Conseils, trucs et astuces pour une meilleure sécurité de conduite en deux-roues dans les grandes villes (Paris, entre autres). Parce que rouler en moto à Paris reste à la fois une épreuve qui demande un long aguerrissement et une grande concentration, et un des derniers moyens de mieux vivre la mobilité urbaine, sans trop de stress.

Première publication : janvier 2007

Anticiper, voir et être vu

La conduite d’une moto résulte d’une série d’actions: observation de la route, identification et prédiction des problèmes potentiels, prise de décision et exécution de la manœuvre. De la bonne mise en œuvre de ces actions dépend votre survie. L’expérience aidant, votre habileté à exécuter ces cinq actions augmentera au point de devenir un réflexe conditionné.

A Paris (et dans les grandes villes en général), une règle : anticipez l’inimaginable !

Pour avoir roulé à moto dans Paris tous les jours pendant cinq ans, une leçon : le pire arrive toujours.
Les automobilistes, les cyclistes, les piétons, les scooters, même certains motards…
Tous sont de plus en plus énervés, inattentifs et irrespectueux.
Au moment où vous vous direz « non, il ne va pas faire ça !!! », vous pouvez être certain que si…

* * *

Anticiper

C’est :

  • prévoir si un véhicule va déboîter ou tourner, en observant son conducteur et l’orientation de ses pneus avant ;
  • se dire, en approchant d’un feu, même au vert, qu’une autre voiture peut franchir le carrefour, sous-estimant votre vitesse ;
  • garder un oeil vigilant sur les véhicules qui vous entourent (devant, derrière, à gauche, à droite) d’où l’importance des rétroviseurs, bien réglés si possible, et d’un regard mobile ;
  • savoir se mettre à temps sur la bonne bande quand on sait que l’on va bifurquer et prévenir de sa manoeuvre avec le clignotant et un contrôle visuel direct ;
  • à l’arrêt, surveiller le véhicule qui vous suit (aura-t-il le temps de freiner?) et observer en permanence les alentours pour esquiver un danger approchant ;
  • voir à temps le piéton, qu’il soit entre deux voitures ou à proximité de passages cloutés, d’où l’intérêt d’une position de conduite droite, d’un regard placé haut et loin ;
  • prévoir les réactions des cyclistes, encore plus fragiles que vous et souvent encore moins respectueux des règles ;
  • rester vigilant, même si vous connaissez le chemin « par cœur ».

Bref, c’est adopter une conduite défensive, être à l’affût des réactions des autres usagers.

Et pour bien anticiper, il faut rouler con-cen-tré !
Ne fixez pas votre regard sur quoi que ce soit. Ne regardez pas plus d’une seconde la pub pour de la lingerie fine, ni la blonde pulpeuse qui se remaquille avec sa jupe remontée jusque sur les hanches ! Ne vous focalisez pas sur les gadgets électroniques de la voiture d’à côté, ou la vitrine de votre magasin préféré, ou la super voiture de sport de vos rêves garée juste là.
Chaque fois que vos yeux quittent la route, vous prenez un risque.

Attention, concentré mentalement ne signifie pas crispé physiquement.

* * *

Voir et être vu

C’est :

  • s’assurer que les véhicules vous ont vu avant de les doubler (s’ils sont sympa, ils s’écartent un peu sur la droite), vérifiez que leurs rétros sont bien réglés en regardant si vous voyez la tête du conducteur ;
  • se méfier des zones d’ombre (tunnels, ponts), les yeux n’ont pas toujours le temps de s’adapter au changement de lumière. Préférez un écran de casque transparent plutôt qu’une visière fumée (surtout le soir) et fuyez les lunettes de soleil, impossible à enlever en une seconde ;
  • utiliser tout ce qui est possible pour être vu et bien vu (distance, vitesse d’approche), sans éblouir les autres ;
  • utiliser intelligemment (et légalement) son klaxon: non pas pour remonter une file, mais plutôt attirer l’attention d’un automobiliste distrait changeant de voie sans vous avoir vu.

En ville (et ailleurs), il faut partir d’un principe de base, votre moto est « invisible » des autres usagers.
Tous les moyens sont bons pour être vu : feux de croisements allumés (pas le feu de route) bien sûr, mais aussi le klaxon, les appels de phares, l’utilisation des clignotants (des warnings pour ceux qui en sont dotés), voire le blouson ou la chasuble ou le baudrier fluo.
Et même avec tout ça, vous risquez encore souvent d’entendre « Oh pardon, je ne vous avais pas vu »…

Bien entendu, le risque de mal voir et de ne pas être vu redouble par temps de pluie ou de nuit.
De nuit sous la pluie, tout brille, tout scintille: risque multiplié par quatre !!

Sans compter que la ville regorge de pièges glissants: pavés, ralentisseurs, marquages de peinture au sol (bandes blanches de passages piéton, lignes continues, pointillés…), plaques d’égouts, raccords de bitume, gravillons, plaques d’huile à proximité des pompes à essence., etc.
Ouvrez l’œil ! Evitez de prendre un angle important et gardez toujours la possibilité de redresser votre moto très rapidement pour la remettre en ligne.
Sur un revêtement glissant, on reste droit, on ne freine pas, on n’accélère pas et on ne change pas de rapport.

* * *

Conduire en ville, c’est aussi adapter sa vitesse aux circonstances, à la densité de la circulation. Oui, comme partout… Mais plus encore !

Ensuite (ou avant, c’est selon), respecter les distances de sécurité.
Non, ce n’est pas réservé aux autoroutes. C’est simplement un peu de distance entre vous et le véhicule qui vous précède, au cas où celui-ci freine brusquement.
Augmentez votre distance de sécurité en roulant TOUJOURS décalé par rapport aux voitures.

