Présentation et réglementation des différentes épreuves pratiques de l’examen hors circulation (plateau) pour les permis A1 et A2 en France. Ce volet est consacré aux détails des consignes d’examen.

Première publication en août 2023
Mise à jour en août 2024

Résumé

Explications détaillées sur les différentes parties de l’épreuve plateau du permis moto français. L’article original étant devenu très long et difficile à lire, il a été scindé en plusieurs parties (liens en fin d’article). Ce volet présente les consignes d’examen, ce qui est attendu par l’inspecteur.

Notation de l’examen

Vous avez droit à DEUX essais sur l’ensemble du parcours avec moteur.
Le premier exercice de maniement sans moteur n’est lui réalisé qu’une seule fois, au début du premier essai.

L’évaluation repose sur un système de notation globale à trois niveaux, symbolisés par une lettre :

  • note A : niveau bon ;
  • note B : niveau satisfaisant ;
  • note C : niveau insuffisant.

Pour valider votre examen, vous devez décrocher un A ou un B, soit dès le premier essai, soit au second essai.
La note C aux deux essais entraîne l’ajournement du candidat.

Tant que la moto ne tombe pas (il faut qu’elle touche le sol), vous terminez l’essai en cours.
Si la moto chute ou s’il y a une erreur éliminatoire au cours du second essai, l’inspecteur interrompt (définitivement) l’examen et c’est fini pour vous (pour cette fois, du moins).

Pour chaque essai (et si le premier exercice de maniement sans moteur a été réussi, ce qui est le cas pour 99,99% des candidats), chaque candidat a droit à trois pieds au sol « gratuits » sur l’ensemble du parcours (en dehors des zones neutralisées), soit trois fois un pied par terre sans que cela soit pris en compte dans la notation, sachant que deux pieds au sol d’affilée et du même côté, « dans le même déséquilibre », sont comptés pour un seul.

A l’exclusion de toute autre erreur, un quatrième pied au sol (sur l’ensemble du parcours) entraîne la note B.
A l’exclusion de toute autre erreur, un cinquième pied au sol (sur l’ensemble du parcours) entraîne la note C.

Un plot ou un support de piquet déplacé donne un B.
J’insiste : toucher un piquet ne constitue pas une erreur, sauf à déplacer le socle de ce piquet.
De même, toucher un plot en soi-même n’est pas une erreur, mais cela le devient si le plot a bougé du marquage (ce qui arrive quasi forcément).

Exception : déplacer un (ou plus) des plots de l’évitement entraîne un C.
Pas juste les trois plots du mur d’évitement, mais aussi ceux du couloir.
Pourquoi les plots du couloir ? Explication : depuis la création de l’exercice d’évitement, toucher le plot de tête du mur est éliminatoire. Logique, sinon l’exercice n’aurait pas d’intérêt. Mais avant 2020, toucher un plot du couloir, et tout spécialement le second à l’intérieur (au plus près du mur), entraînait seulement un B. Résultat, certains moniteurs un peu tricheurs conseillaient à leurs élèves de déclencher leur évitement trop tôt, afin d’être certains de ne pas toucher le seul plot qui valait C – ce qui dévoyait l’exercice. Pour éviter ces tricheries, l’ensemble des plots de l’évitement est désormais concerné par un C.

Du coup, puisqu’il faut un A ou un B, qu’est-ce qui entraîne une note C ?

Avant tout, la « sortie du terrain », c’est-à-dire le fait de franchir la ligne blanche continue qui entoure la piste d’examen.
Attention, on parle bien de « franchir », de dépasser complètement. Chevaucher cette ligne n’est pas éliminatoire. Si le pneu avant empiète sur cette ligne, s’il « mord » dessus, même beaucoup, mais sans en sortir… ce n’est pas éliminatoire.

Autre motif d’ajournement : l’erreur de parcours (vite arrivée, voir ici), l’obstacle non franchi (comme passer à côté d’une porte ou d’un plot), ou encore un arrêt hors zone neutralisée.
Attention là encore, il doit s’agir d’un arrêt complet (les roues ne tournent plus) avec pied au sol en même temps ! S’arrêter en équilibre, sans poser de pied, n’est pas une erreur éliminatoire. Caler ne constitue pas non plus une erreur éliminatoire, tant que les roues continuent de tourner et que le candidat ne pose pas de pied au sol.

