Présentation des épreuves, explications sur les conditions d’accès, détails sur les catégories de permis et de véhicules… Tout ce qu’il faut savoir pour devenir motard(e) en Suisse romande, dans les cantons de Berne, Fribourg, Genève, Jura, Neuchâtel, Valais et Vaud.

Première publication en juillet 2023

Introduction

Cet article fait partie d’une série sur les permis de conduire moto dans les différents pays francophones, en Europe et au Canada.
Ce premier volet concerne la Suisse.

La Suisse, à la fois si proche géographiquement de la France et si éloignée culturellement… La Confédération helvétique est avant tout un pays fédéral, organisée en cantons qui constituent autant d’états autonomes.
Concernant les véhicules et permis de conduire, une réglementation fédérale s’applique à l’ensemble des cantons.
En revanche, les examens du permis de conduire relèvent de la compétence des cantons. Le contenu des épreuves pratiques peut donc varier d’un canton à l’autre. Un canton peut modifier les épreuves d’une année sur l’autre, sans en référer aux autres.
Cet article concerne avant tout les cantons francophones et bilingues, principalement situés en Suisse romande. Mais dans tous les cas, il importe de s’informer auprès du service cantonal compétent (service des automobiles, en général) ou d’un moniteur de conduite moto suisse.

Depuis 2021, la loi fédérale suisse s’est rapprochée de la réglementation de l’Union Européenne. Elle a adopté à peu près les mêmes catégories administratives de véhicules et de permis de conduire.
Rappel concernant la France qui les a adoptées en 2013 :
Les nouvelles catégories de motos
Les catégories de permis moto

Les catégories moto en Suisse

Les catégories administratives des véhicules deux-roues motorisés (2RM) sont nombreuses, avec certaines particularités.
Les dispositions détaillées ci-dessous sont en vigueur depuis le 1er janvier 2021.
Tous ces véhicules 2RM doivent obligatoirement être conduits avec un casque homologué (moto ou vélo, selon les cas).

Les cyclomoteurs légers

Les cyclomoteurs dits « légers » sont en fait des vélos à assistance électrique (appelés « e-bikes »), certes dotés d’un moteur (électrique), mais avec :

  • une puissance maximale de 500 watts,
  • une assistance au pédalage jusqu’à maximum 25 km/h,
  • pouvant atteindre une vitesse maximale de 20 km/h de par leur construction.

Ces cyclomoteurs légers ne peuvent pas être conduits par des personnes de moins de 14 ans.
A partir de 14 ans, ils nécessitent un permis de conduire de catégorie spéciale M, valable uniquement en Suisse.
A partir de 16 ans, ces véhicules ne demandent plus de permis et peuvent être conduits par toute personne en capacité (physique et mentale) de conduire.

Les cyclomoteurs

Les cyclomoteurs, au sens de la loi fédérale suisse, sont des « vélomoteurs électriques » qui doivent :

  • être équipés d’une plaque d’immatriculation de cyclomoteur,
  • développer une puissance maximale de 1000 watts,
  • comporter une assistance au pédalage jusqu’à maximum 45 km/h,
  • ne pas pouvoir dépasser une vitesse maximale de 30 km/h de par leur construction.

Ils peuvent être conduits à partir de 14 ans avec un permis de conduire de catégorie spéciale M, valable uniquement en Suisse.

Les motocycles légers

Il s’agit de deux-roues motorisés (à moteur thermique ou électrique), d’une cylindrée maximale de 50 cm3 et/ou bridés à une vitesse maximale de 45 km/h.
Ils doivent obligatoirement être immatriculés avec une plaque à fond jaune.
Depuis 2021, ils peuvent être conduits en Suisse à partir de l’âge de 15 ans avec un permis de conduire de catégorie A1.

Les motocycles A1

Ce sont des deux-roues motorisés (à moteur thermique ou électrique), d’une cylindrée maximale de 125 cm3 et/ou d’une puissance maximale de 11 kW (soit 15 chevaux).
Ils doivent obligatoirement être immatriculés avec une plaque à fond blanc.
Depuis 2021, ils peuvent être conduits à partir de 16 ans avec un permis de conduire de catégorie A1.