Cela laisse une chance supplémentaire d’éviter le véhicule qui vous précède s’il pile : vous pourrez vous arrêter à côté de lui et pas dans son pare-choc…
Décalez-vous également autant que possible si vous devez piler (visez entre deux files, ou très à droite éventuellement, mais c’est plus risqué).
Cela peut vous éviter de vous faire rentrer dans le derrière. Pour cela, apprenez à effectuer un évitement tout en freinant.

Positionnez-vous correctement sur la chaussée : occupez les trois quarts de votre bande de circulation.
Trop au milieu, vous donneriez l’opportunité à d’autres usagers audacieux de vous dépasser par la gauche en vous frôlant…
Trop à droite, vous risquez de voir s’ouvrir devant vous une portière de voiture…

Le conducteur doit adopter une position de conduite respectant l’équilibre naturel de la moto : garder les pieds bien appuyés sur les repose-pieds et les genoux serrés, le dos souple et droit, légèrement penché en avant, les mains proches des commandes et la tête relevée.
Il faut savoir réagir vite : à la main droite, gardez deux doigts sur le levier de frein et la pointe du pied au-dessus de la pédale.
A la main gauche, gardez le pouce sur le klaxon et l’index sur l’appel de phares.
Veillez par contre à ne jamais laisser la pointe du pied sous le sélecteur de vitesse quand vous roulez : en cas de chute, il y a fort à parier que votre botte se retrouvera coincée à ce niveau.

Même si vous ne comptez parcourir quelques centaines de mètres, ne négligez pas vos protections (casque évidemment, mais aussi gants et veste, bottes et pantalon de protection…).
Il ne faut pas faire 50 km pour risquer un accident ou une chute: qui peut prévoir ce qui se passera au coin de la rue ?

Comme disent les Américains, roulez AGATT : « all gear all the time », tout l’équipement tout le temps.

N’oubliez pas qu’ici aussi, les pneus froids manquent d’adhérence.
S’il fait frisquet et que votre moto n’a pas roulé depuis plus d’une heure, laissez environ cinq kilomètres à vos gommes pour monter en température.
Dans la même logique, contrôlez la pression de vos pneus au moins tous les mois.

Les chutes sont fréquentes en ville, mais rarement graves car on n’y roule pas vite.
On peut quand même se tuer ou tuer quelqu’un en ville, alors ce n’est pas une raison pour être imprudent.
D’autre part, les dangers sont beaucoup plus nombreux, donc il faut redoubler d’attention.

* * *

Les autres véhicules et usagers

La voiture qui roule au ralenti

Danger potentiel ! C’est un conducteur qui cherche quelque chose (sa route, une place de stationnement, un magasin) et risque d’improviser: il peut brusquement changer de direction à tout instant, dès qu’il aura vu ce qu’il cherche, sans tenir compte de votre présence.

Un véhicule qui ralentit est toujours suspect !

Entre autres possibilités : il va tourner, faire demi-tour, se garer (s’il voit un piéton entrer dans une voiture en stationnement)…
Ou alors il a vu un obstacle qui nous est invisible et qui va surgir d’un angle mort (piéton traversant, descente d’autobus, feu passant au rouge…).

Idem pour une voiture au feu vert qui ne démarre pas, la doubler avec prudence…
Le conducteur peut ouvrir sa portière mal fermée pour la reclaquer, ou jeter quelque chose par la fenêtre (cigarette, bouteille, emballage de burger, chien, bonne femme…), ou il cherche son chemin.

La file de voitures stationnées

Surveiller constamment leurs roues et les feux de recul pour voir s’il y en une qui sort (toujours sans mettre son clignotant, bien sûr), surveiller les conducteurs et les passagers afin d’anticiper la portière qui s’ouvre.
Si vous voyez quelqu’un dans une voiture stationnée, méfiance !

La file de voitures en déplacement

Attention à la voiture qui déboîte sans crier gare.
Lorsqu’il y a plusieurs files de voitures, évoluer le plus à gauche possible, c’est-à-dire entre la dernière et l’avant-dernière rangée de voitures.

Sur le périphérique parisien, préférez la file de gauche (elle est faite pour votre vitesse) et en plus, il y a moins de risque qu’une voiture située à votre gauche se rapproche brusquement de vous pour laisser passer un autre motard.
Lire l’article « Rouler sur le périphérique parisien« .

Hors périphérique, se méfier des changements inattendus de file, de direction, voire du demi-tour imprévu de l’automobiliste qui décide soudain de rebrousser chemin pour ne plus faire du sur-place.
Idem à l’approche d’un bouchon (même si la ligne médiane est continue ou avec des zébras, vécu par un copain, il y a perdu sa GSX-F et sauvé sa jambe de justesse).

Dépassement de voitures par la droite

Un automobiliste ne regarde JAMAIS dans son rétroviseur droit (déjà qu’il regarde rarement dans son rétro gauche).
Et comme en plus, d’après le code, vous n’avez pas le droit de doubler par la droite, une prudence exacerbée est recommandée.

Si vous voulez quand même vous risquer à remonter une file de voiture par la droite hors périphérique, ce n’est envisageable que si la file est arrêtée, et encore il faut faire gaffe aux portières qui s’ouvrent, aux piétons qui traversent entre les caisses, et aux piétons qui marchent au bord du trottoir en vous tournant le dos.
Encore une fois, 10 ou 20 km/h maxi selon la largeur disponible et les doigts sur le levier de freins.

Les piétons et les cyclistes

Ils regardent assez rarement avant de traverser et en plus, votre moto est plus petite qu’une voiture ; ils ne vous verront donc pas.
Toujours garder deux doigts sur le levier de frein.

A Paris, faites très attention aux cyclistes dont beaucoup se croient tout permis, grillent allègrement les feux rouges (parfois sans même regarder) et empruntent les rues en sens interdit. Nombre d’entre eux roulent sans casque et peuvent se faire très mal en tombant. Après cela, ils nous engueulent alors qu’ils étaient en tort…

Ne recourez pas tout de suite au coup de boule avec le casque intégral, vérifiez d’abord qu’il n’y a pas de témoins ! (ndlr : c’est de l’humour…)

Attention surtout aux petits vieux qui n’entendent plus très bien et qui traversent souvent (toujours?) en dehors des passages pour piétons.

