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Comparatif de gilets airbag électroniques motards

L'année 2020 a vu l'apparition de la concurrence sur le marché des gilets airbag moto autonomes sans fil. Pour aider les motards consommateurs dans l'embarras du choix, tour d'horizon du marché et critères de choix.

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Dossier comparatif de trois modèles de gilets gonflables airbag électroniques sans fil pour moto, avec comparaison sur différents critères de prix, de sécurité et de confort.

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Historique du marché

Pour retrouver un historique complet du gilet airbag moto, lire Les modèles de gilets airbag moto.

Cet article ne concerne que les airbags de troisième génération, c'est-à-dire :

  • sans fil (pas de câble entre le motard et la moto) ;
  • électroniques (accéléromètre et gyroscope intégrés au gilet) ;
  • autonomes (sur batterie, non raccordés au faisceau électrique de la machine) ;
  • indépendants, non intégrés à une veste, portables avec n'importe quel blouson.

Ce type de gilet est apparu en 2015 avec le gilet Hi-Airbag Connect, dont le fabricant a disparu (liquidation judicaire) en 2020.

Il a pris son essor commercial fin 2018 avec le lancement du gilet Ixon U-03, en partenariat avec l'équipementier français In&motion qui a ensuite équipé en 2020 plusieurs autres fabricants, dont Furygan, Klim, Held...
Pour en savoir plus, lire Le gilet airbag In&motion.

Jusque 2020, Ixon était seul sur ce marché.
A l'automne 2019, il a été rejoint par Dainese avec la Smart Jacket, mais qui n'a commencé à être commercialisée en grande série qu'au printemps 2020.
A l'été 2020, Hélite a également débuté la commercialisation du e-Turtle, qui avait été annoncé fin 2019.
Alpinestars a lancé son gilet Tech Air 5, annoncé à l'automne 2019, présenté à la presse en janvier 2020, prévu à la vente pour mars... mais finalement commercialisé à l'été, voire à la rentrée dans certains magasins.

Je n'ai pas pu me procurer de gilet Alpinestars.
Cet essai comparatif porte donc sur trois modèles :

  • Ixon U-03,
  • Dainese Smart Jacket,
  • Helite e-Turtle.

Conditions des essais

Les essais ont été réalisés sur plusieurs mois et plusieurs milliers de kilomètres entre mi-mai et fin octobre 2020, à l'occasion de mes trajets routiers et autoroutiers à travers toute la France pour mes activités de formation moto.

Les trajets se sont déroulés dans des conditions climatiques variées, tant en termes de températures que de précipitations.
Aucun gilet n'a présenté de défaillance due à l'humidité, mais c'est un point à surveiller sur le gilet Ixon.

Le modèle de moto revêt peu d'importance, puisque ces gilets en sont indépendants.

Ils ont été portés sur ou sous différents modèles de vestes et blousons.
Là encore, les modèles de vêtements ne constituent pas un critère d'appréciation pertinent, puisque ces gilets n'y sont pas intégrés. L'adaptation du vêtement à la température ambiante revêt toutefois une certaine importance, dans la mesure où tous ces gilets tiennent chaud.

Pour être totalement transparent, j'ai obtenu ces gilets airbag par des canaux divers :

  • l'Ixon m'a été prêté par un ami motard qui ne l'utilise plus ;
  • le Dainese a été acheté de ma poche, d'occasion mais état neuf (jamais utilisé), auprès d'un motard qui en avait deux ;
  • le Hélite m'a été prêté par la marque, et j'en remercie Marion Perrissin-Fabert, chargée de communication chez Hélite.

Critère de prix

Il est difficile d'établir une comparaison à critères égaux entre ces trois gilets qui reposent sur des modèles économiques différents.

Le Dainese Smart Jacket est le plus simple à comprendre : prix d'achat de 599,95 euros TTC (prix public conseillé et imposé par Dainese qui ne consent pas de remise), point barre.
Pas d'abonnement (les mises à jour sont gratuites à vie du produit), pas d'option. Simple et classique.