Les motocycles A35

Il s’agit de motos et scooters (à moteur thermique ou électrique) de plus de 125 cm3, sans limite de cylindrée mais d’une puissance maximale de 35 kW (soit 47,5 chevaux), avec un rapport poids/puissance maximal de 0,2 kW/kg – que ce soit par bridage ou nativement.
C’est l’équivalent de la catégorie A2 dans l’Union Européenne.
Ils doivent obligatoirement être immatriculés avec une plaque à fond blanc.
Depuis 2021, ils peuvent être conduits à partir de 18 ans.

Les motocycles A

Comme ailleurs en Europe occidentale, il s’agit de 2RM sans limitation de puissance ou de cylindrée.
Ils doivent obligatoirement être immatriculés avec une plaque à fond blanc.

Avant 2021, il était possible de conduire ces véhicules à partir de 25 ans en passant un permis A.
Depuis 2021, l’accès « direct » à la catégorie de permis A n’est plus possible : voir plus bas pour les détails.

Les catégories de permis moto en Suisse

Il existe en Suisse quatre catégories de permis de conduire pour les véhicules 2RM, et principalement trois : le A1, le A35 et le A.

Le permis M

Le permis de conduire de catégorie M peut être demandé aux autorités cantonales à partir de l’âge de 14 ans.
Concrètement, il ne concerne que des jeunes gens entre 14 et 16 ans.

Contrairement à la plupart des catégories de permis de conduire en Suisse, il ne comporte pas de période obligatoire pendant laquelle le conducteur est soumis à un « permis d’élève ».
De même, il n’est pas nécessaire de suivre les cours de premiers secours, ni les cours théoriques de sensibilisation, ni de produire un certificat d’examen médical de la vue.
L’examen théorique est simplifié (avec 30 questions au lieu de 50, neuf fautes possibles).
Il n’est pas nécessaire de passer un examen pratique de conduite.
Dans les faits, il vise juste à donner aux adolescents un minimum de connaissances théoriques de réglementation routière.

Le permis M est requis pour les vélos électriques roulant à 45 km/h.
Pour les vélos roulant à 25 km/h, il n’est requis qu’entre 14 et 16 ans.

Le permis A1

Le permis de conduire de catégorie A1 peut être demandé aux autorités cantonales à partir de :

  • 15 ans pour la conduite de motocycles avec une cylindrée n’excédant pas 50 cm3, d’une puissance maximale de 4 kW et dont la vitesse est limitée à 45 km/h ;
  • 16 ans pour les autres motocycles A1, de 50 à 125 cm3.

La demande de permis d’élève peut être déposée deux mois avant l’âge minimal.
L’examen théorique de base peut être effectué un mois avant l’âge minimal.

En Suisse, le permis A1 est un « vrai » permis de conduire qui suppose de suivre l’ensemble du cursus administratif pour une demande d’obtention d’un permis de conduire.
Autrement dit (attention, on s’accroche !) :

  • suivre des cours de premiers secours (dits « samaritain ») et produire une attestation de formation par un organisme agréé, ce qui coûte entre CHF 100.- et 160.-
  • se procurer le formulaire de demande de permis, soit en ligne, soit auprès du service cantonal des automobiles (ou dans certains cantons, auprès de la commune ou de postes de police)
  • remplir le formulaire et répondre à un questionnaire médical
  • produire une attestation d’examen de la vue de moins de deux ans, ce qui coûte jusqu’à CHF 20.-
  • suivre des cours de connaissances théoriques pour préparer l’examen théorique (coût variable selon la durée de la formation)
  • se rendre personnellement au service des automobiles (avec le formulaire rempli et une pièce d’identité) pour y passer l’examen théorique de base de 50 questions en 45 minutes (appelé « B50 ») et y déposer la demande de permis d’élève-conducteur, ce qui coûte entre CHF 100.- et 130.

