Mes conseils pour réussir l’exercice d’arrêt et redémarrage du parcours lent sans passager lors de l’examen du permis de conduire moto, partie hors circulation (plateau).
Première publication en mars 2020.
Mise à jour en mai 2023.
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Sommaire de l'article
Consignes générales
Avant chaque exercice, respirez : une grande inspiration par le nez, une longue expiration par la bouche, en poussant les épaules et les coudes vers le sol pour les relaxer.
A l’entraînement, au lieu d’enchaîner les parcours à répétition sans arrêt, prenez quelques secondes avant chaque départ pour analyser vos erreurs et réfléchir aux remèdes pour vous améliorer.
Posez-vous, concentrez-vous, visualisez votre trajectoire, projetez-vous mentalement dans le parcours en pensant à toutes vos actions du début jusqu’à la fin…
Rappel du parcours complet :
Consignes d’examen
Les deux parcours à allure lente sans passager, mis en place à l’examen du permis de conduire moto depuis mars 2020, comprennent un arrêt avec redémarrage en virage : l’un de la gauche vers la droite, l’autre de la droite vers la gauche.
En termes officiels, il s’agit d’effectuer un arrêt de précision en courbe, pour ensuite démarrer en courbe et reprendre sa voie.
Lors de cette manœuvre, vous êtes seul(e), sans passager, dans une partie du parcours non chronométrée.
Il s’agit, au cours d’un demi-tour complet (à 180 degrés), de marquer un arrêt complet au milieu, comme à une intersection avec arrêt obligatoire (un « stop »), puis de repartir en tournant serré.
L’arrêt se fait au point 4 en milieu de piste, dans une zone « neutralisée » (ici encadrée en bleu) :
Le redémarrage se fait du même point, avant d’effectuer un demi-tour et de partir sur le parcours de freinage :
Les consignes d’examen spécifient que « le candidat doit marquer l’arrêt en (4) (pied[s]) au sol, moto immobilisée)« .
La position de la roue avant au moment de l’arrêt n’est pas définie précisément : vous devez vous arrêter avant le plot central (point 4), ce n’est pas à 10 cm près.
On vous demande un arrêt de précision, dans la zone entre les deux lignes de pointillés.
Seule contrainte : la moto ne doit pas chevaucher la seconde ligne, la roue avant ne doit pas la franchir.
Si vous vous arrêtez avant ou après la zone entre les deux lignes, ce sera un C.
Lors de l’arrêt, vous pouvez poser un ou deux pied(s) au sol, au choix. La moto doit se trouver totalement immobilisée, les roues à l’arrêt.
Autre consigne d’examen : « l’arrêt étant progressif, et non instantané, le ou les pieds posés à cette occasion ne doivent pas être considérés comme des erreurs« .
Avant votre arrêt complet, vous avez le droit de poser un ou deux pieds au sol à partir du moment où la roue avant de la moto a franchi la première ligne de pointillés.
Ce n’est pas recommandé de poser les deux pieds, mais c’est toléré.
En outre, « un pied posé au sol, au moment du départ en (4), à l’occasion de la reprise d’équilibre ne doit pas être considéré comme une erreur« .
Après le démarrage, si vous manquez d’équilibre, vous avez le droit de poser le pied au sol tant que la roue avant de la moto n’a pas franchi la seconde ligne de pointillés. .
Un seul pied, pas les deux en même temps. Un pied au sol à ce moment n’est pas compté comme une erreur.
Enfin, « le fait pour le candidat d’effectuer une marche arrière lors d’un arrêt n’entraîne pas de sanction mais une intervention immédiate de l’expert pour interrompre cette pratique. S’il l’estime nécessaire, l’expert peut demander au candidat de se replacer dans la position qu’il occupait avant d’entamer cette action.«
Une fois la moto arrêtée, elle ne doit pas reculer. Si elle le fait, vous ne serez pas sanctionné, mais l’inspecteur interviendra et vous demandera de vous replacer.
De façon générale, « le candidat reste libre quant à la méthode à employer pour faire évoluer la moto (utilisation des commandes, position du corps, du regard)« .
