Que vous rouliez à moto ou scooter, l’éclairage de votre machine est votre premier et plus important moyen d’être vu, c’est-à-dire détecté et correctement perçu par les autres usagers. Vous assurer de son bon fonctionnement s’avère vital pour votre sécurité.
Première publication en mars 2020.
Cet article est un complément à Optimiser sa visibilité à moto.
L’éclairage (avant et arrière) a longtemps été un gros point faible des motos et scooters, surtout par rapport aux voitures, voire une source de danger quand il ne permet ni de bien voir de nuit, ni d’être bien vu de jour.
Un réel danger à l’heure où nos rues, autoroutes et voies urbaines sont de plus en plus mal éclairées (ou plus du tout), les chaussées de moins en moins entretenues, recelant de plus en plus de trous qui risquent de piéger votre roue avant si vous ne les avez pas décelés à temps.
Avec le progrès technologique, les machines modernes disposent maintenant de phares dignes de ce nom. Encore faut-il que le conducteur (ou la conductrice) fasse en sorte qu’ils puissent fonctionner correctement.
Sommaire de l'article
Rappel
Le feu de croisement allumé en permanence, dès que vous circulez sur la voie publique, est OBLIGATOIRE pour TOUS les deux-roues moteur, quelle que soit leur cylindrée.
Le décret n°2007-271 du 27 février 2007 a étendu l’obligation d’allumage des feux de croisement le jour aux motocyclettes légères (scooters et motos 125 cm3) et aux cyclomoteurs (scooters et motos 50 cm3) , jusqu’alors réservé aux « grosses cylindrées » (depuis 1975).
Tous les deux-roues motorisés mis en circulation après le 1er juillet 2004 ont l’obligation d’allumer leur(s) feu(x) de croisement, de jour comme de nuit.
Seules sont dispensées de cette obligation les machines mises en circulation avant le 1er juillet 2004.
« Certains véhicules anciens ne sont pas conçus pour supporter l’allumage des feux en permanence« , précise la Direction de la sécurité routière, tout en conseillant « aux utilisateurs d’engins antérieurs à cette date d’allumer leurs feux en permanence si leur conception le permet« .
En cas d’infraction, tout conducteur d’un deux-roues motorisé qui circule de jour sans feu de croisement est passible d’une contravention de deuxième classe (amende forfaitaire de 35 euros).
En tout cas, c’est la théorie, car dans les faits, personne ne se fait verbaliser pour cela.
La faute au manque d’effectifs qui diminue le nombre de contrôles humains. Mais aussi au « laxisme » de beaucoup d’agents des forces de l’ordre qui estiment avoir d’autres priorités.
Introduction
De fait, les machines commercialisées neuves après 2004 proposent pour la plupart l’allumage automatique du feu de croisement, soit dès la mise du contact, soit dès le démarrage du moteur.
Les machines récentes (de moins de dix ans), qui composent la majorité du parc actuel circulant sur route, ne possèdent plus de mode « veilleuse ».
Dès qu’elles roulent, elles sont en feu de croisement, le conducteur n’a plus à se poser la question de savoir s’il a pensé à allumer son feu ou non.
Le problème, c’est que, du coup, beaucoup ont tendance à négliger l’entretien de l’éclairage de leur machine.
La moindre des choses, quand on roule à moto, c’est de vérifier l’éclairage avant et arrière de sa machine !
Le premier organe de sécurité sur un deux-roues moteur, ce sont les pneus.
Clairement, y a pas photo : le plus important pour rester sur nos roues, c’est d’avoir des pneus en bon état, récents, bien gonflés et chauds.
Pour en savoir plus, lire
Mais juste après, le deuxième organe de sécurité le plus important, c’est l’éclairage : voir et être vu, c’est notre vie qui en dépend.
Surtout quand rien d’autre ne vient renforcer notre « saillance visuelle », notre détectabilité, notre conpiscuité… c’est-à-dire notre capacité à nous rendre visible !
Surtout quand – comme beaucoup de motards – on roule avec un casque noir et un blouson noir sur une moto noire…
Fonctionnement
Vous croyez que tous les motards sont des passionnés de mécanique qui bichonnent leur machine et vérifient systématiquement leurs feux avant de partir rouler ?
C’est beau, la naïveté…
Une partie, certes minoritaire mais non négligeable, des motos et scooters roule sans feu, avant et/ou arrière.
