Lors d’un accident, les motards sont l’objet de lésions spécifiques liées à la configuration de leur véhicule : ils n’ont ni carrosserie, ni ceinture de sécurité, ni airbag pour les protéger. Notre équipement est notre protection. Parmi celui-ci, le casque est chargé de protéger l’organe le plus fragile et le plus vital de notre corps. Pour mieux comprendre en quoi le casque est juste fondamental pour notre survie, cet article a été écrit par le docteur Lucien Castagnera, de l’unité de Pathologie Rachidienne à l’hôpital Pellegrin du CHU de Bordeaux (33).

http://www.youtube.com/watch?v=9QwpB91XYc0

Données anatomiques et traumatologiques

Le cerveau est une structure molle, enveloppée par des membranes contenant le liquide céphalo-rachidien.
Le tout est contenu par le crâne, structure « en dur » qui peut subir différents à-coups lors d’un traumatisme et qui peut aussi se fracturer, créant des lésions cérébrales parfois irréversibles.

Le cerveau est composé de plusieurs parties qui ont chacune des rôles spécifiques, tout en étant complémentaires les unes des autres. Au sens strict du terme, le cerveau comprend deux parties, appelées les hémisphères cérébraux. Dans le langage courant, le cerveau (ou encéphale) englobe également les structures proches des hémisphères : tronc cérébral, cervelet, hypothalamus, hypophyse, etc.

Les hémisphères cérébraux forment les parties les plus volumineuses du cerveau.
Ils sont deux : un hémisphère droit et un hémisphère gauche. Les hémisphères contrôlent l’ensemble de nos fonctions mentales supérieures : mouvements volontaires, pensée, apprentissages, mémoire, etc.

L’hémisphère gauche est le siège de la parole, des mouvements, de la sensibilité de la moitié gauche du corps. Il existe un phénomène de croisement, c’est-à-dire que l’hémisphère droit assure certaines fonctions à gauche et inversement pour l’hémisphère gauche. Ceci est une règle générale sauf chez certains gauchers. On parle de dominance hémisphérique chez les droitiers – qui possèdent donc un hémisphère gauche dominant. Le langage, dans ce cas, est assuré par le fonctionnement de l’hémisphère dominant donc le gauche chez le droitier et généralement le droit chez le gaucher.

L’hémisphère droit joue un rôle beaucoup plus important que ce que l’on a cru jusqu’ici. Il assure ainsi différentes fonctions essentielles comme la tonalité du discours, le contenu émotionnel et l’organisation du discours ainsi que la reconnaissance de l’humour et la compréhension des métaphores, du sens et des images des mots. Enfin, l’hémisphère droit possède des capacités de récupération après une atteinte lésionnelle de l’hémisphère gauche.

Chaque hémisphère est lui-même partagé en quatre zones appelées lobes, dans lesquels ces différentes fonctions sont gérées : le lobe frontal, le lobe pariétal, le lobe temporal et le lobe occipital.

Les lobes frontaux : parole et langage, raisonnement, mémoire, prise de décision, personnalité, jugement, mouvements volontaires.
Le lobe frontal droit gère les mouvements du côté gauche du corps, et inversement, le lobe frontal gauche gère les mouvements du côté droit.
Un traumatisme de la partie antérieure du lobe frontal se caractérise par une tendance à un comportement déconcertant du sujet et à des plaisanteries déplacées, excitation, inattention, indifférence, inactivité, euphorie… et à une désinhibition (absence de « filtrage » des pulsions du bonhomme pouvant aller jusqu’à aller toucher les attributs de la première nana qui passe).
C’est différent du TOC (Trouble Obsessionnel Compulsif) car c’est traumatique, mais les conséquences sont les mêmes et dans les deux cas, on a un comportement dit « frontal ».

Les lobes pariétaux : lecture, pensée mathématique, repérage dans l’espace, sensibilité, connaissance du corps et contrôle des gestes et des mouvements.
L’intégration visuo-spatiale, l’idéation mathématique et les représentations motrices font intervenir surtout les régions pariétales postérieures droite et gauche. Le lobe pariétal droit gère la sensibilité du côté gauche du corps et réciproquement.
Un traumatisme de cette zone conduira à des troubles cognitifs et on peut même ne plus savoir lire, ne plus pouvoir se repérer dans le temps et l’espace. En cas de traumatisme localisé, on peut devenir apraxique (trouble de l’exécution de mouvements).

Les lobes occipitaux : vision.
Ils se trouvent en arrière de l’hémisphère et contiennent l’aire visuelle recevant et analysant les informations provenant du globe oculaire et plus précisément de la rétine. Tout traumatisme de cette zone peut entraîner une cécité dite « corticale » car elle provient du cortex et non des yeux.

Les lobes temporaux : langage, mémoire, émotions.
Situés sur le côté de l’hémisphère, en dessous du cortex pariétal, ils participent aux différentes fonctions du cerveau, à savoir le goût, l’audition, l’olfaction, la mémoire, le langage et la vie végétative, autrement dit le fonctionnement automatique des viscères.

