Pour qui n’y est pas habitué, il peut se révéler effrayant, voire dangereux, de circuler à moto par temps de grand vent, surtout avec de fortes rafales de vent latéral. Un deux-roues motorisé, moto ou scooter, plus léger et moins stable qu’une voiture, est en effet plus sensible au vent fort.

Résumé

Explications et conseils pour rouler sereinement à moto par temps de vent fort, en sachant comment réagir aux rafales de vent latéral.

Merci à Lolo pour l’idée de ce sujet d’article !

Introduction

La plupart des motards apprécient sur leur visage la sensation du vent relatif.
Ce terme désigne le vent subi par un objet en mouvement : lorsqu’un objet mobile se déplace dans un fluide (air ou liquide), il est soumis à un arrosage de molécules du fluide porteur, que ce dernier soit en mouvement ou non par rapport à la Terre. Le vent relatif n’est pas le vent « réel », mais la somme de ce dernier et du mouvement (lié à la vitesse de déplacement).

Le vent relatif crée une grande partie des bruits aérodynamiques, dont nous devons nous protéger car ils fatiguent nos oreilles et notre cerveau, allant jusqu’à générer à long terme des dommages irréversibles et des acouphènes.
Pour en savoir plus, lire Se protéger du bruit à moto.

Le vent relatif se trouve également à l’origine du refroidissement éolien, dont nous devons nous protéger lors des trajets hivernaux. Il s’agit de l’effet combiné du vent et de la température de l’air sur la perte de chaleur corporelle. Quand la température baisse et que nous sommes en présence d’un vent fort, nous avons la sensation d’avoir plus froid car nous perdons l’humidité présente à la surface de notre peau.
Pour en savoir plus, lire Rouler en deux-roues en hiver.

Mais le vent lui-même, c’est-à-dire le mouvement de l’air dans l’atmosphère terrestre, peut entraîner d’autres désagréments pour les motards, même hors hiver, même sans rouler vite.

Quand il souffle parallèlement au sens de circulation, que ce soit de face ou dans le dos, passe encore !
Mais plus le vent souffle fort et perpendiculairement au sens de circulation, plus il va s’avérer difficile à gérer pour le conducteur d’un deux-roues motorisé…

  • surtout si celui-ci manque d’expérience de ces circonstances météo,
  • plus encore s’il roule au guidon d’un 2RM léger, de faible cylindrée et/ou d’un poids modéré ;
  • et pire encore si le vent souffle de façon inconstante, en rafales.

Même avec une moto lourde, chargée de bagages mais offrant du même coup une grande prise au vent latéral, il m’est arrivé de me trouver déporté de plusieurs mètres par une très forte rafale de vent qui arrive de nulle part, évidemment invisible, impossible à prévoir…
Il faut alors réagir très vite et sans paniquer.

Dans ces conditions, comment mieux vivre le vent latéral à moto ?
Quelques tactiques peuvent aider.

Anticiper, s’informer, observer

Ne pas être (trop) surpris par un fort vent latéral constitue à l’évidence le meilleur moyen de l’affronter avec plus de sérénité.
Toujours consulter la météo avant un long trajet à moto, surtout dans une région que vous connaissez mal.

Comprendre le vent

Apprenez à comprendre la vitesse du vent et son orientation.
Commencez avec cette page de Météo France, puis celle-ci, et enfin ce dossier en quatre parties.

Rose des vents

Certaines applications numériques de prévisions météo affichent la vitesse du vent en mètres par seconde (m/s) ou en nœuds.
Pour convertir en km/h, simple :

  • 1 m/s = 3.6 km/h
  • 1 km/h = 0.5 nœuds

Concernant la direction du vent, on indique d’où vient le vent, en utilisant une « rose des vents » où sont indiqués le Nord, le Sud, l’Ouest et l’Est (parfois les points cardinaux intermédiaires).

