Les lunettes à moto… Sujet plus vaste qu’il n’y paraît ! C’est d’abord se protéger les yeux du soleil et des poussières, mais aussi « bien voir », de jour comme de nuit. Peut-être même « mieux voir », tant la vision est un élément fondamental de la sécurité de conduite. Y compris quand nous souffrons de troubles de la vision. De préférence en respectant un impératif de confort et de praticité.

Publication en janvier 2024

Merci à Laurent M. pour l’idée de cet article !
Tous mes remerciements pour son aide précieuse à Martine Cornec, opticienne et motarde, qui vous accueille dans son magasin Optique Cornec, place Saint-Roch à Mont-de-Marsan (Landes).

Précision : cet article n’est ni sponsorisé, ni rémunéré de quelque façon que ce soit ou par qui que ce soit.

Résumé

Explications et conseils pour bien utiliser des lunettes à moto : solaires, protectrices, correctrices… et pour choisir son casque et son écran en vue d’un meilleur confort de port de lunettes en conduite moto.

Introduction

Enfonçons une porte bien ouverte : une bonne vision est indispensable à la conduite en général, et plus encore à la conduite moto. Que nous parlions de détection des indices et des obstacles, de placement de regard, de visibilité… « bien voir » relève clairement de la nécessité pour la sécurité de notre conduite à moto.

J’ai bien sûr déjà abordé ce point dans d’autres articles (voir les liens en fin d’article).
Mais en réfléchissant à un article sur le port des lunettes de vue à moto sur les conseils d’un abonné, je me suis aperçu que le sujet des protections oculaires à moto (ce que les anglophones englobent sous le terme générique de « eyewear ») s’avère immense !

De quoi cet article ne parle pas ?

Passion Moto Sécurité s’occupe de conduite moto de sécurité sur route.
Nous n’abordons pas ici les sujets liés à une pratique sportive : tout ce qui concerne les masques en conduite tout-terrain, les écrans « iridium » ou opaques pour le pilotage sur circuit, les « tear off » et autres « roll off »…
Nous parlons de garder une bonne vision, voire d’une vision améliorée, mais pas de « vision augmentée » : rien sur les lunettes connectées, les équipements de vision tête haute à installer dans le casque, etc.

De quoi cet article parle ?

A peu près tout le reste !
Pourquoi et comment se protéger les yeux à moto, tout le temps, en toutes circonstances.
Comment porter et utiliser des lunettes de vue à moto, en conduite et à l’arrêt.
Comment améliorer sa vision à moto, en choisissant ses lunettes (monture et verres), son casque et son écran de casque, pour conduire de jour comme de nuit, par beau temps, sous la pluie, dans le brouillard…

Pourquoi se protéger les yeux ?

Pourquoi ? Ben, pour ça…

Scène extraite du film « Wild Hogs » (« Bande de sauvages » en français), 2007

Sur ce point, je ne vais rien révolutionner…
Je retranscris ce que j’ai déjà publié dans un autre article :

En roulant sans protection sur les yeux, les risques sont grands d’intrusion d’insectes ou objets de petite taille : danger pour les yeux !
Si jamais cela vous arrive, arrêtez-vous immédiatement (en sécurité, de préférence), gardez l’œil fermé et tâchez de le nettoyer au plus vite avec du sérum physiologique ou, à défaut, de l’eau.
N’hésitez pas ensuite à aller consulter un ophtalmo ou à passer aux urgences ophtalmologiques du centre hospitalier le plus proche.

Avec les courants d’air à grande vitesse, la ventilation excessive des yeux peut générer un assèchement de l’œil, ce qui va augmenter l’inconfort visuel et accentuer les risques, dans certains cas, d’irritations de la cornée ainsi que d’infections oculaires.

A savoir que les cas de sécheresse des yeux ont nettement augmenté ces dernières années, à cause de la détérioration de nos environnements de vie (pollution atmosphérique en extérieur, écrans et climatisation en intérieur). Aujourd’hui, près d’un tiers de la population adulte serait concerné.

Si vous êtes déjà diagnostiqué pour une sécheresse oculaire, pensez à emmener un flacon de larmes artificielles (en vente libre en pharmacie) sur vos longs trajets à moto et mettez-en lors des pauses.
Idem si vous portez des lentilles de contact souples et hydrophiles (elles accroissent l’assèchement des yeux).

Moto et santé : les risques et leurs solutions

Comment se protéger les yeux ?

Là aussi, je retranscris les informations de base :

Il faut absolument se protéger les yeux, éviter les courants d’air sur les yeux.
Donc fermer (ou au moins abaisser) l’écran du casque dès qu’on roule à plus de 20-30 km/h.

Ou, à défaut, porter systématiquement des lunettes de protection adaptées à la pratique moto (ou vélo, c’est pareil), qui vont limiter les courants d’air dans les yeux.
Donc pas juste de simples lunettes de soleil !
Il faut des lunettes résistantes aux impacts, conçues pour faire de la moto, avec des mousses autour de la monture pour empêcher les courants d’air.

Porter des lunettes sous un casque n’est pas toujours facile.
Lors de l’achat de votre casque, il est important de l’essayer avec vos lunettes, qu’elles soient de vue, de protection ou solaires.
La monture doit se glisser facilement dans le casque, reposer correctement sur le nez, aucune compression ne doit se faire sentir au niveau des oreilles.