Voilà pour la première étape…
Avec son permis d’élève-conducteur A1 (permis blanc valable uniquement en Suisse), le motard débutant peut commencer à rouler (avec une plaque marquée « L »), mais dispose d’une période de seulement quatre mois (renouvelable une seule fois) pour :

  • suivre des cours de théorie de la circulation (CTC, dits de « sensibilisation »), d’une durée minimale de huit heures, qui coûtent entre CHF 150.- et 280.-
  • suivre des cours d’instruction pratique de base (IPB) avec un motocycle A1, d’une durée minimale de 12 heures, ce qui coûte entre CHF 350.- et 700.-

Pendant cette période de permis d’élève-conducteur, le débutant peut suivre des cours pratiques avec toute personne de son choix. Les cours auprès d’un moniteur moto ne sont pas impératifs, même s’ils sont recommandés. L’utilisation d’un véhicule « école » n’est pas obligatoire, le débutant peut participer aux cours avec son propre 2RM, tant que celui-ci est immatriculé et marqué à l’arrière d’une plaque « L ».

En produisant les attestations de formation CTC et IPB, le permis d’élève-conducteur est prolongé d’un maximum de 12 mois, pendant lesquels le conducteur n’a pas le droit d’emmener de passager, sauf si cette personne est elle-même titulaire d’un permis moto.

Pendant la période de permis d’élève-conducteur, toute alcoolémie est sanctionnée d’un retrait de permis. Il n’y a aucune marge de tolérance. La sanction est immédiate dès 0,1 gramme d’alcool par litre de sang.

A l’issue de la période d’élève-conducteur (de 16 mois maximum au total), le motard débutant doit valider un examen pratique de conduite complet, avec une épreuve dite « de manoeuvre » en plateau et une autre en circulation.
Chaque examen pratique coûte entre CHF 100.- et 160.-

Un point particulier : à partir de trois échecs à l’examen pratique, l’apprenti-conducteur doit passer un test psychotechnique (payant à CHF 180.-) ou une expertise d’aptitude à la conduite (expertise psychologique de la circulation auprès d’un médecin agréé, aux frais du demandeur).
En cas d’échec au test d’aptitude ou de résultats peu concluants, l’élève devra obtenir une expertise favorable par un psychologue du trafic (toujours à ses frais) pour pouvoir se présenter de nouveau à un examen de conduite.

En cas de succès, il peut alors demander son permis A1 définitif (ce qui coûte encore de CHF 35.- à 60.-).
Les prix sont différents dans chaque canton. Par exemple, le prix d’un permis 125 coûte 170 francs dans le canton de Fribourg pour l’examen théorique, le permis d’élève, l’examen pratique ainsi que le permis définitif.

Le permis A1 n’est pas soumis à la période probatoire (permis « à l’essai ») de trois ans, ni au suivi d’un cours de formation complémentaire (dit « journée deux phases »).

Comme en France, les détenteurs des catégories de permis de conduire B et B1 (voitures et voiturettes) peuvent obtenir la catégorie A1 sans examen pratique, mais après avoir suivi l’IPB de 12 heures.
Dans le cas où vous avez déjà un permis B, le permis moto 125 coûte seulement 80 francs (permis d’élève et permis de conduire).

Vidéo de l’Office de la Circulation et de la Navigation du canton de Fribourg

Le permis A35

Le permis de conduire de catégorie A35 peut être demandé aux autorités cantonales à partir de 18 ans.

Là aussi (ou là encore s’il est déjà détenteur de la catégorie A1), il faut suivre l’ensemble du cursus administratif pour une demande d’obtention d’un permis de conduire, avec quelques changements par rapport au permis A1.

L’aspirant motard débutant doit produire une attestation de formation par un organisme agréé pour les cours de premiers secours (dits « samaritain »), attestation qui doit dater de moins de six ans.
Mais il en est dispensé s’il a déjà suivi ces cours dans le cadre du permis B, B1 ou A1 depuis plus de deux ans.
A partir de 2024, l’attestation sera valable à vie.

L’aspirant motard doit produire une attestation d’examen de la vue (payant) de moins de deux ans.
Un examen médical relevant de la médecine du trafic (payant) est requis pour les personnes handicapées et les candidats de plus de 65 ans.

L’aspirant motard doit valider l’examen théorique de base de 50 questions en 45 minutes (appelé « B50 », payant).
Mais il en est dispensé s’il l’a déjà obtenu dans le cadre du permis B, B1 ou A1 depuis plus de deux ans.
A partir de 2024, l’attestation sera valable à vie.

