Au bout de 15 ans d’expérience dans la formation moto, je vous propose une sélection des erreurs les plus courantes commises par les motards candidats à l’examen plateau du permis moto A1 et A2. Il s’agit évidemment d’une sélection personnelle qui peut se discuter et est appelée à évoluer…

Première publication en février 2023

Les erreurs que je liste ci-dessous ne constituent pas des lacunes techniques. Si votre école de conduite moto vous présente à l’examen, c’est que votre formateur estime que vous avez acquis le niveau technique pour réussir. Il peut se tromper, ça arrive. Ou il pense que ça vous sera utile de connaître le fonctionnement de l’examen pour enlever la peur de l’inconnu. Mais en général, si on vous présente, c’est qu’on croit en vos capacités de réussite !

Sauf que… le problème est rarement un manque de compétence à l’entraînement. En formation, sur la piste d’apprentissage, vous y arrivez. Au moins 9 fois sur 10.
Mais une fois à l’examen… c’est bien souvent le côté psychologique qui coince.

Le saviez-vous ?

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Pensez-y…
Merci d’avance !

Ne pas apprendre les parcours

Cela peut sembler la base, et pourtant…
Combien de fois avons-nous vu des élèves motards se pointer à l’examen plateau sans connaître par coeur le tracé exact et complet des deux parcours d’examen ?
C’était déjà le cas avant la réforme de 2020 (et même avant celle de 2013), mais avec le parcours « tout en un », bien plus complexe qu’auparavant, on atteint des sommets !

Un certain nombre d’élèves pensent que le simple fait de répéter les parcours sur la piste d’entraînement suffit à les apprendre. Ils ne se rendent pas compte qu’avec le stress de l’examen, ils perdent une grande partie de leurs moyens mentaux.
D’autres restent des jours ou des semaines sans prendre de cours avant l’examen, sans réviser les parcours, sans vérifier l’état de leur connaissances…

Comme les consignes d’examen sont très strictes et prévoient que toute erreur de parcours soit sanctionnée de la notation C, le moindre écart avec le parcours prévu ne pardonne pas. Il suffit de passer à gauche d’un plot au lieu d’à droite ou encore de prendre un demi-tour à l’envers… et c’est mort !

La maîtrise technique ne suffit pas, aussi bonne soit-elle.
Il est fondamental de connaître parfaitement les parcours à suivre, dans leurs moindres détails.
Ces deux parcours sont connus, publics, illustrés en schéma et en vidéo. Tout est disponible gratuitement en ligne. Ce n’est qu’une question de motivation.

Lire L’examen du permis moto – Le plateau.

Relâcher sa concentration

L’autre jour encore, j’accompagnais à l’examen une dame qui se présentait à l’examen plateau pour la septième fois, avec plusieurs dizaines d’heures de formation plateau à son actif. Son premier essai a été raté, avec plusieurs erreurs commises. Elle prend bien le temps de se reconcentrer entre les deux essais. Elle part pour son second essai, tout se passe bien, elle arrive sur le dernier exercice (l’évitement) et là… elle touche un plot du couloir d’évitement, ce qu’elle n’avait plus fait à l’entraînement depuis bien longtemps.

Elle m’a expliqué ensuite qu’elle s’était déconcentrée dans la ligne droite avant le couloir d’évitement. Elle a bien perçu qu’elle avait tout réussi, elle a cru que c’était bon, qu’elle allait enfin valider son examen plateau. Et elle a relâché sa concentration.

Tant que c’est pas fini… ce n’est pas fini !
Votre parcours d’examen n’est terminé que lorsque vous êtes arrêté(e), les deux pieds au sol, dans la zone d’arrêt final délimitée par les quatre plots bleus.
Jusque là, rien n’est terminé.

C’est comme dans les matchs de foot : jusqu’au coup de sifflet final, tout est possible, rien n’est fini.
Vous devez absolument rester concentré(e) à 100% jusqu’à la fin.

Lire Gérer son stress à l’examen.

Ne pas profiter des arrêts

Je vois beaucoup de candidats à l’examen « foncer » tout le temps. Ils essaient de tout faire le plus vite possible. Effet du stress, envie de se faire bien voir par l’inspecteur, désir d’en finir au plus vite ? Ils veulent ne pas perdre une seconde et du coup, ne profitent pas des quelques pauses qu’autorisent les parcours et les consignes d’examen.

Il y a des moments où vous avez le droit de vous poser, de souffler, de prendre quelques secondes pour réfléchir à la suite, pour vous concentrer sur la suite… C’est notamment utile quand vous ne connaissez pas le parcours par coeur du début à la fin et avez besoin de vous remémorer la suite à venir.

Une fois sur le plateau, profitez de chaque occasion de vous projeter mentalement dans les parcours à suivre.

Sur le parcours, vous allez vous arrêter trois fois :

  • à la fin du parcours lent sans passager,
  • à la fin du freinage (pour la montée du passager),
  • à la fin du parcours lent avec passager (pour la descente du passager).