Quelques conseils pour vous équiper :

  • Si vous optez pour un écran principal teinté, il doit être remplaçable par un écran clair dès que la luminosité ambiante baisse.
  • Pensez à choisir un casque à large champ de vision et testez-le lors de l’achat en promenant votre regard de droite à gauche et de gauche à droite.
  • Pour les porteurs de lentilles de contact, roulez en permanence avec l’écran abaissé. Vous les protégerez ainsi de la poussière ou des microparticules qui les rendent rapidement opaques.
  • Munissez-vous toujours d’une paire de lentilles de dépannage ou de lunettes de rechange.
Moto et santé : les risques et leurs solutions

Maintenant, allons plus loin !

Choisir des lunettes moto

Pour en savoir plus sur les lunettes en général, vous pouvez visiter le site des Lunetiers du Jura.

Je parle ici de lunettes spécifiquement conçues pour la conduite moto.
Elles peuvent être solaires ou non, correctrices ou non, mais il s’agit de lunettes (ou d’un masque) que vous portez exclusivement quand vous roulez à moto et que vous enlevez en descendant de selle.

Ces lunettes (ou masque, encore une fois) sont indépendantes du casque.
Du coup, elles se combinent généralement avec un casque « jet », sans mentonnière et souvent sans écran.
Mais vous pouvez tout à fait porter des lunettes moto sous un casque intégral ou modulable, en plus de l’écran du casque, surtout si vous aimez ne pas toujours fermer ce dernier.

Si vous recherchez un maximum de polyvalence, il existe des lunettes dont les branches peuvent être remplacées par une sangle fine qui sera plus confortable à porter sous le casque.
Attention toutefois, il faut impérativement les essayer avec votre casque car l’enfilage d’un casque intégral ou modulable bien ajusté fait souvent glisser la sangle sur vos cheveux…

Par ailleurs, ces lunettes peuvent être équipées avec des verres (on dit des « oculaires » dans le jargon) interchangeables de différents coloris : incolores, jaunes ou fumés.

Les lunettes dédiées à un usage motard répondent toutes à quelques critères simples :

  • elles doivent protéger au mieux vos yeux et leurs contours, avec une large surface couverte et un grand champ de vision vers l’avant, sans pour autant gêner le port du casque
  • elles doivent empêcher toute infiltration d’air (avec le risque de poussière qui va avec) dans les yeux, leur forme doit épouser au mieux votre visage et la monture doit incorporer un rembourrage (coussinets en mousse) autour des orbites oculaires
  • s’il s’agit d’un masque avec sangle, celle-ci doit pouvoir passer sous le casque sans vous gêner ou autour du casque sans glisser, tout en restant simple et rapide à enlever
  • s’il s’agit de lunettes, leurs branches doivent pouvoir passer sous le casque sans créer de pression au niveau des tempes, ni créer de douleur autour des oreilles, les articulations des branches doivent résister aux torsions
  • les verres doivent résister à un impact (causé par un gravier, par exemple)

Avec ce cahier des charges, nous avons à peu de choses près les mêmes besoins que les cyclistes et VTTistes.

Lunettes solaires

Si votre casque ne comporte pas d’écran pare-soleil ou d’écran principal fumé (sans être opaque), vous aurez l’utilité de porter des lunettes de protection moto avec des verres solaires.

En effet, la diminution de l’effet protecteur de la couche d’ozone rend la protection solaire de plus en plus importante. Les yeux (et notre peau) sont très sensibles au rayonnement riche en énergie dans le domaine de l’ultraviolet (UV). Même par temps nuageux, la protection UV est indispensable car les nuages absorbent la lumière visible, mais très peu les UV. Les yeux sont encore plus exposés quand nous sommes en altitude (la quantité d’UV reçue augmente de 10% tous les 1000 mètres) ou dans un environnement où les UV sont reflétés par la neige, l’eau, le sable…

Précision
Ces lunettes solaires ne sont utiles que si votre casque ne comporte pas d’écran solaire interne ou si ce dernier est ancien. En effet, le matériau polycarbonate, utilisé depuis des années pour les écrans de casque, filtre naturellement les UV. Cette filtration sera encore plus efficace avec un écran interne solaire homologué EN 1836 ou mieux encore ISO 12312-1.

Ces lunettes de soleil doivent procurer une protection aux rayons UV (ultraviolets) et IR (infrarouges) du soleil.
Pour cela, elles sont équipés de verres :

  • soit fumés
  • soit photochromiques
  • soit polarisants

Les verres fumés

Pour être fiables, des lunettes de soleil doivent répondre à certaines exigences de construction et de performances, dont le respect se traduit par l’apposition de façon visible, lisible et indélébile du marquage « CE ».
Les lunettes doivent être accompagnées d’une notice d’information détaillée, rédigée en français, donnant les caractéristiques, performances et instructions d’entretien du produit.

  • la catégorie 0 ne protège pas des UV solaires ; elle est réservée au confort et à l’esthétique ;
  • les catégories 1 et 2 sont adaptées aux luminosités solaires atténuées et moyennes  ;
  • les catégories 3 ou 4 sont adaptées aux cas de forte ou exceptionnelle luminosité solaire (mer, montagne).

Sur chaque spécimen de lunettes doit figurer l’indication de la classe de protection correspondant à la capacité de filtration des rayons solaires.
Selon la norme NF EN ISO 12312-1 version 2022, concernant les lunettes de soleil pour usage général, publiée par le groupe AFNOR, il existe cinq catégories, classées selon une échelle allant de 0 à 4, selon le pourcentage croissant de lumière filtrée :

Pour être plus technique :

  • Classe 0 : on parle de verre clair, avec transmission de 85% de la lumière au travers du verre
  • Classe 1 : verre légèrement coloré, avec transmission de 75% de la lumière
  • Classe 2 : verre à teinte moyenne, avec transmission de 50% de la lumière
  • Classe 3 : verre foncé, avec transmission de 30% de la lumière
  • Classe 4 : verre très foncé, avec transmission de seulement 15% de la lumière

Notez bien que la catégorie 4 est inadaptée à la conduite sur route.
A la moindre baisse de luminosité ambiante, vous n’y verriez vraiment plus rien…

Attention : les verres très sombres ne sont pas forcément les plus protecteurs !
Des verres noirs sont certes efficaces contre l’éblouissement, mais pas nécessairement contre les rayons solaires. A l’inverse, des verres solaires de catégorie 0, mais composés de polycarbonate et avec traitement anti-reflets, offrent une bonne filtration des rayons UV.
La couleur à elle seule ne garantit pas la protection.