Le Hélite e-Turtle est tarifé à deux prix pour deux versions : le gilet seul à 689 euros TTC ou avec un capteur de fourche pour 120 euros de plus.
Pas d'abonnement (mises à jour gratuites).
Le prix public conseillé est négociable selon les distributeurs. Dans les faits, il est possible de trouver ce gilet avec 5% de remise, voire jusqu'à 14% en promotion (589 euros).

L'Ixon U-03 répond quant à lui à une stratégie tarifaire plus complexe, avec un abonnement.
Je vous renvoie à mes explications dans l'article dédié à ce modèle.
Le gilet lui-même est facturé à 400 euros TTC, mais le boîtier est à part. Le consommateur peut choisir de l'acheter, ce qui revient à 800 euros pour l'ensemble. Il peut également opter pour la location sur trois ans avec achat au bout de trois ans, ce qui revient à un total de 859 euros.
Plusieurs sites marchands proposent toutefois le gilet à 315 euros, au lieu de 400.

Quant au gilet Alpinestars, il est positionné à 599,95 euros TTC, comme le Dainese.
Pas d'abonnement.

Au final, si le gilet Ixon affichait le meilleur rapport qualité/prix sur ce marché début 2019, il est aujourd'hui devenu le plus cher (en termes de prix public conseillé).
Les promotions viennent corriger cela, mais cela impose une recherche du meilleur prix de la part du consommateur.

Par ailleurs, s'il est possible d'acheter d'occasion les gilets Hélite et Dainese (comme je l'ai fait), c'est un peu plus compliqué à faire avec l'Ixon à cause de l'abonnement et de l'obligation de renvoyer le boîtier In&motion quand vous ne l'utilisez pas.

Outre l'achat initial, certaines marques imposent un entretien régulier, avec des "révisions".
Alpinestars demande par exemple à ce que le gilet soit retourné en usine tous les deux ans, avec des frais de 100 euros à la charge du client, cet entretien obligatoire étant justifié pour bénéficier d'une extension de garantie de deux ans, dans la limite de dix ans maximum.
Chez Dainese, c'est un contrôle tous les trois ans en magasin agréé, gratuit.

Le prix de la cartouche à remplacer en cas de déclenchement varie énormément d'un fabricant à l'autre :

  • 95 euros pour l'Ixon U-03 ;
  • 56 euros pour le Hélite e-Turtle.

Si l’enveloppe du gilet est endommagée, il faudra le renvoyer chez Hélite à Dijon (France) pour effectuer un devis de réparation. Après votre accord, votre gilet vous sera restitué sous environ 8 jours.

Concernant Dainese et Alpinestars, tous deux interdisent au motard de changer lui-même la cartouche de gaz.
Un déclenchement (même sans chute) impose un retour en magasin pour une "remise en route", pour un coût de 250 euros chez Dainese et 299 euros chez Alpinestars.

Le magasin peut éventuellement décider d'un retour en usine pour contrôle du boîtier électronique, ce qui prend au moins deux semaines chez Dainese et un mois chez Alpinestars.
Délai pendant lequel vous ne pouvez pas utiliser votre gilet.
D'un autre côté, si on en arrive là, c'est que vous avez chuté sévèrement et en général, vous êtes également privés de votre moto pour plusieurs semaines...

Critère de sécurité

Soyons clairs : je n'ai pas "crash-testé" ces gilets par moi-même.

Le problème des algorithmes de déclenchement

Un premier point fondamental à clarifier est de savoir si le gilet va se déclencher ou non.
Et là, nous avons un souci : dans la mesure où tous ces gilets sont déclenchés par électronique (et non par un système mécanique de câble avec percuteur), ils fonctionnent selon des algorithmes qui sont de plus confidentiels, impossibles à connaître.