En préparant votre voyage, sachez dans quelle direction vous allez rouler et d’où peut venir le vent.
Le long du littoral de l’Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord, le vent souffle le plus souvent de l’ouest. Dans le couloir rhodanien, il est le plus violent quand il souffle du sud. Le long de la Méditerranée, le mistral souffle de la terre et peut considérablement gêner la circulation à moto.

Si la météo prévoit du vent et que vous devez effectuer un trajet sur des routes exposées au vent latéral, il peut être préférable d’emprunter un itinéraire plus long, mais où les montagnes vous abriteront du vent.
A l’inverse, évitez les sommets ou le littoral !

Les données de vent sont mesurées de trois manières :

  1. Le vent instantané correspond à la vitesse de déplacement du vent à un instant précis ;
  2. Le vent moyen, calculé dans un intervalle de temps, correspond à la moyenne de la vitesse instantanée du vent ;
  3. La vitesse maximale est la vitesse instantanée la plus forte, enregistrée lors des rafales de vent les plus puissantes.

En 1805, Francis Beaufort a imaginé une échelle capable de décrire assez précisément les effets du vent sur la mer.
Il en est ressorti une échelle (dite « de Beaufort ») de mesure empirique comportant 13 niveaux (de 0 à 12) auxquels on associe une vitesse moyenne de vent et une description de l’état de la mer.
Par la suite, des critères liés aux conditions sur terre furent ajoutés pour étendre son utilisation.

Pour nous motards, il est déconseillé de partir rouler à partir de force 7, soit avec des vents à plus de 50 km/h.

Cela peut devenir dangereux à partir de force 9 (rafales à 75 km/h et plus) car vous risquez non seulement de vous trouver gênés par des objets arrachés (tuiles, branches, pots à fleurs, tuyaux de cheminée) sur la route, mais surtout d’être percutés par ces objets en vol, ce qui peut occasionner des blessures graves.

A partir de force 10 (vent à 90 km/h et plus), on ne fait pas le malin : on rentre la moto ! Si on est en train de rouler, on s’arrête et on se met à l’abri.

Observer la topographie

Quand un motard roule par grand vent, il doit tenir compte de la géographie de son environnement et tout spécialement des reliefs.

Observez autour de vous, en avant et sur les côtés, et analysez les lieux en amont, avant d’y arriver.

Quels sont les endroits encaissés qui peuvent créer des tunnels à vent ?
Quels sont les endroits exposés aux rafales ?
En ville, ce sont tous les lieux dégagés, les ponts, les larges avenues entre deux rangées d’immeubles hauts…
Si vous ressentez du vent latéral en plaine, prévoyez que les collines vont vous protéger, mais que vous risquez de prendre une rafale de vent quand vous quitterez l’abri des collines.

En théorie, dans les endroits où le vent est fréquent, des panneaux de signalisation signalent le vent latéral – à environ 150 mètres en campagne et 50 mètres en agglomération.
Parfois, des manches à air complètent le dispositif afin de signaler l’intensité du vent latéral.
Mais la dégradation des infrastructures routières entraîne la disparition des ces dispositifs d’alerte.

Regardez au loin, observez attentivement le comportement des grands arbres.
Les voyez-vous bouger ?
Si vous voyez bouger latéralement le semi-remorque qui arrive en face et que vous allez croiser dans 5 ou 10 secondes, vous pouvez anticiper qu’il va y avoir du vent latéral là où il roule actuellement et où vous allez arriver dans peu de temps.
Si vous voyez un cycliste se faire balader de droite à gauche dans un goulot entre deux murs, vous pouvez prévoir que des tourbillons de vent se forment à cet endroit.

Un vent permanent, qui souffle tout le temps à la même vitesse, n’est pas dangereux, même s’il souffle fort.
Si le vent latéral vous fait dévier, il est assez aisé d’incliner la moto par contrebraquage pour lui résister.
Pour en savoir plus, lire Le contre-braquage, technique d’inclinaison par le guidon.
Cela vous fera peut-être « bizarre » les premières fois car vous devrez rouler incliné à 5 ou 10 degrés par rapport à la verticale pour aller tout droit… Mais cela n’a rien de dangereux !