Autre motif de notation C, l’exercice non réalisé.
Cette notion recouvre le fait de :

  • freiner avant la ligne C6 lors de l’exercice de freinage (et/ou)
  • s’arrêter après la ligne C5 (ou C4) lors de ce même exercice (et/ou)
  • ne pas respecter les vitesses minimales imposées dans le slalom, l’évitement et le freinage
  • s’arrêter en dehors de la zone d’arrêt final

Et bien sûr, encore une fois, ce sera un C si vous posez au moins cinq pieds au sol (sur l’ensemble du parcours hors zones neutralisées), en l’absence de toute autre erreur.
Et aussi si vous commettez une erreur sanctionnée par un B et posez quatre pieds au sol (sur l’ensemble du parcours hors zones neutralisées)

La grille de notation de l’épreuve plateau :

Présentation de l’examen

La partie « plateau » valide la maîtrise technique de la machine.
L’examen est défini par l’arrêté du 18 février 2020.

Ce texte prévoit que :

L’épreuve hors circulation est composée d’un enchaînement de six manœuvres comprenant :
– trois manœuvres de maîtrise de la moto à allure réduite, dont une sans l’aide du moteur ;
– trois manœuvres de maîtrise de la moto à allure plus élevée.

Rappel, cet examen est entièrement pratique. Il ne comporte plus aucune épreuve théorique à l’oral.

Au cours d’un parcours effectué sans interruption, vous devrez y démontrer votre capacité à maîtriser la moto à l’arrêt, en vous déplaçant à allure lente (sans et avec passager) et à vive allure, en pratiquant d’abord un freinage, puis un évitement pour vous arrêter, le tout ponctué de plusieurs demi-tours serrés sur une piste de six mètres de largeur.

Le parcours de l’examen est balisé par 17 cônes orange et 5 cônes bleus :

  • quatre cônes bleus marquent le point d’arrêt à la sortie de l’évitement.
  • un cinquième cône bleu indique le lieu où le candidat doit marquer l’arrêt lors du demi-tour à allure lente sans passager.

Quant aux cônes oranges, ils permettent d’indiquer la trajectoire que doit suivre le candidat pour réaliser son parcours.

Le schéma du parcours est présenté ci-dessous.

J’insiste sur un point : ce parcours « tout en un » est effectué sans interruption.
Vous ne descendez pas de la moto, le moteur n’est pas coupé (sauf pour la première épreuve sans moteur, évidemment).

Par contre, ce parcours comprend plusieurs arrêts :

  • en début de parcours, avant le parcours lent ;
  • à la fin du parcours lent sans passager (plot bleu d’arrêt en milieu de demi-tour) ;
  • à la fin du freinage (ligne au sol pour la montée du passager) ;
  • à la fin du parcours lent avec passager (porte de plots pour la descente du passager) ;
  • à la fin de l’évitement (rectangle de plots bleus pour l’arrêt final).

Soit trois occasions en cours de parcours de vous arrêter pour respirer, vous détendre un peu et réfléchir à la suite.
Pour en savoir plus, lire Gérer son stress à l’examen

Ces trois zones d’arrêt sont dites « neutralisées » (entourée en bleu dans les schémas ci-dessus).
Vous avez le droit d’y poser les deux pieds au sol autant que vous voulez et de rester à l’arrêt « un certain temps ».
Les consignes d’examen ne spécifient pas de minimum, ni de maximum pour les temps d’arrêt.
Evidemment, vous n’aurez pas plusieurs minutes, ni même plusieurs dizaines de secondes… Mais si besoin, vous pouvez vous « poser » cinq à dix secondes, l’inspecteur ne peut pas vous pénaliser pour ça.

Le saviez-vous ?

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Déroulement de l’examen

L’épreuve hors circulation s’effectue selon la chronologie suivante :

  1. Vérification de l’identité et de l’équipement des candidats
  2. Tirage au sort du parcours
  3. Épreuves (par groupe de huit candidats maximum)
  4. Bilan
  5. Transcription du résultat

L’ensemble de ces étapes est prévu pour durer moins de 10 minutes par candidat.
Le temps est strictement compté !