Pour en savoir plus, lire Comment savoir si les lunettes de soleil sont de bonne qualité et anti UV ?

Les verres photochromiques

Les verres à variation de teinte sont appréciés pour leur capacité d’adaptation, pratique lors des situations de lumière changeantes ou lorsque l’on roule à toute heure de la journée.
Les verres photochromiques s’adaptent automatiquement à l’environnement lumineux en s’ajustant à l’intensité des UV. Ils s’obscurcissent en extérieur et s’éclaircissent en intérieur, quelle que soit la température. Ils permettent de bénéficier de la meilleure lumière, quelle que soit la météo, sans changer de monture et offrent un confort visuel constant.

On parle aussi parfois de “verre adaptatif à la lumière”, de “verre à teinte variable” ou de “verre de transition”.
De minuscules molécules d’halogénure d’argent et de chlorure pour le verre minéral et des molécules d’oxazine pour le verre organique sont incorporées dans un verre photochromique. Un processus chimique se produit lorsque le verre est exposé aux rayons UV : les molécules cassent leur liaison pour se déplacer librement et absorber la lumière. Ce processus permet d’assombrir le verre et dès l’arrêt de l’exposition aux UV, les liaisons se reconstituent pour redonner la clarté au verre.
Le verre traité met généralement environ 30 secondes pour s’assombrir complètement et environ 2 à 5 minutes pour revenir à un état clair.

En usage « normal », les phases de transition lente ne posent aucun problème.
Ces verres apportent un grand confort quand vous évoluez dans un environnement à forte amplitude de luminosité, par exemple quand vous commencez la journée tôt le matin dans l’obscurité, puis roulez toute la journée sous un grand soleil, parfois avec une forte réverbération sur du sable ou de la neige, et enfin le soir dans des régions où la nuit tombe vite.

Attention toutefois à la durée du changement de teinte !
Les verres photochromiques n’apprécient pas les changements brutaux de luminosité, par exemple quand on entre ou sort d’un tunnel à grande vitesse.
Si rien n’empêche de plisser les yeux pour éviter d’être ébloui en sortie de tunnel, c’est plus gênant à l’entrée, quand on se retrouve plongé dans le noir pendant plusieurs secondes…
Sur ce point, rien n’est plus efficace que l’écran pare-soleil intégré au casque qui s’abaisse et se relève en un quart de seconde du bout d’un doigt de la main gauche.

Les transitions de teinte peuvent s’avérer d’autant plus longues dans le cadre d’un usage moto que ces verres sont portés derrière un écran de casque en polycarbonate – qui filtre les rayons UV. Or le traitement chimique des verres photochromiques réagit justement à ces rayons UV… Les verres s’adapteront peu et très lentement.
Certaines lunettes de soleil photochromiques ont été développées spécifiquement pour la conduite, combinant la technologie photochromique et la technologie de polarisation.

Autre inconvénient possible : le traitement chimique qui rend les verres photochromiques est sensible à la température. Il devient d’autant plus efficace qu’il fait froid… et d’autant moins efficace quand il fait chaud. Résultat, en plein été, le changement de phase peut prendre beaucoup de temps ! Or c’est justement quand il fait grand beau, donc souvent chaud, que l’on a besoin que les verres foncent – et pas en cinq ou dix minutes.
De plus, en cas de chaleur extrême, il est peu probable qu’un verre photochromique atteigne la teinte maximale des lunettes de soleil, mais plutôt 95%…
Pour pallier à ce problème, une nouvelle technologie de verre a été développée, appelée Transitions Xtractive.
Pour en savoir plus

Autre problème, l’épaisseur de la coque et du calottin du casque moto fait que les lunettes à verres photochromiques se trouvent à l’ombre quand le soleil est au zénith. Les verres restent alors clairs, alors que la luminosité ambiante peut s’avérer très forte…

Pour toutes ces raisons, les verres photochromiques n’ont pas vraiment « percé » dans le monde moto.

Les verres polarisants

Les verres polarisants (ou polarisés, c’est pareil) protègent à 100% des rayons UV et de l’éblouissement.
Ils réduisent la fatigue des yeux. En limitant les reflets du soleil sur les surfaces réfléchissantes (eau, neige, bulle, bitume…), ils améliorent considérablement le confort et la perception visuelle du porteur.
Les filtres polarisants apportent un plus grand confort dans les zones à forte réflexion, une meilleure perception des reliefs et des contrastes.

Pour en savoir plus, lire Verres polarisés : avantages & inconvénients d’une technologie puissante !

Une marque française de référence pour les lunettes solaires, avec ou sans verres correcteurs : Julbo

Lunettes de protection

Nous parlons toujours de lunettes spécialement conçues pour la moto, mais cette fois pas forcément contre les rayons UV ou l’éblouissement. Elles sont avant tout destinées à protéger vos yeux contre le vent qui les assèche, les poussières qui les agressent, et toute autre lésion lors d’un choc, d’un accident, etc.