Le vrai danger, ce sont les rafales, les sautes de vent, les saccades…

Connaître sa moto

Tout comme une voiture haute (type SUV ou 4×4) ne réagira pas pareil au vent latéral qu’un cabriolet, tout comme un camion-plateau ne se comportera pas pareil qu’un semi-remorque… les différents types de motos engendreront différentes réactions au vent latéral.

Deux éléments entrent en jeu :

  • la surface latérale,
  • le poids.

Un carénage intégral donnera une plus grande surface latérale sur laquelle le vent viendra « taper ».
De même, de larges valises latérales, un top-case, voire une sacoche de réservoir et/ou une bulle haute – ou même un tablier sur un scooter – sont autant d’obstacles à l’écoulement du vent qui augmentent la surface sensible au vent latéral.
Surtout avec un centre de gravité haut placé !

Une moto « naked », sans carénage, sans bagagerie, sera plus aérodynamique, surtout par rapport au vent latéral.

Sauf que le poids joue aussi un rôle : plus la moto est lourde, plus elle sera stable, moins elle sera sensible aux effets du vent latéral.
Or ce sont justement les grosses motos routières, carénées, avec bagagerie rigide complète, qui sont les plus lourdes !
Si en plus le centre de gravité est bas, alors c’est encore mieux.

Paradoxalement, les motos les plus sensibles au vent latéral sont les sportives routières, celles avec un carénage intégral optimisé pour une meilleure pénétration dans l’air dans l’axe longitudinal de la moto.
Vu de côté, tout l’avant de la moto forme un seul bloc, sans espace par où le vent latéral pourrait s’échapper.

Appréhender les véhicules à grand gabarit

Par temps de fort vent latéral, un dépassement peut s’avérer piégeux…

Surtout si vous doublez près d’un camion, d’un autocar, d’un gros SUV : à côté du véhicule, vous êtes à l’abri du vent, dans une « bulle » dépressionnaire où le phénomène d’aspiration fait prendre de la vitesse ; mais à la sortie, vous allez vous prendre une énorme « baffe de vent » !
Celle-ci peut vous déporter de plusieurs mètres vers la gauche.

Si vous circulez sur une voie rapide à plusieurs voies et par vent fort, prenez le plus d’espace latéral possible pour dépasser les camions et autres véhicules hauts.
N’hésitez pas à laisser une voie entière d’écart entre eux et vous !

Si vous ne pouvez pas laisser un grand écart latéral, anticipez la rafale qui vous attend et inclinez légèrement la moto vers le camion (en poussant sur la poignée de droite).
Ainsi, vous réagirez plus vite à la rafale de vent latéral et vous présenterez une surface latérale réduite.

De même, si vous êtes amenés à croiser un poids lourd sur une route à deux voies en sens opposé et par grand vent, éloignez-vous le plus possible du camion, sur votre droite. Et anticipez l’appel d’air qui risque de se former !

Dans cette vidéo, un motard américain circule sur autoroute par vent fort de droite.
En ligne droite, il est obligé d’incliner légèrement la moto à droite pour rouler en trajectoire rectiligne.
Quand il dépasse un long ensemble formé par un « pick up » avec une grosse remorque, la « baffe de vent » le fait partir à gauche et sortir de sa voie, jusqu’à aller rouler dans la bande d’herbe qui fait office de rail central.

Adapter sa conduite

Le principe demeure toujours le même : anticiper ce qui peut arriver.

  • à l’arrêt, posez les deux pieds au sol pour pouvoir rattraper une perte d’équilibre des deux côtés.
  • en circulation, placez-vous de préférence au centre de votre voie (pour une fois !) afin de pouvoir bouger pour éviter un obstacle et d’avoir le temps la place de rattraper une éventuelle embardée.
  • si le vent est latéral à gauche en permanence, se placer à gauche permet en cas d’écart de ne pas se retrouver sur un bas-côté rendu glissant (en cas de pluie et vent).
  • si le vent est latéral à droite en permanence, on se place plutôt sur la droite pour éviter de se faire déporter sur la voie d’en face.
  • en stationnement, se garer de préférence à l’abri du vent et privilégier la béquille centrale.