Pour autant, il faut respecter les piétons et leur faciliter la vie. Avec les cyclistes, ils sont les seuls à être plus fragiles et plus vulnérables que nous. Appliquons-leur ce que nous réclamons des autres conducteurs de véhicules à moteur !

Autant pour notre sécurité et pour améliorer l’image des motards, laissons la priorité aux piétons sur les passages cloutés.
Attention, je ne dis pas de leur accorder tous les droits, partout et n’importe quand ! Mais simplement, quand vous voyez un piéton qui a mis le pied sur le passage piéton et s’apprête à traverser, laissez-le passer, à condition bien sûr que l’éventuel signal pour les piétons soit au vert.

S’il n’y a pas de feu pour piétons, accordez-lui le bénéfice du doute.
Arrêtez-vous bien en évidence, au milieu de la rue pour bloquer les voitures qui arrivent derrière vous.
Et regardez le piéton, faites-lui un signe de tête ou de la main, voire un petit sourire, pour lui montrer qu’il peut traverser sans crainte.

Beaucoup de piétons redoutent les motos, ils en ont peur, surtout les personnes âgées. Montrons-leur que nous ne sommes pas des sauvages.
Pas de pitié par contre pour les imbéciles qui traversent au rouge, surtout ceux qui le font sciemment, en prenant bien leur temps, comme s’ils étaient seuls au monde.
Pas de clémence non plus pour les ahuris qui téléphonent en marchant et ne font attention à rien. Un bon coup de klaxon à 20 cm de leurs fesses les ramènera à la réalité !

Les camions et les bus

Leur danger principal vient du fait qu’ils cachent tout et qu’eux voient très mal leur environnement proche.

Evitez de rester derrière un camion, plus encore à côté de lui. Et pendant tout le dépassement, s’attendre à ce qu’un automobiliste situé devant le camion (donc vous ne le voyez pas) décide brusquement de changer de file. Soyez prêt pour l’évitement d’urgence !
Ce danger est encore plus net en ville, quand un camion, une camionnette ou un bus ralentit ou freine devant un passage pour piétons ou s’arrête au feu.

L’expérience montre qu’il y a pratiquement systématiquement un piéton « caché » qui est en train de traverser et qui choisit ce moment pour courir à travers la chaussée. Il arrive donc devant le camion juste au moment où le motard double : donc, vigilance, prudence et ralentissement sont de rigueur pour éviter le carton avec le piéton qui apparait au dernier moment.
Pas question de dépasser à plus de 10 km/h si on ne veut pas risquer de buter un gamin.

La remarque vaut pour les monospaces, de plus en plus nombreux dans les villes, dont l’importante hauteur masque la vue des motards (sauf à avoir un trail haut sur pattes).

De même, tout camion peut s’arrêter pour charger ou décharger une livraison, tout bus peut s’arrêter pour charger ou décharger des passagers.
Ne jamais les doubler par la droite, le risque est grand de se faire serrer contre le trottoir. Un camion comporte énormément d’angles morts, le chauffeur est en hauteur, il voit mal ce qui est juste devant lui et ce qui est le long de ses flancs.

Sur le périphérique ou les maréchaux, évitez les coins des camions ou des bus à l’arrêt quand vous remontez les files. Si par exemple, vous essayez de passer de la droite à la gauche d’une file en passant devant un bus, le conducteur ne vous verra pas tout de suite (vous n’êtes pas dans son champ de vision).

Pareil si vous êtes coincé à côté d’un bus ou d’un camion qui va tourner.
Pour les doubler à l’arrêt, il faut avoir prévu d’avance où on pourra se mettre en sécurité. Ne pas hésiter à klaxonner, regarder le chauffeur avant de le faire, et éventuellement lui faire un petit coucou pour attirer son attention.

Les camions et camionnettes garées

S’il y a un trou dans la file en stationnement juste devant un gros véhicule pas transparent, ce n’est pas forcément une place libre. C’est peut-être une priorité à droite. C’est très fréquent à Paris : les camionnettes sont souvent trop longues pour rentrer dans une place standard. Elles se garent donc en tête ou en queue de file de stationnement, quitte à empiéter légèrement sur un carrefour.

Les taxis, ambulances, véhicules de police, véhicules d’intervention d’urgence

Tout véhicule prioritaire, même s’il roule sans sirène ni gyrophare, pourra avoir tendance à prendre quelques libertés avec le code de la route. Les voitures de police, qui se pensent intouchables, ne prêtent que peu d’attention aux feux rouges et priorités.

D’ailleurs, quand vous entendez une sirène de véhicule prioritaire retentir au loin, prudence ! Tous les conducteurs avoisinants deviennent des vaches folles à la recherche d’un abri et un deux-roues est quantité négligeable.

De même, quand un policier ou une patrouille est aperçu(e) sur le côté de la chaussée, le conducteur moyen, qui pense forcément avoir quelque chose à se reprocher, va piler sans regarder derrière lui.

Se méfier particulièrement des taxis

Un taxi peut s’arrêter et repartir n’importe quand, n’importe où, que ce soit pour charger un client ou en déposer un. Il n’hésitera pas à couper des voies pour aller chercher le client qu’il vient d’apercevoir en train de le héler de l’autre côté de la rue, le tout sans clignotant bien sûr.

Un taxi arrêté, quel que soit l’endroit, est susceptible de déposer un client qui ne fait pas forcément attention en ouvrant sa portière. La lumière indiquant que le taxi est libre n’est pas un critère suffisant, le chauffeur a pu arrêter le compteur le temps que son passager ait payé.