Deux possibilités :

  • le masque
  • les lunettes

Les masques

Comme avec certains masques de plongée, de ski ou d’airsoft, il existe des masques OTG (pour « over the glasses ») qui permettent de protéger une paire de lunettes de vue (que vous porterez sous ces lunettes de protection, en toute logique) en cas d’impact violent.

Faute d’avoir pu concrètement essayer un quelconque produit de ce type, je ne recommande aucune marque en particulier.

Mais si un produit de ce type vous intéresse, informez-vous sur deux marques :

  • le français Bollé, plus particulièrement sur leurs produits Bollé Safety
  • l’italien Baruffaldi, pionnier du secteur

Les lunettes de sport

A l’instar de certaines lunettes de natation ou de plongée, vous pouvez opter pour un produit équipé de verres solides, transparents ou fumés, polarisés ou non, correcteurs ou non, afin de constituer une paire de lunettes dédiées à la conduite moto ou à d’autres activités « extrêmes ».

Deux options s’offrent à vous :

  • choisir des lunettes avec des verres de protection et éventuellement un insert pour verres correcteurs ;
  • choisir des lunettes de sport avec verres correcteurs intégrés.

Faute d’avoir pu concrètement essayer une quelconque paire de ce type de lunettes, je ne recommande aucune marque en particulier.

Pour la première option, si un produit de ce type vous intéresse, informez-vous sur la marque française Eyeful, fondée par le designer Gilles Noël. Implantée dans le département de l’Ain (reconnu pour son patrimoine en optique et plasturgie), la marque propose une gamme d’une dizaine de modèles adaptés aux motards et assemblés à Bourg-en-Bresse.
Parmi ces modèles, les lunettes AKO proposent des verres interchangeables, la possibilité de choisir entre des branches (courtes et souples) et un bandeau (élastique et ajustable), et surtout un kit d’adaptation de verres correcteurs (y compris progressifs).

Pour la seconde option, plusieurs marques proposent des lunettes de sport très résistantes, avec ou sans verres correcteurs.

Deux marques françaises se distinguent :

  • Demetz (avec un modèle de lunettes recommandé pour la moto)
  • Vuarnet, avec de nombreux modèles possibles, sachant que ce fabricant est spécialisé dans les verres minéraux haut de gamme : vision « haute définition » sans aucune distortion visuelle, filtrent 100% des UV, jusqu’à 99% de la lumière bleue nocive et jusqu’à 94% des infra-rouges, résistants aux rayures et aux chocs, 100% naturel et 100% recyclable, fabriqués à Meaux, en France.

Des verres minéraux, trempés chimiquement (non polarisants car ce traitement est collé et fragile), très résistants à la rayure, installés dans une monture en polymère ou en matériau nylon, permettent d’obtenir une paire de lunettes extrêmement résistantes, y compris en conditions difficiles… mais avec un prix très élevé.

Pour un usage quotidien en France, hors milieux « extrêmes » (très chaud, très froid, très humide, avec plein de sable ou de poussières), qui en a réellement l’utilité, voire le besoin ?

Porter des lunettes de vue à moto

Si vous portez déjà une paire de lunettes avec verres correcteurs pour une pathologie ophtamolgique, surtout combinée avec un casque intégral ou modulable dont vous fermez l’écran… à quoi bon acheter une paire de lunettes spécifique pour la moto ?

Par contre, vous aurez peut-être remarqué que le port de lunettes de vue n’est pas toujours des plus confortables ou pratiques pour un(e) motard(e) !

Pour bien concilier lunettes de vue et casque de moto, il faut faire des essayages :

  • allez chez l’opticien avec votre casque de moto
  • essayez des casques en magasin d’équipements moto avec vos lunettes de vue

Pour conduire une moto en toute sécurité et avec un confort optimal, la sélection de LA bonne paire de lunettes est indispensable.
Une paire de lunettes correctrices combine deux éléments, les verres et la monture.
Pour un usage motard, il faut y ajouter un troisième, le casque.

Quels verres de lunettes ?

La partie essentielle d’une paire de lunettes, ce sont bien sûr les verres, qu’on appelle aussi lentilles ou oculaires. 

Pour avoir une vision nette de la route, il s’agit de porter un équipement visuel parfaitement adapté à votre vue.
Les lunettes de vue doivent offrir une correction spécifiquement ajustée à la déficience visuelle du motard, de préférence vérifiée par une consultation ophtamologique de moins de cinq ans, voire de moins de deux ans après 50 ans ou en cas de pathologie sévère.

Pour une protection contre les éblouissements rencontrés sur la route, un traitement anti-reflets des verres est vivement conseillé.
Ce traitement est aujourd’hui présent par défaut sur l’ensemble des verres correcteurs, y compris en entrée de gamme. C’est juste la qualité de ce traitement qui peut varier.
Pour en savoir plus, lire A quoi sert l’anti reflet sur les lunettes

Des verres photochromiques s’adaptent aux changements de luminosité tout au long du trajet (voir plus haut dans l’article).
Le port de lunettes à verres photochromiques permet de réduire les risques de cataracte et de vieillissement de l’œil causés par les UV.
Pour en savoir plus, lire Verres photochromiques : avantages et inconvénients

En fonction de votre pathologie ophtalmologique, il peut être judicieux de choisir des verres teintés.
Ces teintes ne changent pas la perception des couleurs, mais par contre…

  • la couleur marron accentue les contrastes, elle est recommandée pour la myopie (il peut exister des exceptions)
  • la teinte gris-vert (parfois appelée gris G15 US) est recommandée pour les personnes hypermétropes.
  • la couleur jaune augmente le contraste dans les conditions où la visibilité est réduite (brume, temps nuageux). Cette teinte est excellente pour la conduite de nuit (voir plus bas dans l’article).
  • la couleur rouge peut être prescrite par votre ophtalmologiste pour des raisons thérapeutiques.

