La grande majorité des motardes et motards préfère bien sûr rouler par beau temps, avec un beau ciel bleu et des températures clémentes. De fait, les écoles de conduite moto voient chaque année le nombre d’inscriptions décoller aux mois d’avril et de mai, avec des bataillons d’apprentis motards qui espèrent obtenir le permis A2 et la moto pour l’été. Sachez qu’un grand nombre de ceux-là finissent déçus !
Première publication en février 2022
Mis à jour en novembre 2024
Conseils et informations sur le meilleur moment de l’année pour débuter la formation du permis moto A1 ou A2.
Depuis 2020, il est obligatoire pour tout le monde de valider l’ETM (le code moto) avant de présenter les épreuves pratiques.
Pour en savoir plus, lire L’examen du permis moto – Le code
Bien sûr, il est réglementairement possible de commencer les cours de plateau sans avoir réussi l’ETM. Mais…
Primo, peu de gens disposent d’assez de temps libre pour consacrer plusieurs heures chaque semaine à réviser la théorie en plus des deux à quatre heures de cours pratiques hebdomadaires, sans compter les temps de transport pour y aller et en revenir. Concrètement, il vous sera difficile de tout faire en même temps sans négliger vos études ou votre travail.
Secundo, beaucoup d’écoles préfèrent attendre que vous ayez validé l’ETM avant de vous proposer des cours plateau, tout simplement parce qu’il ne sert à rien de vous préparer à l’examen plateau tant que vous n’avez pas validé l’étape précédente, nécessaire et obligatoire.
En ne faisant que ça, comptez déjà deux semaines à un mois pour préparer, passer et valider l’ETM. Et encore, vous ne la réussirez peut-être pas du premier coup…
Sommaire de l'article
Le constat des faits
Il faut compter entre six semaines et trois mois (en moyenne) pour s’entraîner régulièrement en plateau jusqu’à atteindre le niveau exigé pour l’examen.
Vous pensez être à la fois doué et disponible ? C’est possible, mais l’école, elle, ne l’est pas…
Comme tous les nouveaux élèves arrivent en même temps entre avril et juin, les cours affichent complet plusieurs semaines à l’avance à cette période.
Votre fin de formation, que vous espériez en mai, s’en trouvera peut-être décalée jusque juin, voire juillet.
La situation est encore pire en cette année 2024 car de nombreuses écoles ont été submergées d’inscriptions en début d’année avec l’ouverture du financement par le CPF. Résultat, des milliers d’élèves supplémentaires imprévus, qui encombrent les plannings de cours et d’examens, encore pendant cet automne, voire pour certains jusqu’en début de printemps 2025.
Pour en savoir plus, lire La vérité sur le permis moto financé par le CPF
Et là, vous apprendrez que votre moniteur part en vacances ! Certaines petites écoles ferment complètement pendant plusieurs semaines en été. La plupart diminue le nombre de cours disponibles en juillet-août, faute de main-d’œuvre.
En toute logique, il en va de même pour les présentations à l’examen.
Les centres d’examen croulent sous les candidats en fin de printemps et début d’été, alors que le nombre de pistes et d’inspecteurs reste lui constant.
Vous vous dites peut-être que vous passerez l’examen tranquille pendant l’été ?
C’est oublier que les inspecteurs du permis de conduire ont eux aussi droit à des congés payés et que, comme tout le monde, ils préfèrent les prendre en juillet-août… Le nombre de places disponibles aux examens chute chaque année entre mi-juin et la rentrée.
Par ailleurs, certains préjugés ont la vie dure. Beaucoup de motards, de formateurs et d’inspecteurs voient d’un mauvais œil les motards dits « JJA », ceux qui ne roulent qu’en juin-juillet-août. Chaque année, la mortalité des motards explose sur ces mois d’été : non seulement un plus grand nombre de motards circule sur les routes encombrées des vacances, mais une bonne partie ne possède que peu d’expérience. Un certain nombre d’inspecteurs se montrent dès lors plus sévères aux examens de fin de printemps, surtout avec les candidats au niveau un peu « limite ».
Sachant qu’environ la moitié des candidats échouent lors de leur première présentation à l’examen plateau et que les délais d’attente pour une nouvelle présentation oscillent entre un et trois mois selon les régions et la période de l’année…
Résultat : chaque année, des débutants qui pensaient obtenir leur permis en mai ou juin le reçoivent finalement en septembre, voire octobre.
Le problème est que, du coup, un certain nombre d’entre eux renoncent à rouler à la mauvaise saison.
Ils vont ainsi rester sans expérience jusqu’au printemps suivant. Ils se retrouvent à faire leurs premières armes après quatre à six mois d’arrêt de pratique, en ayant oublié tout ou partie des enseignements acquis pendant leur formation. Le sur-risque est alors maximal.
Dernier point, en supposant que vous arriviez à obtenir votre permis A2 dans les temps espérés (avant l’été), reste le problème de l’achat de la moto.