Vérifications administratives

A votre arrivée au centre d’examen, préparez votre permis de conduire (ou une pièce d’identité en cours de validité si vous n’avez pas encore de permis de conduire) : il est obligatoire, même pour le plateau.

A savoir

  • Le permis de conduire au format « carte bancaire », émis depuis 2013, se suffit à lui-même, qu’il soit français ou émis par un pays membre de l’Union Européenne.
  • Si vous avez obtenu le permis de conduire avant 2013 et possédez un permis format « papier rose », vous devez également produire une pièce d’identité officielle avec photo (carte d’identité ou passeport ou titre de séjour), en cours de validité.
  • Seules les pièces d’identité officielles et originales sont acceptées.
    Les photocopies ou photos sur téléphone seront refusées, vous serez « non examinable ».
  • Tout autre document (carte Vitale, carnet de famille, carnet de santé, etc.) sera refusé, ainsi que les pièces d’identité périmées.

L’inspecteur fait l’appel et vérifie individuellement les dossiers administratifs de chaque candidat, qu’ils soient bien identifiés, qu’ils aient bien le droit de passer l’examen, etc.

A savoir

  • Si vous portez des lunettes ou des lentilles de contact, vous devez le signaler.
    Souvent l’inspecteur vous posera la question, même si vous ne portez que des lunettes de soleil non correctrices. Si vous dites que vous n’avez pas besoin de lunettes pour conduire, vous serez dans l’obligation de passer vos examens de conduite sans lunettes. Si vous passez les examens avec un dispositif de correction visuelle, une mention sera apposée sur votre futur titre de conduite qui vous imposera de le porter pour la conduite. Mais si vous refusez cette mention, vous devrez passer tous vos examens de conduite sans cette correction.
    Réfléchissez bien avant de décider !
  • Vérifiez que les éléments de votre identité sont bien complets et conformes à la réalité.
    Si vous portez un prénom composé ou rare, si vous portez un nom composé ou plusieurs noms de famille, si vous portez un nom étranger compliqué à écrire… sachez que les fonctionnaires commettent parfois des erreurs ! Vos différents documents admnistratifs officiels doivent tous porter exactement la même identité. Si vos papiers comportent des noms différents, vous risquez d’avoir des soucis en cas de contrôle par les forces de l’ordre.

L’inspecteur vérifie aussi la « recevabilité » de l’équipement des candidats.
Vous devez impérativement porter pour les examens de conduite :

  • un casque de moto homologué, avec les 4 autocollants rétro-réfléchissants
  • une paire de gants de moto avec protections
  • une veste ou un blouson moto avec des manches longues,
  • des chaussures montantes qui couvrent la cheville (ou bottes ou bottines)
  • un pantalon long

Sur ce point, lire Réfléchir à son premier équipement motard.

Tirage au sort du parcours

L’inspecteur fait tirer au sort un parcours parmi les deux possibles et le met en place (ou le fait mettre en place par les formateurs, le plus souvent).

Les deux parcours se ressemblent, la physionomie d’ensemble est la même.
Simplement, l’un se fait dans un sens (départ à droite, arrivée à gauche) et l’autre en sens inverse (en miroir).

La moto est vérifiée (en général, ça a été fait avant) et mise en place par le formateur qui accompagne l’examen.
Le candidat a le droit de demander à la repositionner.

Pour les épreuves pratiques, l’inspecteur ne peut pas effectuer une reconnaissance à pied du parcours avec le groupe de candidats.
Depuis 2013, ce n’était plus obligatoire et vu le peu de temps accordé, cette étape était généralement abandonnée. Le texte officiel de 2020 prévoit explicitement que :

Aucune explication ou reconnaissance détaillées sur fiches du parcours n’est réalisée par l’expert.
Aucune démonstration n’est réalisée.

Dans la mesure où cette reco n’a pas lieu et où les consignes d’examen ne sont pas données oralement, il est essentiel pour chaque candidat de parfaitement connaître les parcours et les consignes.

Résumé des consignes d’examen :

 

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