Pour un meilleur confort visuel, il peut être utile de choisir des verres teintés avec ou sans dégradage.
Ces verres sont plus foncés en haut, protégeant vos yeux du soleil, et plus clairs en bas, pour avoir une vue dégagée sur le tableau de bord en conduisant.
La teinte dégradée varie, en général, de 0% d’opacité sur le bord inférieur des verres à 80% d’opacité dans la zone supérieure.
Les verres dégradés peuvent être :

  • constitués d’une seule et même couleur dégradée du haut vers le bas ;
  • constitués de deux couleurs qui se mélangent, la couleur du haut se dégradant en une autre couleur vers le bas

Cependant, il y a aussi des inconvénients à porter des lunettes teintées dégradées.
Tout d’abord, il est difficile de trouver des lunettes teintées adaptées à votre look car elles ne sont pas aussi flexibles que les autres types de lunettes. De plus, elles sont généralement plus chères que les autres lentilles teintées.

Dernière option possible : les verres miroités.
Ces lentilles ont un revêtement réfléchissant à l’extérieur qui les fait ressembler à de petits miroirs unidirectionnels. Cela protège vos yeux des rayons UVA et UVB.
Il est préférable de choisir ce type de verre avec deux traitements :

  • l’anti-rayures, appliqué côté extérieur du verre,
  • l’anti-reflet, appliqué à l’intérieur qui protège l’oeil de la luminosité arrivant par le côté ou l’arrière

Il est possible de combiner des verres teintés avec du miroitage, mais cela peut alors modifier la teinte.
Le traitement miroité argenté ne modifie pour ainsi dire pas la teinte perçue à travers le verre. Les fabricants l’apposant généralement sur une base de verre grise, les couleurs seront « grisées » par le verre. En optique, l’intérêt du gris est d’offrir une atténuation linéaire du spectre lumineux. En d’autres termes, toutes les couleurs sont filtrées avec la même intensité, offrant des couleurs naturelles.
De manière générale, les traitements miroités rouges ou orangés sont apposés sur des verres à la teinte de base brune. Mais le filtre miroité modifie cette couleur, la faisant passer de brun à vert.
Le traitement miroité bleu est lui apposé sur une base de verre grise. Seulement, le bleu du miroir va influer sur la couleur perçue, en la faisant tirer sur le vert pâle/brun.
Le miroir vert change radicalement la teinte perçue à travers le verre. Très souvent associé à une teinte de base grise, il teinte l’image en gris – vert.
Le miroir doré renforce la teinte brune des verres sur lesquels il est apposé. Il offre des contrastes améliorés et repose les yeux dans les environnements à forte réverbération.

Le saviez-vous ?

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Quelle monture ?

La seconde partie des lunettes, c’est la monture.
Elle est habituellement composée de deux cercles (qui maintiennent les verres en place et sont reliés par le pont) et de branches qui permettent le bon positionnement sur le visage.
La partie de la branche qui repose sur la courbure de l’oreille s’appelle le cambre (ou coude). Le cambre des branches métalliques est souvent recouvert à son extrémité d’une petite gaine souple qu’on désigne du nom de manchon.

Pour un confort optimal, la monture doit épouser au mieux le visage afin de ne pas glisser ou bouger lors de la conduite. Pour bien se glisser sous le casque, la monture ne doit pas être trop large. Un ajustement « au cordeau » de la monture de lunettes à votre morphologie faciale est impératif.
Evitez les montures très larges aux formes extravagantes…

Pour qu’une monture se porte confortablement sous le casque, deux options s’offrent à vous.
Vous pouvez opter pour une monture et des branches souples (ou en titane à mémoire de forme). C’est plus confortable, mais avec le risque que les lunettes se mettent de travers sous votre casque et que vous deviez constamment les remettre en place…
Ou vous choisissez des branches rigides et droites.

Privilégiez des charnières de branches sans vis, flexibles ou à ressorts.
Pour ma part, je porte depuis des années des lunettes Starck Eyes avec leur système de charnières flexibles, appelé BioLink et inspiré de la clavicule humaine pour une liberté de mouvement multidirectionnelle.

Dans tous les cas, il vous faut absolument demander un ajustage des lunettes par votre opticien avec votre casque.
Il vaut souvent mieux demander un ajustage droit des branches, pour qu’elles ne descendent pas derrière le contour des oreilles.

Quel casque ?

Lorsque l’on porte des lunettes de vue, il faut bien choisir son casque de moto.
Les casques ont parfois tendance à faire pression sur les branches de lunettes. Et du coup, celles-ci bougent, créant une gêne et un inconfort visuel.

Il faut impérativement essayer son futur casque avec ses lunettes !
Quand vous essayez le casque en magasin, portez-le au moins cinq à dix minutes d’affilée afin de sentir si vos lunettes vous font mal au niveau des oreilles et/ou des tempes.

Lors de cet essayage, faites bouger le casque de gauche à droite et d’avant en arrière. Vos lunettes ne doivent pas bouger avec le casque.
Si c’est le cas, il faut soit revoir l’ajustage de vos binocles avec un opticien, soit changer de casque ou de lunettes…

Optez de préférence pour un casque de moto avec des cannelures (des canaux au niveau des rembourrages intérieurs) dans les mousses, mieux adapté au port de lunettes.
L’existence de ces cannelures est généralement signalée par un pictogramme à l’endroit où passent les branches.
Certaines marques proposent des systèmes spécifiques : « Easy Fit » pour les casques Shark, ou « KwikFit® » pour les casques Scorpion, par exemple.