Le plus souvent par pure négligence, consciente ou non.
Cette proportion est plus élevée sur les machines de petite et moyenne cylindrée (50 et 125).
Mais 10 à 20% des motos gros cube roulent aussi, parfois ou souvent, avec un feu défaillant (pas d’étude à l’appui, constat personnel).
Cette proportion est plus grande en ville que sur route.
Une partie des usagers urbains qui utilisent leur 2RM tous les jours a tendance à penser « boarf, tant que ça roule… »
A l’inverse, une autre partie n’utilise leur machine que de façon ponctuelle, pour de courts trajets, de jour, quand il fait beau, et a tendance à se dire « pas grave, c’est juste pour quelques kilomètres… »
Vérifiez vos feux chaque jour, chaque fois que vous roulez !
Sérieux, ça prend cinq secondes…
Pendant que vous faites chauffer le moteur à l’arrêt avant de partir, pendant que vous enfilez le casque et les gants : au lieu de rester à côté de la moto, faites-en le tour pour jeter un coup d’œil aux feux avant et arrière.
Hop, c’est réglé !
Vous avez oublié ?
Pendant votre trajet, regardez si vous voyez le reflet de votre feu avant dans la vitre ou la carrosserie du véhicule devant vous.
Un doute ? Lors d’un arrêt à un stop ou à un feu, mettez votre main devant le feu…
Et pour le feu arrière, il suffit d’y penser à l’arrivée, avant de couper le contact.
Inutile de polluer pour rien, coupez le moteur (avec le coupe-circuit ou en le faisant caler ou en coupant le contact pour le remettre de suite) et allez vérifier le feu arrière – et le feu stop, tant qu’à faire – avant de retirer la clef de contact.
Dans l’idéal, fixez-vous une routine de vérification, une habitude à prendre chaque jour ou chaque semaine.
Evidemment, ce serait mieux AVANT de partir. Mais je sais ce que c’est : on est mal réveillé, en retard, tête dans le c.., l’esprit ailleurs…
Bref, vous ne le ferez pas, du moins pas régulièrement, pas par habitude.
Pour être sûr que ce soit régulier, il vaut mieux faire ses vérifications en rentrant, à l’arrivée.
Par exemple, pour ceux qui utilisent leur 2RM pour aller travailler, ce sera le vendredi soir en rentrant. C’est le week-end ! Avant l’apéro… vérifs moto !
Pour ceux qui roulent en loisir, ce sera le dimanche soir. Avant de préparer vos affaires pour la semaine, en même temps que vous nettoyez la bécane (on peut rêver)… vérifs moto !
La procédure est toute bête, celles et ceux qui ont passé leur permis avant 2020 la connaissent ou en ont au moins de vagues souvenirs :
- vérification du bon fonctionnement du feu de croisement (code),
- appel de phare,
- feu de route (pleins phares),
- clignotants avant et arrière,
- feu de position arrière,
- feu stop avec frein avant et frein arrière,
- éventuellement, klaxon.
Et voilà ! Sincèrement, avec l’habitude, c’est l’histoire de 20 secondes…
L’important est d’une part de voir si vos feux fonctionnent et d’autre part d’être en capacité d’adapter votre conduite si vous vous rendez compte que ce n’est pas le cas… avant bien sûr de faire ce qu’il faut pour réparer au plus vite, par vous-même ou par un pro.
Si vous ne vérifiez pas fréquemment le bon fonctionnement de vos feux, vous ne pouvez pas savoir qu’ils ne fonctionnent pas, donc que vous êtes beaucoup moins visible… ce qui vous met en danger !
Nettoyage
C’est bon, vos ampoules de feux fonctionnent !
Cool, mais est-ce suffisant ? Est-ce que ça garantit un fonctionnement optimal ? Que nenni…
Pour faire le job au mieux, un phare a besoin d’une ampoule en bon état, mais aussi (et surtout) d’une optique propre et en bon état.
Et là, c’est encore autre chose…
L’optique de phare, c’est la coque (en verre ou en plastique) qui accueille l’ampoule, la protège des chocs et des projections, et éventuellement amplifie la lumière émise.
Ce qui fait que cette optique est elle particulièrement exposée aux chocs et aux projections !