Même si un taxi est vide à l’intérieur d’une file dans une station de taxi désertée, le conducteur peut sortir de sa caisse sans regarder pour aller s’acheter urgemment son jambon beurre… Et s’il est le premier de sa file à la station et qu’il a déjà chargé son client, il va forcément faire demi-tour pour aller dans l’autre sens.

* * *

La pluie

Tous les dangers précités sont amplifiés, d’autant plus qu’un automobiliste voit encore moins bien et maîtrise encore moins son véhicule.

Encore une fois, faites attention à tout ce qui glisse encore plus sous la pluie : plaques d’égouts, bandes blanches, pavés.

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Les endroits piégeux

Les priorités

Carrefours, ronds-points, stops, feux, sorties de parking… La priorité à droite existe pour tout le monde, sauf pour les motards.

Dites-vous bien que vous n’avez jamais la priorité, sauf celle de vous faire mal !

Les trottoirs

Apprenez à monter la bordure d’un trottoir : on se lève sur les jambes pour porter le poids sur les repose-pieds, on tire sur le guidon, on regarde loin, un bon coup de gaz, et hop ! Et surtout, on attaque à la perpendiculaire. Ne montez jamais un trottoir en biais, la roue avant pourrait riper. Risque multiplé par dix en cas de pluie ou de neige.

Les carrefours

Le lieu de la moitié des accidents !

Au carrefour, on est parfois tenté de tourner à gauche en accélérant fort parce qu’on a tout juste le temps de passer si une voiture vient en face. Avant de le faire, il faut être sûr d’avoir la place de s’engager dans la rue. Si on doit piler au milieu du carrefour, on passe d’abord pour un con parce qu’on bloque la circulation, et on peut facilement se planter en freinant brutalement dans une courbe négociée lors d’un démarrage brutal.

Rappel : on ne s’engage dans une intersection que si elle est dégagée.

Inutile d’aller augmenter la foule des crétins qui restent bloqués au milieu du carrefour parce qu’ils ont voulu gagner trois mètres tout en sachant bien qu’ils ne passeraient pas. Si chacun respectait cette règle élémentaire du Code de la route, la moitié des bouchons parisiens serait vite résolue…
Quand vous tournez à une intersection, n’oubliez jamais que vous allez passer sur un passage piéton (bien glissant quand il pleut) avec de l’angle. Regardez où vous allez et s’il y a des piétons ou des clébards pour ne pas avoir à freiner d’urgence.

Personnellement, je recommande de prendre tous vos virages très larges, à l’extérieur. Particulièrement pour tourner à droite à un carrefour. De plus en plus souvent, des voitures stationnent aux angles de rues, entre les passages piétons. Si vous prenez le virage à la corde, vous n’aurez aucune visibilité et pas le temps de réagir si un enfant, un chien, un landau débouche de derrière le véhicule stationné.

Donc, n’hésitez pas à passer très au large, ce qui vous permettra de freiner avec la moto droite au cas où un piéton s’engage. Autre avantage, au lieu de passer sur les bandes larges avec de l’angle, vous pourrez passer droit et entre les bandes blanches…

Les grands boulevards parisiens

A Paris, on rencontre souvent des grands boulevards dégagés, en ligne droite, avec un beau bitume. Ces boulevards débouchent souvent sur des places pas dégagées, pas droites, et « pas vées« . Les pavés font ralentir les automobilistes à cause du bruit, mais vous qui arrivez à fond de train, vous ne pouvez pas freiner fort dessus, hé oui…
Donc, ralentissez toujours beaucoup à l’abord d’un carrefour inconnu, ou si vous savez pertinemment qu’il est pavé.

Au feu rouge

Remontez la file, au moins un peu. Ne soyez pas le dernier.

Si vous êtes le dernier (ou le seul), laissez de la place pour qu’une voiture puisse passer à côté de vous. Surtout de nuit. Surveillez vos rétros pour voir si un chauffard distrait ou bourré arrive à fond et risque de vous percuter par l’arrière.

Si vous n’êtes pas protégé par une voiture, restez en première ou gardez le pied sur le sélecteur et la main sur l’embrayage pour pouvoir démarrer très rapidement et vous pousser si Jacky arrive sur vos arrières.

Quand vous avez en partie remonté la file à l’arrêt (et que ça bouche devant), vous êtes dans l’angle mort d’au moins une voiture. Essayez de voir si le conducteur vous a vu et ne va pas tourner en démarrant, au risque de vous mettre par terre. Attention si ce conducteur est au téléphone: même s’il vous a vu, il vous aura oublié au moment de redémarrer.

Au feu vert

Même si le feu tricolore est au vert, on ne fonce pas !

Rien ne dit qu’au carrefour, un inconscient ne va pas brûler l’autre feu qui est au rouge, un ado en scooter que rien n’arrête, un piéton, un cycliste, un coursier pressé… Un petit ralentissement vaut mieux qu’un grand choc.

Toujours jeter un coup d’oeil à gauche et à droite avant de passer un carrefour, même quand il est protégé par un feu tricolore, et garder deux doigts sur le frein.

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Sachez perdre du temps

Dans certaines situations, on peut avoir deux dangers potentiels, mais ne pas pouvoir les garder en même temps dans le champ de vision.
Par exemple, une camionnette garée à gauche qui masque un passage piéton et une priorité à droite de l’autre côté. Comme on ne peut pas regarder des deux côtés en même temps, il faut savoir identifier ce genre de situation et passer à 10 km/h, même s’il n’y a personne, là où on passe à 40 habituellement (quand la camionnette n’est pas là).

C’est sur son trajet quotidien, celui que l’on connaît par coeur, qu’on prend des risques.

Autre cas où il faut savoir perdre du temps : si vous trouvez la rue que vous cherchez au dernier moment, allez tout droit. Vous pourrez toujours faire demi-tour.