Il n’existe aucune méthode ou technique imposée, ni par l’inspecteur, ni par votre formateur. Si ce dernier vous soutient le contraire, il a tort. L’inspecteur évalue seulement le résultat, pas la manière.
Conseils d’entraînement
Nous allons voir comment gérer au mieux l’arrêt et le redémarrage en virage.
Préparer l’arrêt
Vous arrivez impérativement sur le premier rapport, sans obligation quant à la vitesse.
A la sortie du couloir d’évitement, n’hésitez pas à prendre un peu de vitesse (tout en restant en première, évidemment) pour assurer votre équilibre.
A l’approche du demi-tour (4-5 mètres avant), alors que vous êtes encore en ligne droite, débrayez à fond pour vous placer en roue libre, afin d’annuler le frein moteur et de mieux doser votre frein avant.
Ensuite, visez du regard la zone d’arrêt, braquez le guidon pour y aller et laissez-vous filer vers la ligne, tout en freinant très légèrement de l’avant avec un seul doigt pour vous ralentir progressivement.
A environ un mètre de la ligne, sortez la jambe et freinez légèrement (pour ne pas comprimer la fourche), tout en restant bien débrayé à fond, sans redresser le guidon.
Oui, je parle bien d’un freinage de l’avant !
Et en plus avec guidon braqué…
Mais un freinage dosé, doux, effectué avec un seul doigt (index ou majeur de la main droite), qui ne va pas vous déséquilibrer.
Pourquoi le frein avant ?
Parce qu’il est plus facile à doser que le frein arrière.
Parce qu’il permet de poser le pied gauche ou le pied droit, au choix.
Parce que, combiné avec un braquage de guidon, il permet de choisir de quel côté on va faire incliner la machine pour poser le pied du bon côté.
Pour en savoir plus, lire Freiner sur l’angle.
S’arrêter et garder son équilibre
Pour le demi-tour vers la gauche : sortez le pied gauche bien à l’avance et préparez-vous à le poser au sol.
Avec le guidon braqué à gauche, la moto va naturellement s’incliner à gauche, il vous sera facile de poser le pied bien à plat par terre.
Pour le demi-tour vers la droite : sortez le pied droit avant l’arrêt afin d’assurer votre équilibre (ce qui vous empêche d’utiliser le frein arrière) et arrêtez-vous au frein avant, en freinant avec un seul doigt sur le levier.
Dans tous les cas, il est important de garder la moto la plus droite possible en vous arrêtant.
Pour cela, appuyez sur le pied extérieur, opposé à celui qui supportera le poids de la moto et assurera votre équilibre.
Ne vous décalez pas vers l’extérieur, mais poussez avec la cuisse extérieure pour pousser sur le repose-pied extérieur au demi-tour.
Une fois la moto à l’arrêt, vous pouvez poser les deux pieds au sol ou changer de pied pour bien poser le pied intérieur.
Si vous avez les jambes courtes, n’hésitez pas à vous décaler vers l’intérieur, à sortir une fesse pour bien poser le pied à plat, au plus près de la moto.
Il vaut mieux avoir un pied bien à plat, stable en appui, que les deux sur la pointe en équilibre précaire.
Redémarrer en tournant serré
Le démarrage en virage serré suppose un pré-requis impératif : vous devez connaître, maîtriser et garder le point de patinage de l’embrayage de la moto.
Il est nécessaire d’avoir compris et pratiqué avec succès les exercices décrits dans l’article Maîtriser son embrayage.
Pour un démarrage en virage serré sans perte d’équilibre, vous devrez :
- trouver rapidement le point de patinage de l’embrayage et le conserver de façon stable, sans prendre de vitesse et sans venir en roue libre ;
- garder le guidon braqué, ne pas redresser la roue avant.
Avant de démarrer, préparez tranquillement votre action.
Respirez profondément et pensez aux cinq points que vous devez mettre en place avant de partir.
- Guidon : braqué à fond dans la direction voulue.
- Pieds : pied intérieur au sol, pied extérieur en appui sur le repose-pied.
- Gaz : monter le régime moteur, garder du gaz.
- Regard : tête tournée dans la direction voulue.
- Embrayage : venir au point de patinage.