Et combien je vois de motos avec des phares dégueulasses, couverts de crasse, de cadavres d’insectes, de salissures diverses et variées…
Ah ça, l’ampoule fonctionne, pas de souci ! Mais la lumière se voit mal. Du coup, le feu sert un peu à rien, en fait.
Une optique sale, c’est 30 à 50 % de la luminosité émise qui est absorbée ou diffractée, bref qui ne sert à rien.
De plus, la crasse empêche la dispersion de la chaleur, donc gêne le refroidissement de l’ensemble, ce qui dégrade la longévité de vos ampoules.
Nettoyer l’optique de phare aussi souvent que possible n’est pas du luxe.
Personnellement, quand je roule sur long trajet, je nettoie l’optique de phare avant à chaque fois que je m’arrête, notamment pour faire le plein d’essence.
Donc oui, des fois, c’est plusieurs fois par jour, surtout en été (à cause des insectes) ou quand il pleut (à cause des projections) !
Le reste de la moto reste sale, mais au moins, j’ai mes phares propres.
J’utilise en général l’eau et les chiffons en papier mis à disposition dans beaucoup de stations d’essence.
Parfois, j’utilise aussi les raclettes et éponges, quand ils sont propres et en bon état.
Comme il n’y a pas toujours de chiffons, j’emmène en permanence un chiffon microfibres pour vitres, qui me sert à nettoyer la bulle et les optiques de phare.
En cas d’absence d’eau (rare), un peu de salive fait l’affaire !
Autre solution, garder le chiffon microfibres dans une capsule hermétique, afin de le conserver humide et donc encore plus efficace.
Et tous les deux-trois mois, nettoyage du chiffon en machine à 90°C.
Entretien
Tous vos feux fonctionnent, les optiques sont propres, pas cassées, pas rayées… Vous êtes au top !
Oui, mais est-ce bien sûr ?
Etes-vous certain que vos ampoules soient au mieux de leurs capacités ?
Ampoules à incandescence
Les machines anciennes (antérieures aux années 1990, voire 2000) sont équipées d’ampoules à incandescence, avec un filament en tungstène, amené à incandescence lors de sa traversée par un courant électrique.
La puissance d’éclairage d’une ampoule à incandescence est très médiocre comparé à sa consommation électrique (entre 10 et 18 lumens par watt) et se dégrade dans le temps à cause des particules de tungstène qui se volatilisent progressivement et noircissent l’ampoule de la lampe.
Les ampoules à incandescence sont très sensibles aux vibrations et aux surtensions, ce qui diminue leur longévité quand elles sont installées sur un 2RM.
Une ampoule à incandescence sur une moto doit se changer au moins tous les ans pour conserver des performances d’éclairage correctes.
Ampoules halogènes
Les feux halogènes sont les plus répandus actuellement, généralisés sur les motos des années 2000 et 2010, y compris sur des modèles d’entrée de gamme.
Les modèles d’ampoule les plus répandus sont les H4 et H7 (« H » pour « halogène »).
Ils offrent un bien meilleur rendement que les ampoules à incandescence, avec environ 22 à 26 lumens par watt.
Dans ce type d’ampoules, un gaz dit halogène (comme l’iode) vient fixer les atomes de tungstène et permet de réduire le noircissement de l’ampoule, ce qui accroît la durée de vie de l’ampoule.
Grâce à ce cycle de régénération, les halogènes peuvent fonctionner, pour une même durée de vie, à des températures plus élevées, ce qui les rapproche de la lumière du jour.
Or plus la température de lumière émise s’approche des 5.600 à 6.000 kelvins, auxquels nos yeux sont naturellement adaptés, meilleure sera notre perception des détails et des reliefs.
Malgré la régénération à l’intérieur de la lampe, le filament de tungstène se consomme peu à peu et limite la durée de vie de la lampe.
Pour conserver de bonnes performances d’éclairage, un remplacement préventif des ampoules halogènes doit être prévu tous les deux à trois ans.
Ampoules au xénon
Cette technologie de pointe emploie dans les ampoules, non plus un filament, mais des électrodes : un arc électrique excite les particules de xénon, un gaz rare sous pression dans le bulbe de la lampe, ce qui produit de la lumière.