Si vous voyez un raccord métallique dans la courbe (bretelle en sortie de pont) et que vous allez à une vitesse supposant un beau bitume, allez tout droit aussi. Vous pourrez toujours faire demi-tour.

Par contre, n’annulez jamais une manoeuvre entamée. Si vous avez déjà commencé à tourner, il faut assumer.
Revenir sur la file qui va tout droit peut être bien pire si quelqu’un venant derrière a profité de votre sortie de file pour prendre la place. Si vraiment vous devez revenir sur votre décision, contrôlez du regard, mettez bien votre clignotant et signalez-vous d’un petit coup de klaxon si nécessaire.

Quand vous êtes arrêté à un feu, profitez de ce répit pour regarder autour de vous. Cela peut vous permettre d’anticiper les démarrages des autres, les piétons distraits, un défaut de revêtement, etc. On se trouve vraiment bête quand on se trouve face à un danger qu’on aurait pu voir facilement si on avait profité de l’arrêt pour regarder autour de soi.

* * *

Méfiez-vous des autres motards, des coursiers, des scooters, des mobs, bref de tous les deux-roues. Certains adoptent sans le savoir (ou en le sachant, mais ils s’en foutent) un comportement dangereux.

N’adoptez pas vous-même un comportement anti-motard !

  • On ne double pas un autre deux-roues entre les files, il faut attendre qu’il se range de lui-même (des fois, ça prend du temps, il faut insister poliment… parfois lourdement).
  • On ne se met jamais à côté d’un autre deux-roues (sauf à l’arrêt). S’il est décalé vers la gauche, c’est qu’il va peut-être doubler, donc il regarde ce qui se passe à sa gauche. S’il renonce au dépassement et que vous vous êtes mis à sa droite, il peut se rabattre sans vous avoir vu. Tout changement de direction doit être accompagné d’un coup d’oeil dans votre angle mort.
  • Ne roulez pas en formation serrée avec des inconnus rencontrés au feu. Larguez-les de suite ou laissez-les partir devant. Vous n’avez aucune certitude sur leur capacité à rouler en groupe sans danger.
  • Entre les files, surtout sur le périph et les 2×2 voies, surveillez vos rétros, certains motards s’impatientent peut-être derrière vous. Mais ne regardez que quand il y a des « trous » et aucun véhicule à côté de vous. On regarde toujours devant quand on est entre deux voitures.

Si vous voyez quelqu’un de plus rapide derrière, ne vous rabattez que quand c’est possible sans danger. L’autre motard peut bien attendre que vous ayez fini de dépasser 3 ou 4 voitures qui roulent cul à cul.
Mais mettez tout de suite le cligno (ou mettez-le à droite si vous l’avez laissé à gauche, ou éteignez vos warnings pour mettre un cligno) pour lui montrer que vous l’avez vu et que vous allez vous rabattre dès que possible. Comme ça, il patientera poliment, et ne tentera pas de manœuvre dangereuse comme vous doubler entre les files.

29 thoughts on “Conduire en ville”
  1. hello ,bonne année à tous et à toi d’abord Fabien
    +1 avec Alain, pour t’approuver Patrick, pouvoir dégager vite est parfois bien utile…..
    marco

  2. Je me permets de laisser une réponse sur ce message certes ancien car je pratique cette méthode depuis que je circule à moto : rester en première, pied droit sur le frein arr et pied gauche à terre. Je trouve cette méthode pratique dans mon utilisation. Mon moniteur n’approuvait pas vraiment mais tant que je ne faisais pas de fautes et que cela me permettait d’être serein avec la moto, il n’y voyait pas à redire. Et pourtant, je vois un nombre incalculable de motards dont certains ont des centaines de milliers de kms faire tout l’inverse : neutre, pied droit à terre et pied gauche avec pointe semble t-il sous le sélecteur. On m’a même déjà dit que mon attitude n’était pas sécuritaire. car un véhicule venant de gauche pouvait m’emporter la jambe etc. D’où mon interrogation.

    1. Sur ce point comme sur beaucoup d’autres : pas de règle impérative et absolue, il faut savoir s’adapter, donc savoir faire les deux.
      Parfois, on a besoin de poser le pied gauche, parfois le droit.

      Quant à parler de se faire arracher la jambe par une voiture… mieux vaut entendre ça que d’être sourd !

      1. hello, comme je participe aux formations de l’AFDM j’ai envie de préciser cette histoire de « pied »… pour nous: lors d’un freinage de ralentissement « normal » la moto s’arrête avec le frein arrière ,en première vitesse. du coup, le pied droit sur la pédale de frein; le pied gauche à terre cqfd ! le guidon légerement tourné vers la droite la moto se pose naturellement côté gauche (pour les « petit(e)s » ça peut être important). comme on cherche à initier des automatismes « sûrs » et qu’on dispose de deux jours seulement : on insiste sur cette procédure .
        évidemment il faut comme le souligne Fabien être capable de s’adapter… quand à avoir la pointe du pied sous le sélecteur… ça me parait hasardeux en cas de choc arr? en plus ça a un côté : je me prépare pour un départ canon… qui n’a pas sa place dans la circulation en ville,
        amicalement
        Marco

        1. Flatfab, Marco,

          Merci pour les précisions et les retours.
          Effectivement, il vaut mieux savoir faire les deux pour parer à toutes les situations.
          N’étant pas vraiment grand (1.70) et court sur pattes, ça m’aide dans ma familiarisation avec l’objet moto et me rassure.
          Dans l’idéal, je préfère même pour le moment avoir les deux pieds bien à plat au sol quand je suis à l’arrêt.
          Patrick

  3. bonjour ,
    3 ans que je roule tous les jours à Paris dont 2 ans en 125 vanvan et 1an en Cb500X.

    voici un modeste conseil que je m’adresse à moi même: le plus dangereux c’est quand ça roule plutot bien, car tout le monde se lache et le risque augmente avec la vitesse. J’ai vu deux accidents graves dimanche dans paris, je viens d’en eviter un de tres grande justesse (merci au freinage honda tout en souplesse) à cause d’un « pile/ tourne à gauche / ah voilà l’entrée de mon parking ».