Comme je l'ai déjà souligné dans mon article sur les gilets airbag :

  • L’algorithme des gilets de 3e génération peut ne pas comprendre les circonstances de votre chute, surtout si elle se produit en dehors du cadre prévu (sur circuit ou en tout-terrain, par exemple).
  • Même si vous chutez dans un cadre qui semble devoir déclencher l’airbag, l’algorithme peut ne pas déclencher parce qu’il lui manque un paramètre ou parce qu’il n’a pas été mis à jour.
  • Vous pouvez être amené à utiliser le gilet airbag en dehors de ses limites d’usage, notamment en raison de la température ambiante.
    Les gilets airbag moto ne sont pas prévus pour des températures de plus de 40°C et de moins de -30°C. Il nous arrive rarement de rouler par -30°C, mais il peut arriver de circuler par temps de canicule…

Il est difficile pour un consommateur d'accepter d'investir 600 euros (voire plus) dans un équipement dévolu uniquement à la sécurité, qui représente une contrainte en termes de confort, alors qu'en plus, il n'est même pas certain que cet équipement joue pleinement son rôle en toutes circonstances.
Pire, des déclenchements intempestifs restent possibles !

Non seulement les prix actuels font du gilet airbag électronique la pièce d'équipement la plus onéreuse du catalogue (à l'exception de certains casques très haut de gamme), mais cet investissement substantiel repose sur une promesse technique qui n'est pas garantie.

Comme me l'a exprimé un ingénieur électronicien d'un fabricant de gilets airbag :

A l'heure actuelle, aucun système, aucun fabricant ne peut garantir 0% de déclenchements intempestifs et 100% de déclenchements pertinents.

Impossible d'évaluer exactement la fiabilité de ces algorithmes. Mais à partir des documents remis au client, j'ai trouvé que Dainese offrait la meilleure compréhension des cas où le gilet se déclenchait ou non.

L'équilibre entre volume et rapidité

A partir du moment où on accepte ces limites, deux éléments restent fondamentaux de mon point de vue en termes de sécurité :

  • le temps de gonflage opérationnel (pas juste de déclenchement, mais le temps entre la détection et le gonflage effectif complet du gilet) ;
  • et la surface couverte, les zones protégées par les coussins gonflables.

Grâce à l'électronique, les temps de déclenchement tournent aujourd'hui autour des 20 à 40 millisecondes.
Mais ce qui nous intéresse surtout, c'est le temps que met le gilet à réellement nous protéger d'un impact, donc son temps de gonflage opérationnel.

Sauf que... il ne suffit pas d'afficher un temps très bas pour "bien" protéger. En effet, certains gilets affichent des temps "record", mais surtout parce qu'ils sont peu volumineux, parce que la surface couverte par les coussins gonflables reste peu importante.

A temps de déclenchement égal, moins de volume de gaz à faire passer des cartouches aux coussins = moins de temps de gonflage opérationnel.
Forcément.

Du coup, il s'agit de trouver une sorte d'équilibre entre ces deux éléments.
Pour ma part, je n'ai pas la réponse parfaite, pas de recette-miracle.

En termes de surface couverte, le gilet Hélite e-Turtle propose la plus grande superficie de protection.
Logique, dans la mesure où il s'agit d'un gilet exclusivement externe, conçu pour être porté par-dessus un blouson ou une veste : pas de contrainte de volume, ni d'épaisseur.
L'e-Turtle couvre la nuque et maintient le casque, ses coussins gonflables font tout le tour du corps et protègent l'ensemble du torse, y compris les hanches. Le volume à gonfler s'en ressent, avec 17 à 28 litres selon la taille du gilet.
Du coup, le temps de gonflage opérationnel annoncé par le fabricant est assez élevé : 80 ms (plus rapide tout de même que la version filaire).
Mais... ce délai peut être réduit de moitié grâce à un capteur supplémentaire (en option à 119 euros), placé sur la fourche.

A titre de comparaison, les gilets Dainese et Alpinestars affichent un temps de gonflage opérationnel bien plus rapide : 45 ms pour la Smart Jacket et 40 ms pour le Tech Air 5.
Ces deux gilets sont très proches en termes de surface couverte, ils protègent surtout le haut du tronc et tout le dos (y compris les clavicules), mais pas l'abdomen, ni les hanches.
Le Tech Air 5 couvre en plus les articulations des épaules, ce que ne fait pas la Smart Jacket.

