est là, 3 000 km parcourus malgré le confinement, j’adore cette moto !

  7. C’est par ce que je ne pilote pas mes motos mais que je les conduis, par ce que je suis toujours émerveillé et attentif comme un débutant que ma passion est intacte après 58 ans de pratique assidue

  8. Bonsoir,
    Personnellement’ je suis encore en A2, pas un gros rouleur (2000 km sur ma première année de A2) et je roule souvent sur les mêmes route (trajet boulot ou balade).
    J ai effectué il y a quelques mois une formation gratuit de pilotage avec la gendarmerie et à la suite de ce stage j ai eu l impression (qui c est confirmé) que j ai gagné plusieurs mois d expérience en une journée. J ai maintenant BEAUCOUP plus confiance en moi et surtout en ma moto (petite Kawasaki ER5)
    En tout cas très bon article. V

  9. Conduire une moto n’est pas conduire une voiture. Je ne me souviens pas m’être fait peur la première fois que j’ai pris la voiture tout seul il y a 40 ans. Mais pour la moto, jeune conducteur de 60 ans, lâché dans la nature depuis le mardi 20 janvier 2021 suite à ma circu enfin favorable, eh bien ma petite sortie de 30 km d’hier m’a montré que le moniteur de la moto école était très sécuritaire. Là, livré à moi même, j’aurai pu enclencher les gazes dans la première ligne droite, « j’ai eu 25 sur 27 je dois être pas mauvais »
    J’ai failli coucher la moto en prenant un rond point où je suis tombé sur une grosse ornière en prenant la première sortie…
    Allez que du bonheur à venir donc en étant prudent !!! Merci pour l’article !

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