Attention, l’emplacement de ces canaux peut varier selon les marques de casques.
Ils sont situés plus ou moins haut et s’avèrent donc adaptés à certaines montures plus qu’à d’autres. Pour cette raison aussi, il vous faut absolument essayer en vrai avant d’acheter…

Par exemple, sur mon casque intégral Shoei GT-Air, mes lunettes StarckEyes se placent bien au départ, mais dès que je baîlle, éternue ou renifle, elles se décalent vers le haut… et y restent ! Ce qui m’oblige à lever l’écran pour les remettre en place à chaque fois, de façon plus ou moins précise en fonction de l’épaisseur des gants…
Explication de mon opticienne préférée : les cannelures pour les branches de lunettes sont placées très haut sur les casques Shoei.
Sur mes autres casques (Schuberth et Klim), aucun problème.

Si vous utilisez un intercom (pour en savoir plus), pensez bien à vérifier que la sur-épaisseur créée par les écouteurs ne cause pas de gêne au niveau du passage de branches de lunettes.

Si comme moi, vous portez des verres à forte correction non fumés et n’avez pas envie de passer votre temps à changer de lunettes pour mettre des verres solaires… et quel que soit le type de votre casque… je vous conseille fortement de prendre un casque avec écran solaire intégré.

Attention, il faut toujours vérifier que vos lunettes et l’écran solaire escamotable sont compatibles et ne se gênent pas mutuellement ! 

Afin de vous assurer d’un minimum de qualité pour cet écran solaire interne, vérifiez que celui-ci réponde au moins à la norme EN 1836 et de préférence à la toute dernière version (juillet 2022) de la norme ISO 12312-1.
Pour info, cette dernière est obligatoire pour les écrans solaires des casques homologués selon la dernière norme ECE 22-06.
Pour en savoir plus, lire Connaître les normes de sécurité des casques moto.

Avec un casque jet ou modulable ou transformable

A moins d’être un tenant farouche du casque intégral, il sera plus pratique pour un porteur de lunettes de vue de choisir un casque dit modulable ou transformable.

Sur un casque modulable, la mentonnière est relevable, ce qui facilite énormément l’enfilage et le retrait du casque tout en gardant ses lunettes sur le nez.
Sur un casque transformable (aussi appelé « crossover »), la mentionnière est amovible pour le transformer en casque jet.

Avec un casque modulable, pensez quand même à bien écarter les bords inférieurs du casque pour l’enfiler et le retirer. Il suffit de passer les pouces à l’intérieur et de tirer vers le côté, aucune crainte à avoir, aucun risque d’abîmer le casque.

Vraiment, le modulable (ou « flip-up » en anglais), ça change la vie pour un motard binoclard !
Je ne peux que vous le conseiller.

Il est encore plus aisé de porter des lunettes dans un casque jet ou demi-jet dont la conception même facilite le passage des branches de lunettes et leur retrait – mais au détriment de la sécurité du visage.

Rappel : il faut impérativement choisir un casque avec un écran (ou au moins un demi-écran) qui va protéger vos lunettes avec verres correcteurs.
Non seulement l’écran protégera vos yeux des particules irritantes, mais surtout il évitera à vos précieux verres de se faire fracasser par un gravier, voire pire…

Pour l’anecdote, je roule toujours avec écran baissé, au moins assez pour protéger mes lunettes, depuis qu’au retour du Maroc en 2002, sur le périphérique de Madrid, je me suis pris un caillou (de taille respectable), probablement projeté en l’air par un camion qui roulait 50 mètres devant moi. Le caillou a impacté mon casque au niveau du visage, pile devant mon oeil gauche, et laissé une petite entaille dans le polycarbonate de l’écran.
Si j’avais roulé écran relevé, le caillou aurait heurté mon verre de lunettes. Vu la violence du choc, celui-ci aurait à coup sûr éclaté, avec de gros risques de me crever l’oeil…

Avec un casque intégral

Avec un casque intégral, il est évidemment impossible de garder ses lunettes sur le nez pour chausser et déchausser son casque moto…
Qu’en faire pendant ce temps ?
Quel motard binoclard n’a jamais râlé en faisant tomber au sol ses lunettes qui ont glissé de la selle où il les avaient posées, juste le temps d’enfiler son casque ?
Avec un peu de malchance, vous allez galérer à les retrouver sur le sol et peut-être même marcher dessus par inadvertance…

Pour ma part, j’ai développé une technique toute personnelle.
Quand je dois enfiler un casque intégral, je tiens mes lunettes en prenant le bout d’une branche dans la bouche, la monture vers le bas. Dès que la mentonnière du casque atteint la hauteur de ma bouche, je récupère mes lunettes d’une main, tire le casque de l’autre pour terminer de l’enfiler, et remets mes lunettes sur le nez avant de serrer la jugulaire.

Martine, notre opticienne de référence, s’est créé un support de lunettes « fait maison », en récupérant un cerclage de tuyau de plomberie qu’elle a fixé sur la tige d’un rétroviseur de sa moto.

Autre possibilité, pour celles et ceux qui roulent avec une sacoche de réservoir : y déposer ses lunettes (dedans, pas dessus) pendant l’opération, ce qui élimine tout risque de glisse et de chute.

Avec certaines selles en deux parties, il est possible de coincer les bouts des branches de lunettes dans la rainure entre la selle conducteur et la selle passager, ce qui garantit aux lunettes de ne pas bouger et les laissent facilement accessibles.

En revanche, ne les posez surtout pas sur le réservoir de votre moto !
Non seulement ça glisse très facilement, mais les effluves d’essence peuvent à la longue dégrader les traitements chimiques qui protègent vos verres.

