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Moto électrique

LoupElectrique, tu dis dans ta présentation être venu à la moto par l'électrique.

Ce n'est pas surprenant de la part d'un ingénieur en efficacité énergétique, mais je suis surpris que tu puisses parcourir de telles distances (6 à 800 km/jour, dis-tu). Avec une moto à moteur thermique, ça prend déjà pas mal de temps, mais les ravitaillements en carburant sont beaucoup plus rapides que la recharge de ta batterie. Comment fais-tu ?

Par ailleurs, les accélérations des motos électriques sont très fortes. Est-ce que ça n'est pas un peu effrayant pour un débutant ?

Bonjour, je comptais ouvrir un fil pour parler de ma moto, mais je vois que j'ai été précédé. 😉

Ma machine, en configuration constructeur avec option charge rapide, a besoin de 2h pour recharger tous les 150 km (en roulant sur départementales/nationales à 80/90 km/h, avec un peu de 110 quand il y en a).

Donc elle peut faire 500 à 600 km/jour de base. Pour faire 600 km, ce sera une bonne journée sur la route quand même.

Mais je lui ai apporté une modification l'année dernière. Elle peut maintenant recharger en 1h et faire 500 à 800 km/jour. Alors à nouveau, les 800 km, ce sera sur une grosse journée. Mais les 500 à 600 km se font tranquillement. Actuellement, il y a des modèles qui savent faire ça directement d'origine constructeur (avec les bonnes options néanmoins).

Compte 2h à 2h30 pour faire les 150 km et 1h pour chaque recharge (sachant qu'on part plein le matin et qu'on arrive vide le soir, vu qu'on recharge en lent la nuit).

Les accélérations sont musclées, certes, mais uniquement si tu le souhaites. Il y a en général plusieurs modes de conduite, dont certain brident les performances (comme le mode éco). Donc on peut démarrer modeste. Maintenant, je roule avec toute la puissance et le couple disponibles, même sous la pluie (et pourtant, j'ai 110 Nm et pas de traction control). Tout le contrôle se fait au poignet. J'ai juste pris le temps de m'y habituer en programmant les modes de conduite au fur et à mesure, en relevant un peu la puissance et le couple autorisé à chaque fois.

L'ironie, c'est que je galère avec les thermiques car je n'ai aucune précision sur la commande d'embrayage. Mais alors à l'inverse, je n'ai aucun problème pour avoir un contrôle très fin sur l'accélérateur, surtout d'une électrique.

Pour un débutant, à partir du moment où tu joues des différents modes pour ne pas risquer de te faire dépasser par la puissance, c'est même beaucoup mieux pour progresser : tu n'as plus à te préoccuper des vitesses, la moto a toujours du couple disponible (c'est comme si une thermique était toujours sur le bon rapport pour pouvoir dégager fissa), c'est beaucoup plus simple de se concentrer sur les trajectoires et de faire attention autour de soi.

L'absence de bruit évite aussi de prendre des risques inutiles : sur les thermiques, même si elle est peu bruyante et qu'on est conscient de ne pas être entendu, il peut toujours y avoir le ressenti, inconsciemment, qu'on est entendu, même un peu. Il ne risque pas d'y avoir ce phénomène avec une électrique et on prend donc moins de risques. Après, j'ai beaucoup travaillé la visibilité (et le placement) grâce aux articles de Fabien, ce qui fait que je me suis très rarement fait surprendre.

Donc en fait, ça reste de bonnes machines pour les débutants. Le vrai frein sera le prix malheureusement.

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Utilisateur supprimé

Merci pour ta réponse extrêmement intéressante, qui me laisse pourtant sur ma faim sur certains points.

  1. Quelle est donc cette modification qui, subitement, permet à ta moto électrique d'être une grande voyageuse , alors que tous ceux qui l'ont essayée, les journalistes en premier, se plaignent de sa faible autonomie ?
  2. A mes yeux, le contrôle du point de patinage, combiné à celui de la poignée de gaz, constitue l'alpha et l'oméga du contrôle de la moto à basse ou très basse vitesse. Tu as sûrement passé ton permis sur une moto thermique. Est-ce que tu pourrais repasser le plateau avec ta Zero ?
  3. L'absence de bruit est un argument à double tranchant. Ce silence des motos électriques serait sans doute extrêmement reposant pour tous ceux qui vivent près d'une "route à motards" et voient passer certains jours des centaines de motos avec des pots déchicanés ou non homologués. Elle est en revanche très dangereuse en ville, où les autres usagers de la voie publique n'entendent pas les véhicules électriques, les piétons et les cyclistes en particulier.
  4. Et puis, vaste question, les véhicules électriques diminuent-ils la pollution, ou ne font-ils que la déplacer vers les lieux de fabrication et de destruction du moteur et de la batterie ?

Pour la question 2, j'apporte une nuance, le point de patinage est clairement une technique performante, mais on peut en utiliser d'autres telle que le Rattrapage du jeu à la poignée qui est utilisé par les Gendarmes et lors des Gymaka0a. De toute façon, l'arrivée de plus en plus importante de moto automatique (électrique ou thermique) vont obliger à utiliser autre chose que l'embrayage très vite.

Pour le coté voyage, 1 heure de recharge tous les 150 km, c'est clairement pas compatible avec mon usage.

Moniteur à la CASIM 78
Citation de paaroche le 16 novembre 2020, 06:17

Quelle est donc cette modification qui, subitement, permet à ta moto électrique d'être une grande voyageuse , alors que tous ceux qui l'ont essayée, les journalistes en premier, se plaignent de sa faible autonomie ?