A l’issue de cette première étape administrative, l’aspirant motard peut déposer une demande (payante) de permis d’élève-conducteur.
Ce dernier lui est accordé pour une première période de quatre mois.

  • S’il s’agit de son premier permis de conduire en général, l’aspirant motard doit suivre des cours de théorie de la circulation (dits de « sensibilisation ») avec un moniteur de conduite, d’une durée minimale de huit heures.
  • S’il s’agit de son premier permis de conduire moto, l’aspirant motard doit suivre des cours d’instruction pratique de base (IPB) avec une moto de catégorie A35 auprès d’un moniteur moto, d’une durée minimale de 12 heures.
  • Cette durée est ramenée à 4 heures pour les détenteurs de la catégorie A1 obtenue avant le 31 décembre 2020.

Par ailleurs, les titulaires du permis A1 datant d’avant le 1er avril 2003 sont dispensés des cours CTC et IPB et même dispensés d’examen pratique : le permis d’élève-conducteur A35 leur est délivré sur simple demande.
Voir dans les commentaires pour les détails.

En produisant les attestations de formation CTC et IPB, le permis d’élève-conducteur A35 est ensuite prolongé d’un maximum de 12 mois, pendant lesquels le conducteur n’a pas le droit d’emmener de passager, sauf si cette personne est elle-même titulaire d’un permis moto.

Pendant cette période de permis d’élève-conducteur (permis blanc valable uniquement en Suisse), le débutant peut suivre des cours pratiques avec toute personne de son choix. Les cours auprès d’un moniteur moto ne sont pas impératifs, même s’ils sont recommandés. L’utilisation d’un véhicule « école » n’est pas obligatoire, le débutant peut participer aux cours avec son propre 2RM, tant que celui-ci est immatriculé et marqué à l’arrière d’une plaque « L ».

Pendant la période de permis d’élève-conducteur, toute alcoolémie est sanctionnée d’un retrait de permis. Il n’y a aucune marge de tolérance. La sanction est immédiate dès 0,1 gramme d’alcool par litre de sang.

A l’issue de la période d’élève-conducteur (de 16 mois maximum au total), le motard débutant doit valider un examen pratique de conduite complet, avec une épreuve dite « de manoeuvre » en plateau et une autre en circulation.
Chaque présentation à l’examen pratique coûte entre CHF 100.- et 160.-

Un point particulier : à partir de trois échecs à l’examen pratique, l’apprenti-conducteur doit passer un test psychotechnique (dit « Schuhfried », payant à CHF 180.-) ou une expertise d’aptitude à la conduite (expertise psychologique de la circulation auprès d’un médecin agréé, aux frais du demandeur).
En cas d’échec au test d’aptitude ou de résultats peu concluants, l’élève devra obtenir une expertise favorable par un psychologue du trafic (toujours à ses frais) pour pouvoir se présenter de nouveau à un examen de conduite.
Au 5e échec à l’examen, l’élève ne peut plus le repasser avant un délai d’un an !

En cas de succès, il peut alors demander (et payer) son permis A35 « à l’essai ».

Depuis 2005, les personnes qui demandent pour la première fois un permis de conduire de la catégorie A reçoivent le permis de conduire à l’essai pour une période probatoire de trois ans.
Cette règle ne s’applique toutefois pas aux personnes déjà titulaires d’un permis de conduire de durée illimitée de la catégorie B, ni aux personnes nées avant le 1er décembre 1987.

Pendant cette période, un régime de sanctions sévères est appliqué.
Toute alcoolémie est sanctionnée d’un retrait de permis. Il n’y a aucune marge de tolérance : la sanction est immédiate dès 0,1 gramme d’alcool par litre de sang.
Le premier retrait du permis de conduire prolonge la période probatoire d’une année.
En cas de récidive, l’auteur se voit en plus interdire la conduite d’un véhicule pendant au moins un an.

Par ailleurs, ce régime de permis à l’essai impose de suivre au cours des 12 premiers mois une formation post-permis de sensibilisation (sans examen), officiellement appelée « formation complémentaire obligatoire » et communément dite « deux phases ».
Il s’agit d’assimiler les premières expériences faites en tant que conducteur-trice d’un véhicule et de vérifier son propre comportement dans la circulation routière. Les cours sont dispensés en groupe par des animateurs spécialement formés.