Maîtriser sa moto

En termes de maniement de la moto par vent fort, quelques conseils simples.

Ralentissez un peu, mais sans freiner brutalement.
Utilisez le frein moteur.
Inutile de rouler très lentement, il faut garder de l’effet gyroscopique. Perso, je trouve qu’une vitesse entre 50 et 80 km/h stabilise la moto et laisse quand même le temps de réagir.

Gardez toujours un peu de gaz !
Quel que soit le rapport engagé, rétrogradez (pour ralentir), puis remettez un peu de gaz pour assurer un minimum de transfert de masse vers l’arrière, ce qui stabilise la moto.
Pour en savoir plus, lire Comprendre la dynamique moto.

Serrez les genoux…
Mais vraiment. Plus vous serrez les jambes sur le réservoir, mieux vous contrôlez la machine.
N’hésitez pas à appuyer fort sur le pied du côté d’où souffle le vent latéral, cela aide à mieux contrôler la direction de votre machine.
Pour en savoir plus, lire Savoir se positionner sur un deux-roues moteur.

Détendez les bras !
Quand on a peur, on se crispe : les bras se tendent, les épaules remontent. Tout mouvement du haut du corps se retrouve amplifié et transmis au guidon. Du coup, la moto bouge et on se crispe encore plus…
Il est fondamental de détendre les coudes, de fléchir les bras, pour que les coudes fassent amortisseurs.
Pour cela, rapprochez-vous du guidon, asseyez-vous au plus près du réservoir et penchez (un peu) le torse vers l’avant, sans voûter le dos.

Détendre les bras, c’est aussi détendre les mains.
Il est inutile de serrer les poignées à mort, cela ne vous aidera pas à mieux contrôler la machine, au contraire.
Contrôlez l’accélérateur juste avec la pince pouce et index, ça suffit.
Evitez tout geste brusque.

Pour vous détendre mentalement, sachez qu’une rafale de vent latéral, même très forte, ne peut pas vous faire tomber !
Impossible tant que votre moto est stabilisée par l’effet gyroscopique des roues en rotation, donc dès 7-8 km/h.

Ce qui peut faire chuter à moto par grand vent, c’est de :

  • réagir brutalement à une rafale (en accélérant sans le faire exprès, en freinant fort de l’avant),
  • perdre l’adhérence à cause d’une embardée qui fait se déporter la moto sur une surface glissante,
  • rouler tout doucement (à moins de 5km/h).

Mais pas la seule force du vent latéral !

Adapter son équipement

Quand ça souffle, on se calfeutre ! Mais sans s’engoncer…

Le vent vous refroidit, ce qui risque de favoriser la crispation.
Donc on ferme les écoutilles et on resserre tous les points d’entrée de l’air : col, emmanchures, ceinture, bas de pantalon, bas du dos.
Un tour de cou vous évite de perdre de la chaleur au niveau du cou (artères carotides), mais attention à garder une bonne mobilité de la nuque !
Les gants à manchettes longues, des chaussettes montantes, une ceinture lombaire vous aident à éviter les courants d’air froid.

Un détail qui peut compter : attention aux poussières dans l’œil ou aux projections sur le visage !
Refermez complètement l’écran de votre casque (ou laissez juste un filet d’air). Si vous portez un casque « jet », c’est le moment de remonter le foulard ou le tour de cou sur le menton ou sur le nez.
Si votre casque ne comporte pas d’écran, protégez-vous les yeux avec des lunettes ou un masque enduro.

Evitez tout ce qui peut battre au vent, flotter autour de vous.
Il faut privilégier une tenue près du corps ou, si elle est ample, la régler pour la resserrer.
Sans oublier de resserrer la sangle jugulaire si elle ballotte sur votre cou.
Si vous portez habituellement un sac à dos, il est préférable de le sangler sur la selle.