    C’est la fin aout, Les 3roues, tmax et autres quadros sont en plein délire , les 50cc jouent à la roulette et certaines voitures grillent les feux sciemment.

    Donc à Paris quand ça roule ne soit pas trop cool …(et ne mets pas les gaz, jamais )

    Bonne route

    Louis
    PS : je rêve d’un jour ou les 3 roues passeront obligatoirement un permis, les automobilistes utiliseront le clignotant….et les tmax (certains ? … tous.? non vilaine généralisation) seront à l’asile.

    PS: merci à Flatfab d’avoir augmenté mon espérance de vie…

  4. Bonjour à tous, Bonjour FlatFab,

    Un petit mot pour partager avec vous tous ma colère suite à des manoeuvres dangeureuses et pleine de mépris pour autrui de certains chauffards. Je roule dans Paris principalement et j’ai noté que c’est la semaine le matin ET le soir que la circulation est la + dangereuse. Ce matin :

    – Une moto-taxi qui se prend pour le roi du monde avec ses 420 kilos, qui surgit à la vitesse de la lumière pour me doubler comme un vulgaire plot de slalom alors qu’on approche d’un carrefour,
    – Une automobiliste, un casque audio sur les oreilles, qui me doublent par la DROITE avec sa voiture en me rasant et qu ne daigne pas tourner la tête alors que je la klaxonne pour lui signifier ma présence.

    Déjà doubler par la droite à toute vitesse est une des pratiques dangereuses privilégiées des scout’ 50 mais là les voitures s’y mettent et ce n’est pas un cas isolé. En plein Paris avec tout le monde autours, alors qu’il est plus intelligent d’adapter sa vitesse au contexte (rue étroite, école..) ceux là roule à fond et en toute inconscience.

    Je sais , il n’y a rien à faire à part redoubler de prudence mais cela me fâche énormément d’être à la merci d’imbéciles.
    Et pourtant pour moi Moto rime avec PLAISIR, passion et LIBERTE. Mais mieux vaudrait peut-être réserver la moto aux we ballade et escapade plutôt que de la prendre pour les trajets boulot ?… J’en suis là au bout de 6 mois de permis.

    Bonne route.

    1. Hé oui, bienvenue à Paris, ville de cinglés, royaume de la débilité sur la route !
      Pas d’autre solution que de redoubler de vigilance et de prudence, se rendre visible un maximum, ne faire confiance à personne, surveiller tout le temps et partout…
      Avec le temps, tu apprendras. J’ai fait cinq ans de Paris intra muros tous les jours et je n’ai jamais eu d’accident (un sur le périph’, par contre), donc c’est possible.

      Et surtout, sortir de Paris le plus souvent possible, se casser tous les week-ends, aller rouler en province pour retrouver le plaisir de la route et de la conduite !

      1. Effectivement, à chaque fois que je me suis rendu à Paris en voiture, j’ai eu l’impression de rouler au milieu d’un asile d’aliénés.
        D’après ce que dit Fabien, on peut y survivre, mais j’avoue que j’en doute fortement (;-)
        Un truc qui peut aider quand on remonte les files : un petit coup de gaz, sans agressivité, sans faire hurler le moteur, simplement pour avertir par le bruit de ton moteur le conducteur de la voiture qui te précède que tu vas le doubler de façon non conventionnelle. Et là soit il te ferme la porte, et tu attends une autre occasion, soit, comme c’est très souvent le cas, du moins à Lyon, il s’écarte, et tu n’as plus qu’à le remercier d’un geste de la main, que je préfère au pied levé, geste qui me fait penser à un chien qui va se mettre à pisser et que les automobilistes n’interprètent pas toujours comme un remerciement.
        Philippe.

    2. Bonjour Sofia,

      Effectivement conduire à Paris n’est pas drole tous les jours et comme le dit Flatfab, il faut sans cesse être sur le qui-vive, redoubler de prudence, anticiper et adopter une conduite « intelligente ».

      Par expérience je me méfie en priorité :
      1 – des livreurs et coursiers en 2, 4 roues ou plus (mention spécial aux camionnette Star’s Service qui semble avoir pour mot d’ordre de recruter des chauffeurs bas du front et agressifs, ce n’est que mon constat personnel…)
      2 – des Taxis
      3 – des utilitaires, camionnettes et fourgonnettes blanches (les autres couleurs un peu moins 😉 )
      4 – des bus et camions

      Mais je ne doute pas qu’en dehors de la route tous ces chauffeurs doivent être d’agréables personnes.

      Un grand merci à Flatfab pour ce site qui est une vraie mine d’informations.

      1. De ma faible expérience (6 mois de permis A, c’est mon premier permis et manque de confiance), en 5, j’ajouterai volontiers les conducteurs de 4×4 d’origine allemande ou anglaise…
        Dans le style, je suis le roi du monde, toi en moto tu n’as rien à faire sur ma file ou sur la route, ils se posent là les loustics 🙂

        Découlant de mon manque de confiance et surtout n’ayant pas systématiquement l’utilité de faire de l’interfile, cela m’est également arrivé de me faire rabrouer par des « usagers » de la route car je prenais une place précieuse etc.
        C’est vraiment pas facile pour gagner en confiance. Il faut apprendre à maîtriser son stress, son véhicule, apprendre à lire la route, c’est vraiment pas mal de pression et de stress. Et on a peur de se gameler en plus.
        C’est impressionnant comment certains usagers ne supportent pas l’idée de partager la route avec les 2RM