Pour tous les permis de conduire à l’essai obtenus à partir de janvier 2020, la formation complémentaire doit être suivie dans la première année.
Passé ce délai, vous risquez à une amende de CHF 300.-

Toute personne conduisant un véhicule après l’échéance de son permis à l’essai et sans formation complémentaire sera punie pour avoir conduit sans permis.
En outre, elle devra patienter au moins six mois à compter de la date de l’infraction avant de pouvoir obtenir un nouveau permis d’élève conducteur.

Ce n’est qu’à l’issue de la période probatoire que le conducteur peut (enfin) demander (et payer) un permis de conduire de durée illimitée – pour autant qu’il ait suivi la formation complémentaire et EN PLUS démontré un comportement irréprochable sur la route.

L’attribution du permis illimité n’est pas « automatique » : elle suppose de n’avoir commis aucune infraction à la circulation routière entraînant un retrait de permis.

Les infractions dites légères (excès de vitesse de moins de 20 km/h hors agglomération, par exemple), sanctionnées par une amende d’ordre (jusque 260 CHF, quand même), ne sont pas prises en compte dans cette notion de « conduite irréprochable ».
Mais toute infraction moyennement grave ou grave (comme un excès de vitesse à partir de 16 km/h de trop en localité ou tout dépassement de plus de 25 km/h par rapport à la vitesse maximale autorisée) peut entraîner une prorogation de la période à l’essai – en plus des autres sanctions, évidemment.

Vraiment définitif donc, ce permis ?
Pas tant que ça, du moins si cette personne veut obtenir le permis A !

Le permis A

Depuis 2021, l’accès « direct » à la catégorie de permis A n’est plus possible.
Il existe seulement des exceptions pour les personnes travaillant dans l’industrie des motocycles, les agents de police et les experts en circulation.

Toute personne – quel que soit son âge – doit non seulement posséder au minimum deux ans d’ancienneté de permis A35, mais en plus avoir fait preuve d’une « pratique irréprochable » avec une moto d’une puissance maximale de 35 kW.

Les infractions dites légères (excès de vitesse de moins de 20 km/h hors agglomération, par exemple), sanctionnées par une amende d’ordre (jusque 260 CHF, quand même), ne sont pas prises en compte dans cette notion de « conduite irréprochable ».
Mais toute infraction moyennement grave ou grave (comme un excès de vitesse à partir de 16 km/h de trop en localité ou tout dépassement de plus de 25 km/h par rapport à la vitesse maximale autorisée) entraîne une prorogation de la période A35 – en plus des autres sanctions, évidemment.

Pour prétendre obtenir le permis A, il faut :

  • détenir un permis A35 depuis au moins deux ans,
  • n’avoir commis aucune infraction grave pendant deux ans,
  • valider un examen pratique de conduite.

En Suisse, suivre une formation « passerelle » ne suffit pas !
Il faut non seulement suivre le cursus administratif comme pour tout nouveau permis, mais en plus payer, passer et réussir un nouvel examen pratique de conduite complet, avec une épreuve dite « de manoeuvre » en plateau et une autre en circulation.

Avant de pouvoir se présenter à l’examen pratique avec sa moto de catégorie A, il faut au préalable :

  • produire une attestation d’examen de la vue (payant) de moins de deux ans.
    Un examen médical relevant de la médecine du trafic (payant) est requis pour les personnes handicapées et les candidats de plus de 65 ans.

A l’issue de cette première étape administrative, le motard peut déposer une demande de permis d’élève-conducteur de catégorie A.
Vous avez bien lu : quel que soit votre âge et votre expérience en moto A35, vous repartez avec un permis d’élève-conducteur (payant) !!

Seule bonne nouvelle : le suivi des cours CTC et de l’IPB ne sont pas requis, puisque la personne les a forcément déjà suivis pour son permis A35.

Il existe tout de même des exceptions pour les anciens permis.
Pour les candidats qui ont obtenu la catégorie A35 avant le 1er janvier 2021 (ainsi que ceux qui ont obtenu le permis d’élève de la catégorie A35 jusqu’au 31.12.2020 et réussi l’examen pratique le 30.06.2021 au plus tard), et seulement après deux ans de conduite irréprochable, la limitation à 35 kW est levée sur demande, c’est-à-dire sans examen pratique de la catégorie A illimitée.