Savoir balancer sa moto

La bonne maîtrise des appuis (mains, pieds et genoux) se révèle salvatrice dans la gestion de la moto par fort vent latéral, surtout en cas de rafales.

Il faut pouvoir rattraper très vite un écart de direction, soit parce qu’une rafale déporte la moto d’un côté ou de l’autre, soit parce que la moto était inclinée pour lutter contre le vent et que celui-ci cesse d’un coup.

Pour cela, il faut connaître et utiliser les appuis des mains sur le guidon (en poussée et en traction), des genoux sur le réservoir et des pieds sur les repose-pieds, comme en virage.
Pour en savoir plus, lire Prendre un virage : la position.

Toute la difficulté est de savoir distinguer quand résister aux rafales de vent latéral.. ou non !
Parfois, il vaut mieux « accompagner » une courte rafale, laisser la moto se déporter, puis reprendre sa trajectoire. Si vous luttez tout le temps contre la moindre petite rafale, vous allez vous épuiser rapidement, surtout si le vent change fréquemment de direction.
Dans ces cas-là, il est préférable de ralentir.

Le saviez-vous ?

Passion Moto Sécurité est un site gratuit et bénévole.
Pour soutenir notre démarche d’information pour la sécurité routière des motards, vous pouvez nous aider (à partir de 1 euro ou juste en visionnant des publicités) grâce à la page Tipeee !
Pensez-y…
Merci d’avance !

Conclusion

En dehors de tous ces conseils de conduite, retenez bien que conduire à moto par vent fort s’avère avant tout fatigant, très fatigant !

Le bruit (plus fort qu’à l’accoutumée), les baffes de vent dans la tête, les effort pour diriger la moto, la crispation éventuelle, les petites frayeurs lors des embardées… tout cela épuise.

Il faudra veiller à ne pas se montrer trop gourmand sur la longueur de l’étape et à multiplier les pauses.
Pour en savoir plus, lire

18 thoughts on “Rouler par grand vent”
  1. Bravo pour l’article.
    Je viens de rouler sur l’autoroute de Sisteron par gros mistral aujourd’hui et je ne m’attendais pas à l’avoir autant de travers et si irrégulier. Je suis grand tout comme ma BMW1150 adventure et ces 140 petits km m’ont épuisé…
    Je retiens pour la prochaine fois :
    Pas de honte à s’arrêter et garder à l’esprit qu’on fatigue beaucoup plus vite …

  2. Je continue mon apprentissage. J’avais chuté deux fois pour rappel, une fois à l’arrêt complet, une autre en freinant de l’avant fort bêtement sur des graviers. Ensuite j’avais repris non sans fébrilité, donc j’avais laissé quelques jours de repos. J’ai repris récemment, un jour de… rafales à 70 km/h. Si j’avais lu l’article j’aurais eu moins peur. Par réflexe (inné ou logique, je ne sais pas), j’ai appliqué, mal, le conseil de pencher contre la direction du vent. Mal, parce que je le faisais tout le temps. Fort heureusement, en milieu rural pas dense (moins de 25 hab/km²), Paname c’est 3800 hab/km², 2 ou 3 véhicules croisés sur mes 10 tours de patelin. Je zigzaguais à cause des arrêts/reprises de rafales. Donc, oui, il faut être très prudent. J’ai quand même une interrogation. Dans un sens, je ne sentais pas les effets des rafales alors que dans le sens inverse c’était physique. Pourtant j’aurais dû sentir les rafales d’un sens puis de l’autre.

  3. Je n’ai personnellement pas encore commencé la moto donc je parle de ce que je ne connais pas mais je lance ça ici pour voir ce que vous en pensez :
    Lors de mes aventures sur Youtube où je suis à la recherche de tout le contenu intelligent concernant la moto, un vidéaste (DanDanTheFireman pour les anglophones) parle dans une de ses vidéos de justement sortir une jambe en cas de fort vent latéral, du côté du vent : l’idée étant que la jambe ainsi sortie va faire en quelque sorte office de « voile » face au vent relatif et ainsi contrecarrer dans une certaine mesure la poussée du vent latéral.
    Comme je l’ai dit je n’ai pas du tout eu l’occasion d’expérimenter ça vu que ma première moto doit arriver dans quelques jours, mais je me demande ce que vous motards expérimentés en penseront !