Le gilet Ixon (et son équivalent chez Furygan) affiche un temps de gonflage opérationnel intermédiaire : 55 ms.
Le volume à gonfler est de 12 litres, avec une surface couverte équivalente à celle du gilet Dainese, un peu plus petite que celle de l'Alpinestars et bien plus petite que celle du Hélite.

La question de la dorsale

Autre élément qui pose question : la protection dorsale.

La plupart de ces gilets intègrent une plaque de protection dorsale, afin que le motard dispose tout de même d'une protection minimale pour le cas où le gilet ne se déclencherait pas.

Aspects pratiques : cette plaque dorsale augmente évidemment l'épaisseur du vêtement dans le dos et son poids global. Elle constitue une barrière supplémentaire à l'évacuation de la chaleur corporelle et de la transpiration.

Aspects sécurité : cette plaque dorsale s'avère toujours plus petite, moins couvrante que la plupart de celles intégrées dans les blousons et vestes moto de bonne qualité.
Et surtout, elle est homologuée selon la norme EN 1621-2 de niveau 1... avec l'exception de Hélite qui équipe l'e-Turtle d'une dorsale niveau 2.
Pour en savoir plus sur ce point, lire Choisir sa protection dorsale.
Sur des gilets airbag à plus de 500 euros, les fabricants mettent des plaques de niveau 1, alors qu'une plaque de niveau 2 (qui absorbe deux fois plus d'énergie) coûte seulement 10-15 euros de plus !

Pour éclaircir un point qui fait souvent débat : aucun fabricant de gilet airbag n'impose aux motards d'enlever la plaque dorsale de leur blouson. Aucun n'interdit de porter la plaque du blouson + celle du gilet.
Par contre, ils recommandent de ne porter que celle du gilet pour une question de confort.

Pour toutes ces raisons, je préfère personnellement la démarche de Dainese : pas de plaque dorsale sur la Smart Jacket.
Cela permet de gagner en respirabilité et en facilité de rangement : le gilet prend moins de place et se roule pour se ranger dans un top-case, par exemple.
Pas de question à se poser, on garde la dorsale du blouson. Surtout quand, comme moi, on porte un blouson BMW doté en série d'une très grande plaque dorsale, bien couvrante sur tout le dos, et de niveau 2.
Celle de ma veste Klim est moins couvrante, mais toujours de niveau 2.

Critère de confort

Cet essai comparatif sur plusieurs mois m'a surtout permis d'apprécier les différences dans le vécu de ces gilets, à la fois au tout début, lors de la prise en main / enregistrement / mise en route et pour leur usage au quotidien.

Petit détail : du fait de la présence d'aimants, les gilets Dainese et Alpinestars ne doivent pas être utilisés par des personnes porteuses d'un stimulateur cardiaque ou d'autres dispositifs électromédicaux.

Je précise de suite que les différences constatées sont minimes et que leur interprétation, leur ressenti peut varier selon les personnes.

Le confort de port

Dans tous les cas, il est bon, aucun gilet ne gêne aux entournures.

Le poids varie du simple au double selon les modèles (de 900 grammes à 2,2 kg pour le Tech Air 5), mais dans la mesure où ce poids est réparti sur les épaules, la différence à l'usage est peu sensible.

La première différence notable porte sur la polyvalence d'usage.

Les choses sont claires :

  • le gilet Ixon U-03 et Alpinestars Tech Air 5 se portent seulement en-dessous (d'un blouson ou d'une veste) ;
  • le gilet Hélite e-Turtle se porte uniquement par-dessus ;
  • le gilet Dainese Smart Jacket peut se porter sous ou sur un blouson.

Du coup, l'Ixon n'est pas totalement imperméable. Il supporte l'humidité, mais pas l'aspersion. S'il pleut, vous devrez enfiler au plus vite un sur-vêtement de pluie. S'il fait très chaud et que vous transpirez beaucoup dans le blouson, cela peut altérer le bon fonctionnement de l'électronique. Cela interdit par ailleurs de l'utiliser avec un gilet rafraîchissant, ce qui serait pourtant souhaitable en été tant ce gilet tient chaud. Par contre, il reste discret et protégé par la couche externe de votre équipement motard.