Vous allez vous mettre en chasse en même temps que tout le monde. Chaque année, le marché se réveille en mars-avril, culmine en fin de printemps, puis se rendort en octobre-novembre. Au printemps, les garages croulent sous les demandes de révision pour « remise en route ». Les concessionnaires manquent de modèles en stock pour répondre à la demande de clients tous plus impatients les uns que les autres… Résultat : des prix qui montent autant que les délais d’attente s’allongent.
Lire Quand et comment (bien) acheter sa moto ?
Mon conseil
Si vous voulez avoir votre permis pour l’été, la meilleure option est paradoxalement de commencer votre parcours de formation en tout début d’année, en janvier ou février.
Révisez au chaud et passez l’ETM pendant l’hiver !
L’objectif est de commencer les cours de formation plateau entre mi-mars (pour les régions au sud de la Loire) et début avril (dans la moitié nord de la France), de façon à vous présenter à l’examen plateau au plus tard mi-mai et à l’examen route au plus tard fin juin.
Cela ne règle pas la question de la moto.
Mais en ayant pris soin de commander une moto neuve en mars-avril ou de réserver une moto d’occasion en avril-mai chez un pro (qui peut la garder quelques semaines en magasin), vous devriez obtenir une monture à peu près en même temps que votre permis A2.
Ce sera évidemment plus cher que d’acheter une moto d’occase à un particulier, mais vous serez certains d’avoir votre machine qui vous attend.
Evitez d’acheter une moto « par anticipation », avant d’avoir le permis.
Pour en savoir plus, lire Acheter sa moto avant le permis : bonne idée ?
Une astuce
Si vous avez à la fois la passion de la moto et des contraintes budgétaires, la meilleure solution est de commencer votre parcours de formation à la rentrée de septembre.
En effectuant votre formation A2 pendant l’automne et l’hiver (ce n’est pas toujours agréable, mais c’est très formateur !), vous passerez vos examens entre janvier et mars, au moment où il y a le moins de candidats. Et vous acheterez votre première moto en février ou mars, quand les prix restent encore bas.
Bon conseil en effet de ne pas attendre le printemps pour commencer le permis.
Je pense que pour être vraiment à l’aise il ne faut pas hésiter à commencer à passer le permis dès septembre/octobre.
Cela permet d’avoir le permis avec certitude pour février mars de l’année suivante et pouvoir profiter sur la route de tout le printemps.
Le seul inconvénient est que l’on se forme dans le froid de l’hiver mais bien couvert ca passe et avec un gilet chauffant ou des chaufferettes tout va bien.
personnellement, inscription en octobre! pour au final attendre une date d’exam pour commencer a potasser le code… Petite incomprehension, ils ne m’inscrivaient que si l’outil en ligne faisait sortir assez de codes validé en test! donc en mars, grosse accélération pour bosser le code a la maison! Avril, code en poche, début des cours pratiques, inscription au plateau que je rate début juin. fin de la saison : inspecteur en arrêt, 2ème plateau début spetembre, circulation 8 jours après et hop, permis A en poche le 17 septembre 2014, et MT07 neuve récupérée le 19 au garage ou elle m’attendait sagement!
j’ai peu roulé en hiver pendant ma formation, mais avril en normandie, c’est un peu le décembre Bordelais finalement
Je me présente, Nadine, 55 ans, j’ai été passagère pendant quelques années avant d’oser franchir le pas; Piloter ma propre moto ! Un doux rêve inaccessible ??!! A voir, je vais tenter de relever le défi…
J’ai commencé à étudier le code en mars 2017, obtenu en mai à la première présentation ! Yesss, c’est un bon début !!
Inscription pour les cours pratiques en septembre, je n’avais vraiment pas le temps avant, j’ ai profité de l’été pour réviser les fameuses fiches moto !
Il m’a fallu prendre énormément d’heures (67) au total. Trois passages au plateau, trois échecs. Le stress me faisait perdre mes moyens, malgré une ambiance sympathique au centre d’examen. Le quatrième passage était le bon ! Plateau obtenu enfin en décembre 2017.
Sur le coup, j’ai grillé pas mal de cartouches, 4 sur 5 pour être précise, il me reste donc plus qu’un seul passage pour réussir l’épreuve de circulation avant de tout reprendre à zéro !! Qu’à cela ne tienne, convocation le 22 janvier 2018, météo exécrable, froid, pluie… et… défi relevé ! J’ai mon sésame en poche !!
Sentant que j’avais besoin de me perfectionner pour rouler en sécurité et de ce fait être plus à l’aise sur ma moto ( une Suzuki GSF 650 bridée bien sûr), je décide de m’inscrire auprès d’une association de perfectionnement post permis dans le département du 33 ( CASIM33).
Quatre ans plus tard, j’y suis toujours mais maintenant avec une Suzuki VSTROM non bridée et oui, passerelle enfin passée en septembre 2021.
L’apprentissage de la conduite moto pendant l’hiver est très formateur, depuis je n’ai aucune appréhension quand il faut sortir par mauvais temps, il suffit d’adapter sa conduite, d’être souple sur les commandes.
Merci Fabien pour vos articles très intéressants et très complets.