Placez votre regard là où vous voulez aller, vers la sortie du demi-tour, c’est-à-dire sur le premier plot du slalom, au centre de la piste.
Regardez à votre hauteur, pas vers le sol. Ne regardez pas juste devant votre roue. Gardez bien la tête tournée.
Penchez votre buste légèrement vers l’avant, détendez vos bras.
Avec les mains posées sur le guidon braqué à fond, fléchissez le coude extérieur vers le sol : vos épaules vont naturellement sortir vers l’extérieur, ce qui va vous aider à mettre de l’appui sur le repose-pied extérieur.
Mettez la moto en appui sur votre jambe intérieure.
Gardez bien le guidon braqué et si votre taille le permet sans vous mettre en difficulté, inclinez la moto vers l’intérieur.
Plus elle sera inclinée, plus vous réduirez le rayon de braquage et donc tournerez serré.
Quand vous vous sentez prêt(e) à démarrer, restez débrayé et mettez du gaz.
Pas besoin de faire hurler le moteur, mais il ne faut pas rester sur le ralenti non plus. Faites ronronner le moteur, avec un régime de 3.000 tours/minute environ. Mieux vaut en mettre trop que pas assez !
Ne laissez pas le compte-tours retomber au régime de ralenti (en général, autour de 1.000 tr/min.).
Attention, gaz d’abord, embrayage ensuite !
Gardez bien du gaz et relâchez le levier d’embrayage pour l’amener au point de patinage.
Quand la moto commence à avancer :
- embrayez un tout petit peu (2 mm de plus),
- gardez bien du gaz,
- gardez les yeux fixés sur votre objectif
- et surtout, gardez le guidon braqué.
Si vous laissez le guidon se redresser, la moto va se redresser et élargir sa trajectoire.
Maintenez le guidon braqué pour maintenir la moto inclinée vers l’intérieur du virage.
Si vous le souhaitez, vous pouvez conserver la jambe intérieure sortie (tendue vers l’avant), mais sans que le pied touche le sol.
Cela peut vous sécuriser. En cas de perte d’équilibre, vous pourrez facilement redresser la moto en poussant sur votre jambe.
A l’examen, cela ne constitue pas une faute, tant que le pied ne touche pas le sol.
Mais si vous gardez bien le point de patinage avec du gaz, vous ne pouvez pas perdre l’équilibre, c’est impossible !
Pendant votre démarrage, gardez bien l’appui sur le pied extérieur (avec les épaules sorties), restez sur le point de patinage, maintenez du gaz… et tout ira bien.
Cette technique de démarrage est illustrée dans la vidéo ci-dessous avec la technique n°3.
Les erreurs que vous commettez souvent :
- redresser le guidon pour redresser la moto, cela vous rassure sur l’équilibre mais vous empêche de tourner ;
- pomper sur le levier d’embrayage, cela vous fait soit tomber en roue libre (ce qui déstabilise la moto et vous fait poser le pied), soit embrayer trop fort et prendre de la vitesse (ce qui redresse la moto et la fait élargir) ;
- garder la tête droite, regarder là où vous ne voulez pas aller, en face, vers la ligne de bord de piste ;
- couper les gaz en démarrant, ce qui annule la motricité et déstabilise la moto, voire fait caler le moteur.
Le demi-tour de l’escargot
A l’issue du démarrage avec guidon braqué (en tournant serré pour ne pas franchir la ligne de limite de piste), vous devez effectuer un demi-tour pour aller vers le bout de la piste et enchaîner avec l’exercice de freinage.
Ce demi-tour doit évidemment être effectué dans les limites latérales de la piste, sans que la roue avant de la moto franchisse les lignes blanches au sol.
Ce demi-tour doit impérativement être réalisé entre les deux premiers plots (oranges) du slalom, distants d’environ 15 mètres l’un de l’autre.
Conséquence : vous n’avez pas obligation d’enchaîner le demi-tour directement après le démarrage guidon braqué ! Vous avez tout à fait le droit de redresser le guidon et de rouler quelques mètres en ligne droite (5 à 10 mètres) avant d’effectuer un demi-tour.