        Même en pratiquant la conduite défensive y aura toujours un indélicat pour vous mettre en danger : s’insère sans cligno dans la zone de distance de sécurité, double à gauche ou à droite (scooters, motos aussi) quand on ralentie à l’approche d’une priorité à droite, colle comme un sticker à la plaque arrière, se rabat sans se soucier de vous et en vous regardant dans les yeux ( t’es en moto t’est forcément fragile, tu céderas avant….), se faire klaxonner quand on se stoppe à un feu orange etc. etc. C’est une source de stress incroyable.
        Aujourd’hui pour éviter ou du moins faire réagir le sticker, je pose simplement le pied sur la pédale frein ARR pour déclencher juste l’allumage du feu. Le résultat est assez probant.
        Un truc bête aussi : j’ai changé le département présent sur ma plaque. Je suis passé du 75 au 22. Et bien aussi bizarre que cela puisse paraître, dans l’ensemble, les autres usagers sont plus respectueux. J’ai testé cette modification à la suite de deux semaines absolument atroces sur mon trajet maison/travail.
        Par contre, les scooters et vélos c’est pire. On peut pas tout avoir 🙂

        Ce que j’ai compris aussi sur certains axes, c’est que les conducteurs conduisent à -1 point : je m’explique : étant jeune permis, je ne possède que 6 points. J’essaie de respecter scrupuleusement les vitesses : quand c’est 30 c’est pas 45, quand c’est 50 c’est pas 65… Et c’est vraiment pas facile car certains mettent une pression d’enfer. J’ai aussi une peur bleue des radars et autres joyeusetés. Le permis n’est pas facile à obtenir et tous ses contrôles automatiques, on y est pas forcément préparé. Et un excès de fougue en moto peut être si vite arriver voir tout simplement, qu’on a pas à 100% les yeux sur le compteur car occupé à dénicher et sonder l’environnement.
        Bref, c’est une sorte de combat de chaque instant. Faut vraiment être passionné en fait pour en vouloir de la sorte 🙂

        1. Je dirais que c’est impressionnant comment certains usagers, auto, moto, camions, vélos…. ne supportent pas de partager la route avec les autres !
          Et les motards ne sont pas les plus vertueux, loin s’en faut !

          1. Oui Ricky, je le vois bien en RP malheureusement. Mes 2 plus grosses frayeurs sont d’ailleurs venues d’un taxi moto en Gold qui prenait tous les usagers de la route pour les plots du lent ou rapide au choix… Et d’un scoot 50 qui m’a doublé et coupé la trajectoire par la droite à un feu pour me repasser devant à gauche. (alors que ma gauche était dégagée…). J’avais pourtant contrôler mes rétros au cas où, j’ai failli le percuter à mon démarrage certes un peu énergique. J’ai pilé comme jamais en serrant les fesses pour ne pas tomber.

            Une pensée me vient : dans notre société, il faut tout le temps aller vite, ne pas de temps à perdre, avoir terminé avant d’avoir même commencer, récompenser les battants et requins aux dents longues avec tout l’esprit de compétition qui se cache derrière et sur la route, il faudrait être vertueux, prendre son temps, partager etc. Cela en est schizophrénique en fait. non ? Et finalement ses comportements se répercutent aussi sur la route.

            Pour la petite histoire, je me souviens d’une diapositive du code de la route qui parlait de la vitesse : entre rouler à la vitesse affichée au panneau et rouler 20km/h de moins, il n’y avait qu’un différentiel de 8 min pour une certaine distance. Et le commentaire était le suivant : dans la vie : êtes vous à 8 minutes près. Dans l’absolu, non. C’est dérisoire sauf cas très particulier. Mais dans une société qui vante sans cesse la performance et le dépassement de soi… C’est la différence entre le winner et le looser.

  5. Bonjour,

    Tout d’abord merci pour tout ces conseils.
    Je suis jeune permis, je roule tout les jours en ville (Lyon) et il est dur de trouver ça place sur la route. Hallucinant le nombre de surprises que l’on peux avoir sur un trajet.
    Il me semble qu’il y a un point important dont vous n’avez pas parlé. (je peux me tromper je lis toujours trop vite).
    LE BRUIT, personnellement je ne roule jamais en sous régime en ville, plutôt en sur régime, quitte à passer pour un kéké et consommer plus (la vie n’a pas de prix). Et je n’hésite pas à tomber un rapport en zone dangereuse.
    Pourquoi : les automobiliste m’entendent, prennent conscience qu’une moto n’est pas loin, ainsi je ne les surprend pas. En voiture on ne voit rien, on s’ennuie, il est difficile de rester attentif, mais on peut toujours entendre si la musique n’est pas à fond, PROFITONS EN.
    Bien sur cela n’empêche pas de suivre tout les conseils cité plus haut.

    1. Tu pourras avoir des réponses dans la rubrique le motard et le bruit où cette question est largement abordée dans les messages et fait débat. Pour ma part, je suis d’accord avec toi, le bruit est un élément de sécurité qui fait prendre conscience de la présence d’un motard.

  6. Super article !
    J’ai eu mon permis il y a deux mois et je conduis principalement dans Paris et j’avoue m’être déjà fait peur une ou deux fois… Mais je suis rassurée de voir que j’appliquais déjà la plupart de vos conseils…

    Le seul problème qu’il me reste c’est que, n’ayant pas assez confiance en moi, je me comporte parfois comme « une voiture » dans le sens ou je ne remonte pas systématiquement une file. Ce qui m’a valu une « agression verbale » d’un mec en bagnole m’insultant et me disant « tu conduis une moto ou une voiture ?? » (je vous passe les détails et les noms d’oiseaux…)
    Ca ne m’a pas vraiment permis de reprendre confiance en moi, j’ai même plutôt eu l’impression d’avoir mal fait quelque chose voire de mal conduire et ça me tétanise encore plus au final… Comment doit-on se comporter dans ce cas ? Je ne sais pas trop…
    Je trouve ça rageant que les automobilistes soient énervé quand on remonte les files et énervé quand on les remonte pas !
    Bref, merci à ce site pour les conseils et la communauté, ça remonte un peu le moral 🙂

    1. Bonjour Julianna,

      A mon avis, l’automobiliste qui s’énerve souvent parce qu’il est jaloux ou qu’il est défaillant intellectuellement (idem pour un motard) tu le laisse s’exciter dans son coin. Tu t’occupes de toi, de ta sécurité et de ton ressenti suivant les situations rencontrées. Ne va surtout pas te stresser et faire quelque chose que tu ne voulais pas faire initialement. C’est le meilleur moyen de provoquer un accident.
      Les frustrés, tu les oublies.
      Bonne route.