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Les autres structures

Le tronc cérébral
Il relie les hémisphères cérébraux à la moelle épinière. C’est lui qui contrôle les fonctions vitales du corps : battements du cœur, respiration, tension artérielle. Il commande aussi la mobilité des yeux, les mouvements du visage et la déglutition.

Le cervelet
Il est situé à l’arrière du tronc cérébral, sous les lobes occipitaux. Il nous permet d’avoir des réflexes, de coordonner nos mouvements et de garder l’équilibre.

L’hypophyse et l’hypothalamus
Ce sont des structures nerveuses situées à la base du cerveau, au milieu du crâne.
De la taille d’un petit pois, l’hypophyse joue un rôle fondamental dans la production des hormones. Elle contrôle de nombreuses fonctions, telles que la croissance, la production du lait maternel, la puberté, la fertilité, etc.
L’hypothalamus, situé un peu au-dessus de l’hypophyse, est en contact avec toutes les autres zones du cerveau. Il régule les sensations de faim et de soif, la température du corps, le sommeil, la sexualité ou encore les battements du cœur.

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23729_protection_du_cerveauLe cerveau comporte plusieurs « aires ».
Par exemple, l’aire du langage situé sur le lobe temporal gauche. Chez le droitier, un traumatisme au niveau de la région postérieure de cette aire peut entraîner une aphasie particulière : le sujet parle, mais ne comprend pas un mot de ce qu’on lui raconte et répond totalement à côté.

Des traumatismes répétés du cerveau créent des lésions irréversibles par atteinte de certains faisceaux neuronaux, pouvant conduire à un syndrome parkinsonien.

Ainsi, le cerveau est fait de zones qui remplissent chacune une fonction déterminée et il faut le protéger.

Si, en général, le crâne est un os bien dur, il est une zone, la zone temporale, où l’os est plus fragile qu’ailleurs et, lors du choix d’un casque, on s’arrêtera sur ce que disent les tests pour la protection des tempes.

Mais pourquoi les tempes doivent-elles être bien protégées ?

Parce qu’au niveau des tempes, passe l’artère temporale et, lors d’un choc violent, cette artère se sectionne et crée un Hématome Extra Dural (HED) qui comprime le cerveau… et là, il faut faire vite pour évacuer cet hématome.

Comment se manifeste cet HED ?

Dans un premier temps, il y a choc, puis perte de connaissance dite initiale (PCI), qui dure peu de temps.
Puis on redevient conscient, amnésique de l’accident.
Peu à peu, des signes bizarres apparaissent, dans les six heures après le choc, qui sont liés à la compression progressive du cerveau.

En effet, dans un premier temps, l’artère se spasme et il n’y a pas de compression. Puis l’artère se « dé-spasme » et saigne, créant un hématome qui grossit, expliquant l’apparition de signes tels, par exemple, une paralysie progressive de la moitié du corps droit si le traumatisme est à gauche.
Puis on ne peut plus parler, puis la conscience disparaît, puis on tombe dans le coma, puis…

Le traitement consiste le plus précocement possible à faire un trou au niveau de la tempe incriminée pour évacuer l’hématome. Plus le traitement est précoce, moins il y de risque de séquelles.

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Choisir son casque

Le choix d’un casque ne doit pas reposer que sur l’esthétique, mais bien sur ses caractéristiques d’absorption des chocs. Lisez la presse spécialisée, comparez les crash tests.

L’idéal est évidemment que le casque offre une protection maximale à tout endroit.
Pour cette raison, il faut exclure les casques jets ou encore de rouler avec un casque modulable ouvert, avec la mentonnière relevée.
En effet, lors d’un choc de face, on s’explose la mâchoire, le nez… enfin tout, sauf les oreilles.

Le choix d’un casque ne passe pas par son prix, mais plutôt par la protection offerte.

On peut se renseigner sur le site de l’organisme britannique SHARP ou dans les comparatifs de Moto Magazine.

Sur ce sujet, lire l’article « Choisir son casque de moto« .

https://www.youtube.com/watch?v=bjMlz8OLUcM

3 thoughts on “Pourquoi se protéger la tête”
  1. Hello,

    Perso je ne connais pas par contre j’ai un scorpion exo 1000 qui a une boucle double D un ecran solaire et un pinlock. Si tu veux des avis sur des casques va voir sur le site « le repaire des motards »

    Bonne route a toi.

  2. Bonjour à tous,

    mon casque étant rincé, j’envisage de m’offrir un x-lite X 702 GT. Quelqu’un connait-il ce casque ?
    Je l’ai essayé et il me va pas mal mais je ne sais pas ce qu’il donne sur la moto.

    C’est le seul modèle que j’ai trouvé avec une boucle double D, un écran solaire et un pinlock.

    Merci pour vos avis

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