Mais pour tous les candidats qui ont obtenu la catégorie A35 après janvier 2021, un permis d’élève pour la catégorie A doit être demandé et la validation de l’examen pratique est requise dans les 12 mois.

Pendant cette période de permis d’élève-conducteur (pendant lesquels le conducteur n’a pas le droit d’emmener de passager, sauf si cette personne est elle-même titulaire d’un permis moto), le débutant peut suivre des cours pratiques avec toute personne de son choix.
Les cours auprès d’un moniteur moto ne sont pas impératifs, même s’ils sont recommandés.
L’utilisation d’un véhicule « école » n’est pas obligatoire, le débutant peut participer aux cours avec son propre 2RM de catégorie A, tant que celui-ci est immatriculé et marqué à l’arrière d’une plaque « L ».

A l’issue de la période d’élève-conducteur (de 12 mois maximum), le motard doit payer, passer et valider un examen pratique de conduite complet, avec une épreuve dite « de manoeuvre » en plateau et une autre en circulation, le tout sur une moto de catégorie A.
Voir ci-dessous pour le détail des épreuves.

En cas de succès, il peut alors demander (et payer) son permis A, illimité ou à l’essai.

En effet, les personnes qui demandent pour la première fois un permis de conduire de la catégorie A reçoivent le permis de conduire à l’essai pour une période probatoire de trois ans.
Toutefois, cette règle ne s’applique pas aux personnes déjà titulaires d’un permis de conduire de durée illimitée de la catégorie A35 ou B, ni aux personnes nées avant le 1er décembre 1987.
Dans l’immense majorité des cas, les demandeurs du permis A sont déjà titulaires d’un permis illimité (de catégorie B ou A35) – et ne sont donc pas concernés.

Mais si le motard ne possède que le permis moto et s’il est titulaire d’un permis A35 depuis moins de trois ans (ou que la période d’essai a été prolongée du fait d’infractions graves ayant entraîné un retrait de permis)… il repart avec un permis à l’essai pour trois ans, avec obligation de suivre à ses frais une journée « deux phases » au cours des 12 premiers mois.

Ce cadre réglementaire exigeant (et coûteux) explique en grande partie pourquoi la pratique de la moto « gros cube » reste peu répandue en Suisse.

Pour les étrangers résidents en Suisse

La règle du permis « à l’essai » (période probatoire) vaut également pour les personnes qui ont obtenu à l’étranger un permis de conduire de la catégorie A, A2 ou A1 après le 1er décembre 2005.

Heureusement, en cas d’échange d’un permis de conduire étranger, la période d’essai n’a pas automatiquement une durée de trois ans.
Le calcul tient compte de la date de l’examen dans le permis de conduire étranger, de la date d’entrée en Suisse et de la date de délivrance du nouveau permis de conduire suisse.

Le saviez-vous ?

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L’examen pratique

Pour s’inscrire à l’examen pratique du permis moto (toutes catégories), il faut effectuer la démarche soi-même auprès du service des automobiles de son canton ou demander à un moniteur de le faire.
Chaque canton fonctionne différemment.
Par exemple, dans le canton de Vaud, il est possible de s’inscrire en ligne, par mail, par courrier ou en se rendant à un guichet du SAN.

Dans la plupart des cantons, les frais d’examen (entre CHF 90.- et 100.- par épreuve, donc à multiplier par deux) sont dûs, même en cas de non présentation.

Vidéo du SAN du canton de Vaud

Les documents

Veillez à ne pas arriver en retard.
Si vous ne vous présentez pas à l’heure, vous devrez quand même payer l’examen et le passer une autre fois.