      1. bonjour juliana,
        +1, garde ton calme, et ton sourire intérieur ….c’est la meilleure attitude
        marco

    2. Remonter n’est pas une obligation, c’est même interdit. Ok c’est bien pratique et je suis le premier à remonter.
      Ne te laisse pas influencer par les autres usagers de la route, roule comme tu le sens. C’est à mon sens la première mesure de sécurité.

    3. Dans cette situation, tu les ignores.
      La route, ça se partage, il faut savoir accepter la conduite des autres usagers, même quand ils sont plus lents que soi.
      Ce n’est pas parce que quelqu’un te reproche de ne pas faire comme lui que tu dois te sentir en faute.
      Tu conduis pour ta sécurité, pas pour faire plaisir aux autres.

  7. Merci pour tous ces conseils d’utilisateur qui me seront très utile pour la suite.
    Et encore merci pour ton aide lors de l’examen hier.
    A tout bientôt …
    Stéphane W

  8. Excellent article sur la conduite urbaine.J’ajouterais pour répondre à Florent qu’il faut bien sur modérer sa vitesse mais à moto il faut également être « tonique » par rapport au flot de circulation c’est à dire rouler légèrement au dessus de la vitesse moyenne.La moto se faufile grâce à son gabarit mais est vite considérée comme négligeable (donc doublée sans précautions) si nous roulons en deça du flot.Cela se vérifie sur les grands boulevards parisiens un peu dégagés.

    Bonjour à Tous

    1. Bonjour Jean-Louis et merci pour ta réponse et conseil!

      J’ai eu un peu de difficultés au début pour rouler un peu plus vite que le flux de circulation. Je m’y suis fait, tout en ne m’aventurant pas à passer entre les voitures lorsque je ne le sens pas. J’ai d’ailleurs failli me faire rouler sur le pied alors que j’étais à l’arrêt, entre deux files!

  9. Une fois encore, merci pour cet article complet, précis et regorgeant d’informations essentielles et… vitales!

    Si je devais apporter ma petite contribution à cet article -et donc, un avis personnel hautement criticable puisque n’étant qu’un avis-, je dirais que par rapport aux distances de sécurité, c’est quelquefois un « piège. » Je m’explique.

    Roulant en agglomération lyonnaise, je suis souvent amené à me placer derrière certains véhicules, dans l’axe arrière gauche et donc dans le focus de leur rétroviseur gauche. Je mets également une distance de sécurité confortable, parceque je ne me sens pas de coller les véhicules, et encore moins de m’aventurer à passer entre des files (du moins, pour le moment; on verra quand j’aurai plus d’assurance et de maitrise du pilotage, c-a-d d’ici deux ans!).

    Seulement voila-t-y pas que, souvent, des voitures viennent s’insérer dans MA distance de sécurité, celle située devant moi, et ce même s’il y a la place pour « trois quarts » de voiture! Même en ayant prévu le coup (rétro, angles morts), je me fais systématiquement avoir et je passe ainsi mon temps « ralentir » là où les autres profitent de l’espace de sécurité que JE me ménage.

    J’avais pensé au début à une allure inadaptée de ma part ou bien au fait que je mette trop de distances dans mes, justement, distances de sécurité… Mais bon… Je constate ce genre d’intrusion chaque jour. La fréquence est de 2 à 3 intrusions.

    Egalement, par rapport aux recommandations de ton article, je voulais amener un point intéressant: les limitations de vitesse (et ce, que l’on soit en voiture ou en 2RM).
    Exemple concret: lors que je roule à 30 à l’heure en Zone 30, je me fais, là encore, systématiquement doubler par des voitures qui me passent en faisant hurler leur moteur (signe d’une rage sans doute contenue depuis quelques mètres).
    Là encore, j’arbore toujours un large sourire en les rattrapant à allure légale, cent mètres plus loin, et en me plaçant en tête au feu rouge. On a les compensations que l’on peut, n’est-ce pas?
    Mais au delà de ça, j’ai remarqué que la pratique quotidienne du 2RM me rend plus attentif aux erreurs que l’on commet lorsque l’on conduit une voiture (je m’inclus d’ailleurs dans ceux qui faisaient ce genre d’erreurs…). C’est surprenant de se faire doubler sur une ligne de dissuasion, par une voiture se déplaçant très (trop?) vite, alors que l’on respecte simplement la limitation de vitesse en vigueur, qu’elle soit à 30, 50 ou 70, par ailleurs.

    Au delà de tout ça, encore merci pour ces recommandations. Tes articles agissent de façon tranquille, à savoir que te lire est non seulement un plaisir mais également un moyen facile d’intégrer des infos, que l’on ressort de façon concrète sans pour autant se dire: « Ah, tiens, faut que je fasse CA dans CETTE situation. »

    Merci encore et bonne journée!

  10. Excellent, fabuleux.

    Je ne trouve pas assez de superlatifs pour qualifier ce sujet qui me touche beaucoup.

    Tu relates tout, sans oubli, avec modération mais avec une certaine objectivité.

    Merci et puissions nous être nombreux à lire et relire les recommandations.

  11. Je crois que tout est dis. Très bon article très complet, je pense que certains ont beaucoup à apprendre en lisant ces lignes…

    – – –

    Réponse

    Merci !
    J’espère en effet que ce sera utile au plus grand nombre possible.

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