    1. Je suis très dubitatif que le seul fait de sortir une jambe génère un effet aérodynamique suffisant pour contrecarrer l’action d’un fort vent latéral sur l’intégralité du profil d’une moto…

      Cela ressemble à une application dérivée de la technique de la jamboe sortie au freinage en compétition, expliquée ici par Sylvain Guintoli :
      https://www.youtube.com/watch?v=JmWQobt-wXo&ab_channel=SylvainGuintoli
      Il souligne bien que le fait de sortir la jambe offre une résistance aérodynamique négligeable et qui ne peut se justifier que par la recherche de gain à la marge sur les freinages (très puissants) exigés en Moto GP.
      D’ailleurs, cette technique de jambe sortie au freinage s’observe beaucoup moins en Moto2 et Moto3, où les vitesses pratiquées sont moindres, ainsi que les efforts au freinage.

      Guintoli dit aussi que sur route, cette technique est inutile et même dangereuse.
      Sur la route, il faut serrer la machine avec les deux jambes / genoux.

      1. Merci pour ta réponse je retire donc de suite cette idée de la partie « pourquoi pas » de mon esprit

    2. Appelons-le DDTF, ça sera plus simple.
      Sous prétexte d’analyser des accidents de moto à des fins pédagogiques, le site de DDTF est devenu un tabloïd, c’est à dire un media dont le seul but est d’attirer des lecteurs.
      Si vous voulez faire de la moto, il est peut-être temps de passer à l’action, non ?

  4. Pour compléter ce qui a été dit lors du dépassement des véhicules de gros gabarits (i.e. s’éloigner au max + anticiper les baffes aller, puis retour), on peut également se coucher temporairement derrière la bulle: cela ne limite pas vraiment la surface latérale mais comme on est moins haut, le vent dispose de moins de bras de levier pour nous faire basculer.

    Autre phénomène vécu et assez surprenant: avec une rafale venant de l’intérieur dans un virage où j’étais bien incliné, la moto s’est soulevée de ses appuis en délestant complètement les suspensions… l’angle d’inclinaison et la trajectoire n’ont pas (ou peu) été modifiés donc je ne me suis pas fait peur, mais la sensation d’être pendant quelques secondes suspendu en l’air comme sur un tapis volant est vraiment curieuse.

    1. Flat fab, mon commentaire, même s’il est vrai, était vindicatif. Chose que je regrette sincèrement eu égard à la qualité des articles et des conseils donnés.
      Que je suis par ailleurs.

  5. Bonjour
    Nous avons vécu cette situation en septembre 2019 en allant de Bastia à St Florent, via le Cap Corse. A la descente du Bateau, les gendarmes nous avaient prévenus que ça soufflait sur le Cap! On n’imaginait pas à quel point!
    Tout ce qui est précisément écrit dans cet article : nous l’avons vécu et ressenti.
    Moto : BMW R 1200 RS : + valises + top case = grosse prise au vent latéral.
    Mais gros poids aussi : 236 kg ( hors valises et TCase) + mon épouse et moi : un petit 130 kg ( à nous deux, evidemment).
    Eh bien on peut dire que les vicieuses  » baffes de vent  » au détour des virages aveugles,on les a prises , et des sacrément grosses!!! Rafales vicieuses car il n y en avait pas après chaque virage. C était la surprise ! D’ou une concentration accrue et donc une grosse fatigue physique et morale ( plus la trouille) à l’arrivée. Par trois fois, la rafale etait tellement forte que même avec la moto fortement inclinée, elle la poussait vers le ravin : par 3 fois , on a failli coucher la moto par terre et sauter presqu’ en marche. Seule la puissance de la moto nous a sauvé et a permis de prendre les virages!
    Nerveusement épuisés à l’arrivée, nous nous remis de nos émotions en prenant un Cap Corse (rosso) mais avec des glaçons cette fois.
    Merci pour les articles toujours très bien argumentés et parfaitement construits.
    V J-Louis