Le rendement monte ici à 90 lumens par watt : moindre consommation électrique, luminosité bien plus forte, température de lumière très proche de celle du jour…
Une solution techniquement presque parfaite, mais qui suppose l’utilisation d’un ballast de puissance pour chaque lampe et pour laquelle la réglementation française impose un correcteur d’assiette, donc des suspensions pilotées ou des dispositifs type BMW Telelever et Duolever.
Ces contraintes (et le coût qu’elles entraînent) font que les feux xénon restent rares dans le parc 2RM français, à part comme feux additionnels (à employer en feux de route, pas en feu de croisement au risque d’éblouir les autres usagers), malgré leur grande fiabilité.
Sur ces feux plus encore que sur les autres, la propreté de l’optique est fondamentale et doit être assurée quotidiennement.
Ampoules à diodes
On parle de diodes, de LEDs, de DELs…
LED est l’acronyme anglais pour « Light Emitting Diode » ou « diode électro luminescente » (DEL) en français.
Une diode étant petite et peu efficace, les fabricants utilisent des groupes de diodes, le terme s’emploie toujours au pluriel et ces feux se reconnaissent à la multiplicité de petites lampes, arrangées selon différentes formes.
Là encore, le rayonnement n’est pas généré par un filament, pas non plus par un gaz, mais par un semi-conducteur.
Ces diodes éclairantes ont pour avantage de consommer très peu pour une intensité lumineuse égale (à une ampoule halogène), avec une grande fiabilité.
Tant que le feu n’a pas subi de choc violent, il est inutile de changer l’ampoule.
Il reste important de nettoyer l’optique.
Précision
Attention, la couleur de la lumière émise par l’éclairage de votre véhicule est globalement indépendante de la technologie de l’ampoule !
Beaucoup de gens pensent qu’une ampoule à incandescence va forcément éclairer « jaune » ou qu’une ampoule de couleur bleue est toujours une lampe au xénon.
Rien à voir !
La couleur de la lumière dépend surtout de celle de l’optique du phare et un peu de la coloration du verre de l’ampoule.
La majorité des véhicules emploie aujourd’hui des phares blancs, avec des optiques « blanches » car la lumière la plus agréable pour bien y voir de nuit est celle proche du blanc bleuté.
Les motos anciennes ou « néo rétro » sont souvent dotées d’optiques jaunes, juste pour le look, mais aussi parce que, dans la pluie et le brouillard, le jaune est moins réfracté par les gouttelettes d’eau, donc plus perçant.
En résumé
L’éclairage (avant ET arrière) étant un fondement de la sécurité de conduite, vous devez veiller à :
- vérifier très souvent les optiques de phare et les ampoules,
- nettoyer les optiques dès qu’elles sont sales,
- changer régulièrement les ampoules à incandescence ou halogènes.
Pour aller plus loin, lire Optimiser sa visibilité à moto.
Bonjour
Sur ma 125cc (une MH7 NAKED de MOTOR HYSPANIA) l’éclairage est vraiment insuffisant pour rouler de nuit. Je me casse la tête depuis 6 mois pour trouver une solution. Je voudrait éviter d’ajouter des feu aditionnel car je n’ai pas bien de place. Je vient de voir que mon ampoule est une H4 35/35W donc je suppose code et phare en 35W je voie qu’il en existe de 35/55W ce qui éclairerai mieux selon ce que je lit ici. Cependant est-ce que cela ne va pas être risqué pour ma moto. Elle à une batterie de 130A et d’après ce que je voie le seul et unique fusible est un 7.5A. On est d’accord que une fois la moto démarré il n’y as que l’éclairage et le compteur à alimenter (l’injection aussi, mais sur un mono ca doit pas être si gros que cela) donc ça fait 4.5 A en 55w. Donc cela ne devrai pas poser de souci ? Des retours d’expérience parmi vous ?
en vous remerciant
Bien vu, ( c’est le cas de le dire) cet article, j’ai appris des trucs. Les vérifs je les fait quotidiennement et le nettoyage très souvent .
Être bien vu : c’est vraiment utile pour la sécurité (portez parfois un casque jaune et vous verrez la différence….le volume aussi compte , combien de fois à un carrefour ,un automobiliste me regarde… puis passe quand même, en me refusant la priorité…. J’ai nettement l’impression qu’il se dit : bah, ce n’est qu’une moto…
Ça n’arrivait jamais quand je roulais dans un gros monospace…..