Alors, les essais des journalistes, globalement, tu oublies. Ils n'y connaissent rien en moto électrique et ramènent tout à la seule chose qu'ils connaissent : la moto thermique. La moto électrique, ça s'essaie. Je pourrais te décrire en long, en large et en travers les sensations, et pourquoi les avantages l'emportent sur les inconvénients à mes yeux, tant que tu n'en auras pas essayé une, tu ne verras pas vraiment de quoi je parle.

Pour l'autonomie, je l'ai donnée : 150 km/charge en road-trip. J'ai la batterie d'origine. Les essayeurs obtiennent moins en essai, car ils tirent dessus pour essayer et qu'ils ne savent pas comment gérer les recharges.

La seule modification qu'a ma moto, c'est un peu plus de chargeurs. La moto a (d'origine) un connecteur qui permet de brancher des chargeurs externes. J'ai donc ajouté des chargeurs en plus (mais pas de la marque de la moto néanmoins). Plus de puissance de recharge = moins de temps passé à recharger. Mais les derniers modèles n'en ont pas besoin, ils ont la puissance adéquate en option constructeur.

Citation de paaroche le 16 novembre 2020, 06:17

A mes yeux, le contrôle du point de patinage, combiné à celui de la poignée de gaz, constitue l'alpha et l'oméga du contrôle de la moto à basse ou très basse vitesse. Tu as sûrement passé ton permis sur une moto thermique. Est-ce que tu pourrais repasser le plateau avec ta Zero ?

Oui, j'ai déjà refait le plateau avec ma Zero. Elle a ses inconvénients aussi : elle braque moins bien que l'ER-6, n'a pas de ralenti (oui, poignée relâchée, elle est en frein moteur ou traction coupée, tu ne peux pas avancer sur le ralenti comme avec un thermique). Du coup, il faut remettre un tout petit peu de watts très en amont quand on tourne. Et elle est susceptible de la butée de direction (je pensais que j'étais mauvais, mais après l'avoir laissée au moniteur, elle a bien tendance à "se coucher" à très faible allure dès qu'elle arrive en butée, il faut donc le gérer).

Citation de paaroche le 16 novembre 2020, 06:17

L'absence de bruit est un argument à double tranchant. Ce silence des motos électriques serait sans doute extrêmement reposant pour tous ceux qui vivent près d'une "route à motards" et voient passer certains jours des centaines de motos avec des pots déchicanés ou non homologués. Elle est en revanche très dangereuse en ville, où les autres usagers de la voie publique n'entendent pas les véhicules électriques, les piétons et les cyclistes en particulier.

L'absence de bruit n'est pas dangereuse. C'est surtout un préjugé. Le seul moment où l'on peut surprendre des personnes qui sont dans leur monde, ce sont des piétons, et rarement. Il faut voir qu'on a quand même le bruit de la courroie, que le bruit de roulement des pneus est présent dès 30 km/h, bref, on nous entend un peu.
Et les piétons qui ne font pas attention, on les gère bien : le fait de ne pas avoir à s'occuper des vitesses, cela libère de l'attention que tu peux réaffecter à l'analyse de l'environnement. Tu sais quand le piéton va te faire une bêtise et tu l'anticipes sans souci. Ça arrive quand même rarement dans mon cas. Et je parle bien de surprendre seulement : je cite souvent le cas que j'avais eu d'un enfant qui avait traversé sans regarder, il avait sursauté en tournant la tête en me voyant à l'arrêt pour le laisser passer. J'avais largement eu le temps d'anticiper et de m'arrêter.
Mais je te conseille l'essai d'une électrique pour que tu puisses t'en rendre compte.

Et puis, vaste question, les véhicules électriques diminuent-ils la pollution, ou ne font-ils que la déplacer vers les lieux de fabrication et de destruction du moteur et de la batterie ?

En réalité, la question, elle est déjà répondue depuis plusieurs années (comme dirait l'autre). L'impact est moindre, même si on a surtout des données pour les voitures. Permet moi de ne pas remettre une tartine d'explications, j'espère que tu comprends que cela devient fatiguant à la longue de toujours réexpliquer. Je compte faire 2 vidéos sur le sujet (j'ai une petite chaîne youtube), une sur les études qui concernent les voitures et l'autre plus spécifiquement sur les motos. Je reviendrai poster les liens si cela t'intéresse.

Tu remarqueras d'ailleurs que lorsque les journalistes motos font la remarque de la pollution des batteries, surtout ne pas donner de chiffres ni de sources (ne serait-ce que par des comparaisons avec les voitures). S'ils en donnaient, cela briserait leur pseudo-argumentation. Ils ne questionnent pas non plus la possession d'une moto pour faire 4.000 km/an en loisir (pas bon pour l'audimat). Pour l'instant, ils brossent leur auditoire thermique dans le sens du poil.

Et vu le prix des motos électriques, elles sont pour l'instant surtout utilisées par des moyens et grands rouleurs. Il y a quand même l'idée de rentabiliser l'achat par rapport à une thermique. C'est donc aussi une moto qui est conservée plusieurs années. Un profil-type qui rentabilise bien les ressources utilisées pour faire une moto électrique.

Pour la question 2, j'apporte une nuance, le point de patinage est clairement une technique performante, mais on peut en utiliser d'autres telle que le Rattrapage du jeu à la poignée qui est utilisé par les Gendarmes et lors des Gymaka0a. De toute façon, l'arrivée de plus en plus importante de moto automatique (électrique ou thermique) vont obliger à utiliser autre chose que l'embrayage très vite.

J'aimerai beaucoup essayer le Gymkhana, mais je n'ai pas trouvé de club en Indre-et-Loire. Il n'y en a pas beaucoup en France j'ai l'impression ?

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