Assurez-vous d’avoir les documents originaux suivants avec vous :

  • la moto sur laquelle vous souhaitez passer l’examen et sa carte grise (permis de circulation), même si elle n’est pas à votre nom
  • votre permis d’élève conducteur
  • vos autres permis de conduire (Cat. B, Cat. A1), selon les cas
  • un certificat de suivi du cours de théorie de la circulation, si vous n’êtes pas encore titulaire d’un autre permis de conduire
  • le certificat attestant que vous avez suivi le cours d’instruction pratique de base

N’oubliez pas que votre permis d’élève conducteur n’est valable que pendant 12 mois !
Inscrivez-vous à l’examen pratique de conduite avant qu’il n’expire car il n’est pas possible de le prolonger.
Par ailleurs, certains cantons ne proposent aucune date d’examen pendant les mois d’hiver.

L’équipement motard

Lors de l’examen pratique, vous devez porter un équipement de sécurité complet, composé de :

  • Casque moto homologué avec lunettes de protection ou visière
  • Chaussures en cuir montantes (au-dessus de la cheville) ou bottes de moto
  • Gants de moto (d’hiver ou d’été) ou en cuir épais
  • Pantalon de moto ou pantalon résistant aux déchirures
  • Veste de moto ou veste en matériau robuste à manches longues.

Même si ce n’est pas obligatoire et même s’il fait chaud, une tenue moto complète est de rigueur.
Il est arrivé que des élèves se fassent renvoyer de l’examen pour une tenue jugée inadéquate.

Le véhicule d’examen

Votre moto ou scooter doit répondre à certains critères.
Elle doit correspondre à la catégorie pour laquelle vous souhaitez passer l’examen.
Si vous avez une moto de catégorie A ou A35, elle doit comporter une selle à deux places et ne pas avoir de side-car.

Votre moto doit être en parfait état et entièrement conforme à son état d’origine : si elle ne répond pas aux exigences techniques, vous devrez quand même payer les frais d’examen.
Attention tout particulièrement aux rétroviseurs, aux pneus, aux clignotants, aux feux…

Les épreuves d’examen

L’examen pratique de conduite pour toutes les catégories (A1, A35, A) se déroule en deux parties sur la même journée :

  • l’épreuve de manœuvre
  • la conduite dans la circulation

L’épreuve de manoeuvre

L’épreuve hors circulation consiste à effectuer une série de manœuvres avec votre moto : slalom, démarrage en côte, huit, ou encore freinage…
La plupart s’effectuent à basse vitesse, voire au pas.
Aucun exercice n’est réalisé avec passager.

Les modalités varient selon les cantons.
Une liste d’exercices est proposée par l’Office fédéral des Routes, mais chaque canton reste libre d’y « piocher » ce qu’il souhaite, dans l’ordre qu’il souhaite. Certains cantons imposent chaque exercice, d’autres cantons en imposent une série et en laissent un autre au choix du candidat, et d’autres cantons encore mélangent exercices imposés et tirés au sort (Fribourg, par exemple)…

Vous aurez souvent droit à deux essais.
Toute chute de la moto est éliminatoire, même au premier essai.

Voici par exemple le parcours demandé par le canton de Genève, dans lequel les exercices s’enchaînent :

Autre exemple avec les 4 exercices demandés par le canton de Vaud, qui s’effectuent séparément :

L’épreuve en circulation

Une fois cette première partie de l’examen réussie, vous prenez la route pour prouver votre aptitude à la conduite dans des conditions normales de circulation.

En principe, les mêmes exigences s’appliquent que lors d’un examen pratique de voiture : vous devez respecter le code de la route, conduire avec prévoyance et être capable de faire attention aux autres usagers de la route.

Pour les examens de la catégorie A, un expert peut (ou pas, selon son choix) prendre place derrière vous comme passager durant ce parcours. Son rôle sera d’évaluer, en plus des points cités ci-dessus, votre capacité à rouler à deux.

Résultats de l’examen

Si vous échouez à l’épreuve de manoeuvre, vous devez prendre un autre rendez-vous pour la repasser et payer pour les deux épreuves.

Si vous réussissez l’épreuve de manoeuvre mais échouez à l’épreuve en circulation, vous devez prendre un autre rendez-vous pour repasser cette dernière et ne paierez que celle-ci.

Si vous réussissez les deux parties, vous recevez une attestation ou une annotation sur votre permis d’élève conducteur.
Cela fait office de permis de conduire temporaire jusqu’à ce que vous receviez le document définitif.

Vidéo de 2019 par un motard débutant

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