Par temps de pluie ou de brouillard

Tous les motards porteurs de lunettes connaissent le problème : par temps froid et/ou humide, les verres s’embuent facilement, ce qui gêne considérablement la vision.

La première erreur que beaucoup commettent par temps de pluie est de fermer totalement leur écran de casque dès le départ.
Au contraire, il faut commencer à rouler en laissant un petit jour en bas de l’écran pour que l’air passe et que la température des verres devienne proche de celle de l’air ambiant.
Dès que la buée commence à apparaître sur vos verres de lunettes, n’hésitez pas à ouvrir (un peu) l’écran du casque pour ventiler.

La seconde erreur majeure par temps de brouillard est à l’inverse d’ouvrir complètement le casque, de relever en grand l’écran, à cause des gouttes qui se sont formées sur ce dernier.
Avec le taux très élevé d’humidité dans l’air, des gouttelettes d’eau vont très vite se condenser directement sur les verres de lunette et déformer la vision de l’environnement.
Si vous roulez dans le brouillard, n’ouvrez jamais complètement l’écran, mais juste assez pour ventiler tout en protégeant vos lunettes.
Ouvrez en grand l’aération de mentonnière.
Essuyez fréquemment l’écran avec le gant pour faire couler les gouttes d’eau. Encore mieux si vous portez un gant avec raclette sur l’index gauche.

Si vous respectez ces conseils de base et les associez avec un double écran anti-buée Pinlock, vos lunettes ne devraient pas vous jouer de tours… à condition que les verres bénéficient d’un traitement anti-reflets ou anti-buée performant !

Les dernières générations d’anti-buée sur les verres de lunettes (minéraux ou organiques) s’avèrent tout à fait efficaces. Mais leur longévité reste limitée et dépend énormément de l’entretien des verres.
Si vos verres ont plus de cinq ans, n’hésitez pas à les faire changer pour bénéficier d’un anti-buée moderne et surtout neuf !

Même sans traitement anti-buée spécifique, un simple traitement anti-reflets aide à atténuer la buée. En effet, l’anti-reflets associe un effet déperlant à un effet anti-statique qui permet un meilleur contrôle de la buée.

C’est pour cela qu’il faut à tout prix éviter de frotter vos verres à sec, sans eau ou liquide de nettoyage. Frotter à sec, surtout avec autre chose que du micro-fibre, va créer des micro-rayures qui endommagent le traitement des verres.

Il faut absolument nettoyer vos verres au quotidien afin d’éviter la formation d’une couche de graisse (à cause du sébum, l’huile secrétée par la peau) qui va retenir l’eau et provoquer la formation de buée.
Ce nettoyage peut se faire soit à l’eau juste tiède (mais pas chaude car la chaleur dégrade le traitement antibuée) avec du savon blanc en rinçant abondamment ensuite, soit avec un produit d’entretien spécifique.

Attention à bien choisir son produit de nettoyage des verres !
Ce produit doit être à base d’alcool (comme ceux des marques françaises Optinet et SiClair, qui appartiennent au même groupe), mais surtout pas de silicone et encore moins d’ammoniaque (comme ceux de la marque Eau Ecarlate, qui nettoient très bien mais éliminent le traitement antibuée).
Evitez aussi les produits « vaisselle » qui peuvent laisser un film gras sur les verres.

Pour en savoir plus, lire Comment bien nettoyer ses lunettes

Nettoyer vos verres au moins une fois par jour permet de réduire le dépôt de poussières qui risquent de générer des micro-rayures, lesquelles vont également favoriser la formation de la buée en empêchant les gouttelettes d’eau de s’écouler.

Pour éviter de rayer vos verres, frottez-les avec un chiffon en micro-fibres ou avec un chiffon en coton doux et propre, qui ne servira qu’à cet usage et que vous laverez régulièrement en machine.
Faites attention à utiliser du coton sans adoucissant au silicone.

Pour en savoir plus, lire Comment nettoyer des verres de lunettes anti reflet

Améliorer sa vision

Pour la conduite de nuit

Si vos yeux sont en bonne santé et que vous n’avez aucun défaut de vision (myopie, astigmatisme, presbytie ou hypermétropie), alors les lunettes de conduite de nuit les plus adaptées dans votre cas sont… pas de lunettes du tout !

En revanche, si vous avez besoin de lunettes de vue, des verres correcteurs dédiés à la conduite (unifocaux ou progressifs) avec un traitement anti-reflets spécifique qui réduit les reflets et les halos lumineux en conduite de nuit sont la meilleure solution.

Si vous roulez fréquemment de nuit ou dans des conditions de faible luminosité, si en plus vous avez dépassé les 40 ans (ce qui rend vos yeux plus sensibles à l’éblouissement) ou si, comme moi, vous souffrez d’une forte myopie avec des yeux très clairs… vous avez dû remarquer qu’il n’est pas facile de bien voir de nuit, surtout quand les feux xénon ou diodes des autres véhicules vous éblouissent.

Il existe quelques possibilités d’améliorer votre vision de nuit.

D’abord une vieille astuce de routard : des sur-verres jaunes ou un écran de casque teinté en jaune, ça améliore la vision par faible luminosité et plus encore de nuit.
Les teintes jaunes améliorent les contrastes. Le pigment jaune est réputé pour permettre à l’œil de mieux voir les formes sous faible luminosité.

De plus, cette teinte réduit l’impact de l’éblouissement sur la rétine, surtout si elle est associée à un traitement anti-réverbération (aussi appelé anti-reflet).

