Conseils et informations pour choisir son équipement motard de protection contre la pluie selon ses besoins et son budget.
Publié en octobre 2024
Sommaire de l'article
Introduction
A dire vrai, je ne pensais pas rédiger un jour un article sur ce sujet.
Etant originaire du Nord, ayant vécu une partie de ma jeunesse en Normandie, passé toutes mes vacances en Bretagne et commencé ma carrière motarde en région parisienne… comment dire ? La pluie est une évidence, une compagne du quotidien, une contrainte nécessaire. En aucun cas une difficulté, encore moins un obstacle.
J’ai appris très tôt à m’équiper pour rester au sec et ça me paraissait évident, facile. Force est de constater que ce n’est pas le cas pour tout le monde.
Usage ponctuel
Nombre de motards n’aiment pas rouler sous la pluie et/ou sur route mouillée, ils évitent de prendre la moto par temps de pluie. D’autres habitent dans des régions où il pleut rarement et/ou roulent à moto ou scooter pour de courts trajets, qu’il pleuve ou non. D’autres sont exposés au froid, au vent, à des orages ponctuels uniquement lors de sorties en haute montagne.
Bref, si jamais ils se retrouvent sous l’averse, ce sera pour une courte durée.
Pas forcément besoin d’un équipement au top !
Par contre, il faut l’avoir en permanence sous la main en cas de besoin. On veut du pas cher et surtout du pratique, facile à enfiler, compact et facile à ranger dans la bagagerie (que ce soit en top-case, en sacoche de réservoir ou sous la selle).
Deux références dans ces cas-là :
- Décathlon et ses sur-vêtements imperméables pour cyclistes (marque B’Twin) ou randonneurs (marque Quechua). Pour en savoir plus, lire S’équiper moto chez Décathlon
- Tucano Urbano et sa gamme Nano, avec des équipements ultra-compacts :
Nano Rain Jacket Plus Hydroscud
Panta Nano Plus Hydroscud
Pour le boulot, où mes trajets à moto ne durent jamais plus d’une heure ou deux d’affilée, je porte depuis des années des équipements Décathlon B’Twin, avec une sur-veste jaune fluo et un sur-pantalon noir doté de larges bandes rétro-réfléchissantes. C’est du léger, je ne ferais pas des centaines de kilomètres de pluie avec ça, mais c’est pas cher et assez costaud.
Si vous avez un ciré de marin ou de pêche ou un poncho imperméable long, ça peut aussi faire l’affaire pour la ville.
Usage régulier
Pour celles et ceux qui roulent au quotidien, quelles que soient les conditions météo, ou qui partent en voyage dans un pays pluvieux, ou qui vivent dans des régions où les précipitations sont soient fréquentes, soit durables… il faut passer à de l’équipement sérieux, un peu plus épais et surtout plus solide, plus durable.
Donc une tenue moto de pluie complète.
Les motards se répartissent en général en deux grandes tendances :
- La team « ensemble deux pièces avec sur-veste et sur-pantalon » (majoritaire), plus pratique à enfiler et à enlever, mais moins efficace ;
- La team « combinaison intégrale une pièce », plus efficace, mais plus contraignante.
Perso, j’ai les deux :
- un sur-pantalon Icon Patrol jaune fluo et une sur-veste BMW KlimaKomfort 2 noire (avec col haut réglable et cagoule intégrée dans le col pour empêcher les coulures d’eau dans le cou)
- une combinaison intégrale BMW Overall Pro Rain jaune, totalement imperméable et hyper visible, avec le même système de cagoule intégrée, le tout dans une poche de rangement de compression avec ceinture, juste géniale
Ce sont là des équipements haut de gamme (tous achetés d’occasion ou en promo) qui me permettent de rester bien au sec, même sous des heures de pluie (surtout avec la combi), et surtout qui durent hypeeeeer longtemps.
J’ai toujours une veste BMW KlimaKomfort 1 que j’ai acheté d’occasion en 2002, qui me sert encore parfois en dépannage et reste efficace après plus de 20 ans d’usage régulier. C’est un gros investissement pour du vêtement de pluie, mais pour un usage régulier voire intensif, c’est du super matos…
Ces équipements haut de gamme ne se font plus aujourd’hui (hélas), ils ne se vendent pas assez.
Si vous n’en avez pas un usage régulier et durable, il n’est pas forcément nécessaire d’investir autant dans un équipement de pluie.
Un ensemble deux pièces d’entrée de gamme (par exemple, de marque Baltik, la marque distributeur de Dafy), en PVC ou en polyamide enduit PVC, permet de se protéger correctement de la pluie dans la plupart des cas.
En revanche, attention : ce n’est pas respirant du tout ! Dès que la pluie s’arrête, si la température remonte, on va finir plus trempé de sueur à l’intérieur que de pluie à l’extérieur…
Selon moi, il n’est guère utile de payer plus cher pour des équipements de grandes marques moto.
Par contre, il ne faut pas hésiter à mettre la différence dans des équipements complémentaires qui pourront s’avérer vraiment protecteurs :
- avant tout, un tour de cou en textile imperméable ou au moins déperlant, voire un plastron (plus grand) qui viendra empêcher l’eau ruisselant du casque de pénétrer dans le col de la veste. Pour être efficace, le plastron doit se porter entre le blouson et la sur-veste.