Soit trois occasions de vous arrêter pour respirer, vous détendre un peu et réfléchir à la suite.
Ces trois zones d’arrêt sont dites « neutralisées », vous avez le droit de poser les deux pieds au sol et de rester à l’arrêt « un certain temps ».
Les consignes d’examen ne spécifient pas de minimum, ni de maximum pour les temps d’arrêt.
Evidemment, vous n’aurez pas plusieurs minutes, ni même plusieurs dizaines de secondes… Mais si besoin, vous pouvez vous « poser » cinq à dix secondes, l’inspecteur ne peut pas vous pénaliser pour ça.

A chaque arrêt, respirez !
Vous avez le droit d’attendre quelques secondes avant de repartir, pendant lesquelles vous pouvez réfléchir à la suite du parcours.
Ne restez pas en apnée, ni même en hyper-ventilation. Respirez amplement, calmement, inspirez profondément, oxygénez votre cerveau et faites le vide dans votre tête.
C’est vraiment utile !

Je pense tout spécialement au deuxième arrêt, pour la montée du passager.
Le passager vous attend sur le côté de la piste, à l’opposé de votre point d’arrivée (c’est fait exprès pour le mettre en sécurité au cas où le candidat rate son freinage).
Il doit donc traverser la piste à pied en marchant, puis déplier les repose-pieds passager avant de monter en selle : cela vous laisse facile cinq secondes pour respirer et réfléchir à la suite.
Même une fois que le passager est en selle, vous vous assurez qu’il est bien installé (vous avez le droit de lui parler à ce moment-là) et vous vous préparez à repartir, tranquillement, sans urgence, en ayant bien inspiré à fond…

De même, avant CHAQUE essai (surtout le second), prenez le temps de vous poser !
Sur la moto, au point mort, sans tenir le guidon : redressez-vous, respirez profondément et lentement, regardez le parcours, refaites-le dans votre tête, prenez des points de repère visuels, repérez là où vous devez emmener votre roue avant…
Respirez, concentrez-vous.
Ne partez jamais « à l’arrache ».

Extrait de l’article « Gérer son stress à l’examen »

Que ce soit en cours de parcours ou entre les deux essais, prenez le temps de respirer, de reprendre votre concentration. C’est vraiment important.

Prendre des repères qui vont changer

Vous vous entraînez sur une piste qui n’est pas celle de l’examen.
Attention à ne pas prendre d’habitudes, à ne pas utiliser de points de repère extérieurs au parcours lui-même. Aucun problème pour utiliser les marquages au sol, les différentes lignes tracées du parcours, les plots… Mais pas autre chose !

Récemment, j’ai accompagné un candidat à l’examen du permis A1 qui a effectué un magnifique stoppie sur l’exercice de freinage. Après son passage, il m’a expliqué qu’il avait pris l’habitude de prendre pour point de repère, non pas la ligne C4, mais un gros plot sur le bord de notre piste d’entraînement. Problème : sur le centre d’examen, il a évidemment perdu ce point de repère. Du coup, il n’a vu la ligne de déclenchement du freinage qu’au moment où il était déjà dessus. Panique, freinage maximal de l’avant, sans ABS, sans frein arrière, sans tendre les bras… et la roue arrière bien haut en l’air.

Soyez bien conscients que la piste d’examen n’est pas celle dont vous avez l’habitude.
Sachez où vous allez vous retrouver. Apprenez les lieux, allez voir la piste d’examen. Travaillez à vous repérer sur le parcours, sans repères visuels extérieurs au parcours lui-même.

Anticiper le freinage

C’est une erreur hélas courante chez un certain nombre de candidats stressés…
Dans le feu de l’action, avec le palpitant à 120 pulsations par minute, l’adrénaline qui envahit le cerveau, l’environnement qui change… les repères habituels se brouillent et assez souvent, les candidats freinent avant la ligne C6.

Rappel : il est interdit de toucher au frein avant sans avoir franchi la ligne C6 !
Si l’inspecteur voit vos doigts sur le levier de frein, il applique immédiatement la note C pour exercice non réalisé. Vous avez le droit de décélérer, mais pas de freiner. La fourche ne doit pas se comprimer avant que la moto ait franchi la ligne C6.

Les motos d’école modernes freinent TRES bien.
Vous avez largement la place de vous arrêter avant la ligne C5 (ou C4 en cas de piste mouillée). Il n’est nul besoin de freiner avant l’endroit prévu. Il suffit juste de le voir arriver.
Pour cela, le point de repère est simple : il s’agit du dernier plot du slalom, celui qui se trouve seul, isolé, parfaitement discernable au centre de la piste. Dès que vous passez à sa hauteur, vous pouvez couper les gaz, compter une seconde, puis freiner.

Pour le reste, lire Conseils pour le freinage.

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