Encore mieux si vous choisissez des verres ou des sur-verres teintés jaune ET traités polarisant.
Grâce à des lunettes polarisantes de conduite équipées de verres jaunes éclaircissants, vous éviterez les éblouissements des phares, vous gagnerez en contraste. C’est moins de fatigue sur la route et plus de sécurité !
Ce type de verres existe également en sur-lunettes, dites « fit over » ou OTG (pour « over the glasses »), qui peuvent être portées au-dessus de votre monture habituelle… à condition que les dimensions de cette dernière ne soient pas trop grandes !

Par contre, ce type de verres comportent quand même des inconvénients.
Pour en savoir plus, lire Bien choisir ses lunettes de conduite de nuit

En changeant de monture de lunettes

Certains verres correcteurs sont optimisés pour la conduite.
Le marché étant en constante évolution, demandez conseil à votre opticien en précisant bien que c’est pour rouler à moto.
Inconvénient : si ces verres sont optimisés pour la conduite, ils seront moins performants pour d’autres usages. Et nous ne passons pas toute notre vie à moto…

Une solution est de conserver vos verres habituels (s’ils vous conviennent), mais dans une autre monture, prévue dès le départ pour y ajouter des surverres aimantés, aussi appelés « clips ».

Ces surverres peuvent être choisis parmi toute une gamme : solaires, polarisés ou non, teintés en jaune… et même progressifs.
Vous pouvez ainsi avoir des verres pour la vision de loin et y ajouter une « sur-couche » de verres progressifs pour mieux distinguer votre tableau de bord et/ou le GPS.
Et les différents clips peuvent être cumulables ! Il est possible d’ajouter des surverres solaires sur les surverres progressifs.

Différentes marques proposent ce type de clips, aimantés ou non.
Là encore, demandez conseil à votre opticien.

Un inconvénient : du fait du poids, de l’épaisseur et de la prise au vent de ce dispositif, il est déconseillé de porter ces lunettes avec un casque ouvert. Il faut impérativement porter un casque avec écran facial pour les protéger.

En résumé

Si vous ne portez jamais de lunettes… il faut vraiment veiller à vous protéger les yeux quand vous roulez à moto ! Soit vous portez un casque avec écran facial et écran solaire, soit vous prenez une paire de lunettes de protection, bien ajustée, de préférence solaire.

Si vous portez une paire de lunettes à verres correcteurs sous un casque avec écran facial complet (qui couvre tout le visage jusqu’au menton), de préférence avec un double écran solaire intégré au casque mais amovible… point n’est besoin de lunettes de protection spécifiques moto !

Par contre, il vous faut prêter une attention particulière à l’entretien de vos écrans de casque (lire Entretenir et nettoyer son casque) et surtout de vos verres (voir ci-dessus).

Quant à vos lunettes elles-mêmes, optez pour :

  • des verres organiques, impérativement réglés à votre vue, de préférence récents (moins de cinq ans, voire moins de trois ans en cas d’usage intensif)
  • avec une monture en polymère ou nylon, ajustée à votre visage avec votre casque par un opticien
  • éventuellement des sur-verres ou sur-lunettes jaunes pour la conduite de nuit (ou un écran jaune de casque)
  • si besoin des verres teintés, avec dégradage
4 thoughts on “Tout savoir sur le port de lunettes à moto”
  1. Merci pour cet article!
    Concernant les verres photochromiques, j’ai eu une paire il y a une quinzaine d’années. Peut-être que la technologie a évolué mais je n’en étais pas vraiment satisfait, surtout l’été.
    En effet, ils sont sensibles aux UV, oui ils mettent plus de temps pour s’éclaircir que pour foncer… mais mes verres étaient également sensibles à la température. Par temps chaud, principalement l’été donc, ils foncent moins que par temps froid. J’avais donc des verres plus foncés l’hiver que l’été. Or l’été j’avais besoin de verres plus foncés.
    J’ai donc laissé tombé les photochromiques…

  2. Salut Fab
    Super article hyper complet !
    Un petit témoignage étant myope+astigmate.
    – j’ai trouvé des lunettes solides qui s’adaptent bien au casque chez Oakley. Notamment les branches droites sont assez confortables. Elles ont le défaut d’être assez larges : privilégier plutôt une monture plus étroite est plus facile à glisser dans le casque.
    – les verres photochromiques : j’adore… mais effectivement aucune utilité derrière un écran qui filtre les UV (visière même claire du casque, ou en voiture). Du coup aucune gêne dans un enchaînement de tunnels puisque les verres restent clairs. Mais sans filtrage UV, il est en effet important de savoir que le verre fonce beaucoup plus vite qu’il s’éclaircit.
    – les lunettes dont les branches peuvent se remplacer par un bandeau : super… mais faut avoir un casque jet, sinon ça ne fonctionne pas 😀

  3. Si l’on veut une résistance à l’impact « normée », il faut se tourner vers les lunettes de sécurité EN166, avec un niveau F, B ou A (mais je ne connais aucune format « lunette » noté A). Les Bollé Rush ont un profil qui pourrait rentrer dans un casque, mais je n’ai pas testé.

    1. La norme EN166 n’existe plus, elle a été remplacée en 2022 par la norme unifiée NF EN ISO 16321-1 qui concerne la protection des yeux et du visage à usage professionnel.
      Les produits concernés sont destinés à « assurer une protection des yeux et du visage de personnes contre les risques professionnels courants, tels que les impacts de particules et fragments projetés, le rayonnement optique, les poussières, les projections de liquides, les métaux fondus, la chaleur, les flammes, les solides chauds et les gaz, vapeurs et aérosols nocifs ».
      Bref, je doute que des lunettes de vue puissent y répondre !

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