    1. C’est vrai que le cap Corse est un des endroits les plus venteux de France…
      Les rafales à plus de 100 km/h ne sont pas rares. Record à 225 km/h en janvier 2018 lors de la tempête Fiona.
      Sans doute l’endroit le plus périlleux pour rouler à moto par grand vent : combo vent très fort + montagne + routes sinueuses + étroites !
      Tu t’en es bien sorti…

      1. Merci de ta réponse.
        Je précise que je ne suis pas un inconscient et que sur toute la face Est du Cap, c était assez calme. C est quand on a basculé côté ouest qu on a morflé.
        Encore une fois, bravo pour la qualité de tes articles, très très documentés.
        V JL

  6. Merci pour la réponse-article et chapeau bas pour la rapidité de rédaction.
    Je pense qu’une erreur de frappe s’est glissée dans le chapitre « Observer la topographie »: au lieu de « et où vous êtes arriver dans peu de temps », devrait on plutôt lire « et où vous allez arriver dans peu de temps »?

  7. Ma plus grande inquiétude à moto a été de rouler par grand vent latéral pendant plusieurs heures. C’était la dernière étape d’un trip de 9 jours et 3500 km. Cette dernière étape, qui s’annonçait relativement courte et rapide, a tourné au cauchemar : un vent de côté en rafales d’une intensité conséquente (tramontane supérieure 100 km/h et un record à 120 km/h) s’est levé d’un coup alors que j’étais sur autoroute. J’ai rapidement décidé de sortir car le différentiel de vitesse avec les 4 roues devenait trop important.
    Mais même sur nationale, le parcours a été très difficile. J’ai un moto haute et imposante (Versys 1000) et en trip avec mon épouse, la moto était très chargée (valises, top case, sac sur le top case). Le danger est de sortir de sa voie (sur le voie de gauche ou sur le bas côté) , car la différence d’intensité du vent en rafale est impossible à prévoir : on lutte contre le vent pour éviter le bas côté, mais d’un coup il se calme et on se retrouve sur la voie de gauche, ce schéma se répétant sans cesse. Le vent était tellement puissant que la moto était relevée par le vent alors qu’elle était sur la béquille latérale (sur terrain plat) lorsque je me suis arrêté pour faire le plein. En février de cette année là le vent a soufflé à 189 km/h, je n’ose imaginer.

    1. La tramontane, je connais, j’habite à côté de Perpignan, alors pour les sorties du dimanche, on adapte et on cherche des routes « relativement protégées du vent », même si on peut pas l’éviter complètement, mais bon, si on devait laisser la moto au garage quand elle souffle à plus de 70, elle y serait la moitié de l’année, au garage.
      Maintenant quand ça souffle à plus de 100, c’est franchement dangereux oui, particulièrement du côté de Narbonne, où c’est plus dégagé. Je me rappelle d’une anecdote où revenant de Nice, sur l’autoroute, j’ai voulu dépasser un semi, en arrivant au niveau de la cabine, finie la protection du bahut, la bécane (j’avais une GSXF 750 à l’époque) était propulsée violemment direction les barrières de gauche, j’ai jamais eu aussi peur en moto, je suis resté protégé par le bahut une bonne paire de kilomètres jusqu’au moment où j’ai accéléré pour le dépasser rapidement, c’est passé, j’ai plus dépassé personne et comme toi, première sortie et nationale.
      Un conseil à ceux qui viennent en moto ici, les jours de grosse tram, ne passez pas par la route du Cap Béar en passant par Collioure, c’est bon pour terminer dans la Méditérranée.

      1. C’était justement à partir de la Jonquera, vers Perpignan puis Narbonne, où les conditions se sont nettement améliorées jusqu’à Sète. J’ai aussi roulé lorsque des vents de 70 kmh soufflent, et ce différentiel de vitesse du vent change complètement : de facilement maitrisable la situation devient très compliquée.

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