Cette portion du parcours d’examen, souvent appelée « escargot », s’avère parfois mal comprise, tant par certains formateurs que par des élèves, à cause des schémas officiels des parcours publiés par la Direction de la Sécurité Routière.
Sur ces schémas, on a l’impression que le demi-tour doit être effectué dans la foulée du démarrage.
Sauf que… il est signalé (en tout petit dans un coin) que le schéma n’est pas à l’échelle, il ne représente pas la réalité concrète du terrain.
Les consignes écrites données dans le guide d’évaluation de l’examen stipulent bien que ce demi-tour doit être effectué AVANT le premier plot du slalom.
Traduction : il peut être effectué n’importe où entre le démarrage guidon braqué et le premier plot du slalom, c’est-à-dire quelque part entre le premier et le deuxième plot du slalom.
Pour la technique du demi-tour en lui-même, lire Conseils pour le demi-tour.
Bonjour à tous,
J’ai remarqué une chose lorsque je préparais mon plateau concernant le demi tour arrêté.
Je l’ai toujours plus ou moins passé sans sortir des limites mais c’était à chaque fois le cirque Pinder. Aucune sérénité, aucune fluidité, je me battais avec la moto, avec toujours ce même problème : même en forçant le braquage et en regardant au loin vers le fonds de la piste, j’élargissais et je rattrapais la chose en coupant les gaz, tout en passant à une nanomètre du calage. Bref, une catastrophe.
Depuis je me suis aperçu de deux choses.
1/ je ne mettais pas assez mon pied intérieur en avant. Or, cela permet un excellent point d’appui pour tourner. Surtout ne pas hésiter à s’en servir au démarrage, voire juste tendre la jambe en sécurité (et vous n’aurez alors peut être même pas besoin de vous en servir);
2/ Sur le regard : je ne sais pas si cela est académique, mais j’ai remarqué que pour le démarrage, je m’en sortais beaucoup mieux en regardant le plot orange au sol (celui qui est juste à côté de vous). Cela me permets de mieux faire « tomber la moto » vers l’axe autours duquel elle doit tourner. En revanche, je relève la tête très tôt pour regarder là ou je veux aller. Disons que mon regard se porte sur ce plot pendant un très court instant. L’intérêt est que cela me fais appliquer la même procédure que pour un demi tour sans arrêt, durant lequel je jette le regard sur le plot à contourner puis relève très rapidement la tête vers le fond de la piste.
En gros : je pars (avec gaz puis embrayage en maintenant les gaz) avec l’oeil sur le plot, dès que la moto s’élance, je relève la tête. Plus aucun problème d’élargissement depuis.
Bon courage à tous pour le plateau !
Bonjour, lors d’un demi tour guidon en butée, vaut il mieux partir avec la moto ou scooter vertical ou bien de déjà incliné, quitte à incliner ensuite en appuyant vers le bas avec le bras intérieur et contrepoids. Je pense que je mets trop d’appui sur le guidon, buste trop penché ce qui perturbe le braquage. Merci.
La machine tournera plus serré si elle est déjà inclinée.
Toutefois, il faut que le poids reste gérable. Pour cela, le mieux est d’appuyer sur le pied extérieur qui doit être posé sur le repose-pied (de la moto) ou le plancher (du scooter). Cet appui est moins efficace sur un scooter.
Il est possible de mettre de l’appui sur le guidon extérieur, mais cela a tendance à favoriser le redressement du guidon, donc l’élargissement de la trajectoire.
Merci, je parlais d’appuyer avec le bras intérieur pour incliner et redresser le buste pour faire contre poids, il es vrai que l’appui du pied n’est pas très efficace sur scooter, avec un peu d’expérience, je referais bien une matinée en stage.
Bonjour pour quelle raison s’arrêter avec le frein avant ?
Pourquoi le frein avant ?
Parce qu’il est plus facile à doser que le frein arrière (sur une moto, du moins).
Parce qu’il permet de poser le pied gauche ou le pied droit, au choix (toujours valable pour une moto).
Parce que, combiné avec un braquage de guidon, il permet de choisir de quel côté on va faire incliner la machine pour poser le pied du bon côté.
Merci beaucoup il y a tant à apprendre
Merci, très interessant