- des gants vraiment imperméables ou des sur-gants
- des bottes imperméables, avec membrane Gore-Tex.
J’ai essayé toutes sortes de chaussants, avec toutes sortes de membranes soi-disant « waterproof », « water resistant », « imperméables et respirantes » (Sympatex, Drytex, etc.).
Y a pas à tordre : pour rester les pieds au sec sous forte pluie, il faut des bottes hautes bien montantes (sinon l’eau entre par l’arrière en haut de la chaussure) et du Gore-Tex. S’il pleut un peu longtemps et que le cuir s’imprègne d’eau, les autres membranes ne sont pas assez efficaces et finissent par laisser passer l’eau.
Le côté « respirant » dans une botte en cuir épais, sincèrement, on s’en fiche : cela ne respirera pas de toute façon.
Pour les sur-gants ou sous-gants, une astuce : en dépannage, prenez des gants en plastique hyper fins dans une station d’essence (quand il y en a…), à enfiler à même la peau, sous le gant. Ce n’est pas respirant, la sensation n’est pas très agréable. Mais au moins, ça vous garde les mains au sec et surtout, si les gants sont déjà trempés, cela évite d’avoir trop froid à cause du refroidissement éolien.
Pour en savoir plus, lire Rouler en deux-roues en hiver
Pour les gants, il faut choisir un modèle à manchette longue. Et pour une efficacité optimale, cette manchette doit pouvoir se passer sous la couche extérieure, sinon l’eau va ruisseler le long des manches et s’infiltrer dans les gants par la manchette.
Veillez à ce que votre tenue de pluie permette de passer les manchettes de gants en dessous !
Pas comme sur ces photos :
Usage intensif
Vous habitez dans « le pot de chambre de la France », vous roulez tous les jours pour aller au boulot sous la drache, vous prévoyez un voyage en Irlande, Ecosse ou Norvège… bref, ça va flotter grave, c’est sûr !
Là encore, deux camps, deux écoles avec chacune leurs avantages et inconvénients.
D’un côté, celles et ceux qui préfèrent garder leur tenue habituelle (textile ou cuir), pas trop chaude, en enfilant par dessus une combinaison intégrale qui va les calfeutrer, garder la chaleur et éviter les infiltrations d’eau…
Avantages :
- un seul vêtement à emporter
- col haut
- facile et rapide à faire sécher
- peut facilement se rouler, se comprimer pour se ranger avec un faible encombrement
- pas trop cher (entre 50 et 150 euros)
- permet de recouvrir le haut des bottes et la manchette des gants
- se nettoie facilement
- peut se choisir en noir ou haute visibilité
Inconvénients :
- pas respirant du tout, on transpire vite en cas d’effort
- long et pénible à enfiler, surtout si on n’est pas à l’abri
- long à enlever, avec le risque de l’abîmer, voire de la déchirer si on se précipite
- fragile dans la durée
- style intemporel « sac à patate »
De l’autre côté, celles et ceux qui veulent un équipement polyvalent, une seule tenue pour toute l’année (ou presque) et surtout qui ne veulent pas avoir à s’arrêter pour enfiler et enlever une combi à chaque fois qu’il se met à pleuvoir ou à s’arrêter de pleuvoir.
Et là, pas le choix : ensemble veste et pantalon avec membrane Gore-Tex Pro laminée et zips d’aération imperméables.
Avantages :
- une seule tenue, polyvalente, qui peut s’adapter à presque toutes les conditions météo
- facile et rapide à reconfigurer selon les changements de temps
- respirante, permet de ne pas trop transpirer en cas d’effort par temps sec
- plus élégante, plus ajustée
- si haut de gamme, souvent solide et durable
Inconvénients :
- cher ! Entre 700 et 2.000 euros l’ensemble, voire plus sur du très haut de gamme en neuf
- ajusté, donc ne pardonne pas les changements de taille ou de poids
- veste pas toujours équipée d’un col haut
- tenues souvent conçues pour le tout-terrain et une position debout, non assise
- ne permet pas de passer la manchette du gant sous l’emmanchure de la veste
- le Gore-Tex est soit imperméable, soit respirant, mais pas les deux en même temps, ne convient pas aux climats chauds et humides
Là encore, pour parler de moi perso, j’ai choisi de ne pas choisir : ceinture et bretelles !
Hors forte chaleur où je porte un équipement spécifique très ventilé, hors sorties en ville où je mets un blouson de cuir noir, je porte depuis 2018 sur 90% de mes trajets routiers une veste Klim Kodiak (achetée en promo) et un pantalon Klim Latitude en été ou Rukka Comfo-R C2 en hiver (achetés d’occasion), tous équipements avec Gore-Tex laminé.
Mais j’emporte toujours ma combi intégrale et des gants Gore-Tex que j’enfile en cas de forte pluie.
Conclusion
Aucune solution n’est systématiquement meilleure qu’une autre.
A voir de vous informer, d’évaluer avec honnêteté vos besoins et votre budget avant d’acheter.
Encore une fois, n’hésitez pas à vous tourner vers les équipements de seconde main, d’occasion (mais en bon état). Mieux vaut toujours du haut de gamme d’occasion que du bas de gamme neuf !