Le Hélite est complètement imperméable, même sous des heures de pluie battante. Par contre, en cas de glissade, pas de vêtement externe pour le protéger de l'abrasion. Il pourra potentiellement se trouver plus abîmé que ses homologues portés sous un blouson résistant. Et il manque de discrétion, par son grand volume, sa large surface de couverture et son matériau plus résistant, plus épais que les autres. C'est le plus compliqué à ranger dans la bagagerie.

Le Dainese est imperméable. Il présente l'avantage de pouvoir se porter en-dessous du blouson, pour la discrétion et pour tenir chaud en hiver. Il est compatible avec un gilet rafraîchissant. L'été, il peut se porter au-dessous d'un blouson ventilé, afin de laisser circuler plus d'air. Il devient alors plus visible et plus exposé à l'abrasion. Son volume et l'absence de dorsale permettent de le ranger facilement.

La contrainte sur les vêtements

Le gilet Hélite n'exerce aucune contrainte sur votre équipement motard.
Comme il se porte exclusivement par dessus, vous pouvez porter n'importe quelle tenue, cela ne change rien (il tient quand même un peu chaud, mais moins que les gilets internes).

Dans la mesure où ils se portent impérativement en dessous d'un vêtement motard (ou peuvent se porter en dessous), les gilets internes imposent une contrainte : ils doivent avoir la place de se gonfler.

Les fabricants annoncent une épaisseur de gonflage de l'ordre de 4 à 5 cm.
Ils demandent donc aux motards de porter leur gilet airbag sous un vêtement assez ample (jusqu'à recommander une taille au-dessus de la normale), ce qui pose plusieurs problèmes :

  • en plus du coût du gilet, certains vont devoir racheter un blouson ou une veste plus grande ;
  • certains motards préfèrent les tenues très ajustées ;
  • une veste ample peut battre au vent, les manches trop longues vont gêner ;
  • avec un blouson trop grand, les protections de coudes et d'épaules vont tourner, glisser, ne pas couvrir le bon endroit du corps en cas d'impact et/ou de glissade.

Pour moi, il est hors de question d'acheter (surtout juste pour pouvoir porter un gilet airbag) un vêtement trop grand !
Heureusement, tous mes blousons et vestes sont assez amples et laissent assez d'aisance pour supporter le gonflage d'un gilet airbag sans manche. Mais c'est un point à ne pas négliger en préparant votre achat.

Un autre problème se pose avec le Dainese.
Certes, il peut être porté indifféremment sous ou sur un blouson, mais...

  • soit vous le choisissez assez grand pour le mettre au-dessus et il va alors "flotter", s'avérer trop grand quand vous voudrez le porter sous le blouson ;
  • soit vous prenez la taille habituelle pour qu'il soit bien près du corps et ne bouge pas en cas de choc... et il sera trop juste pour le porter par-dessus le blouson !

Dans mon cas personnel, je m'en sors pas trop mal : je le porte sous mes vêtements épais (hiver et mi-saison) et sur mon blouson d'été ultra-ventilé (et très fin), donc en modifiant un peu les réglages de serrage du gilet, ça passe.
Mais en période de forte chaleur, quand je porte un gilet rafraîchissant sous le blouson "mesh", l'épaisseur supplémentaire gêne le port du gilet airbag qui serre le torse et diminue la ventilation.

Le contrôle de la batterie

Tous ces gilets électroniques sont dépendants d'une bonne alimentation électrique.
Ils comprennent un accumulateur qu'il faut recharger régulièrement.
La durée de recharge varie de trois à six heures, mais comme cela se fait sur secteur lors des arrêts, notamment la nuit, ce n'est pas un critère de discrimination pertinent entre les différents modèles.

Précisons de suite que l'autonomie ne pose pas de souci majeur dans le cadre d'un usage quotidien ou tant que vous avez accès régulièrement à une prise électrique.
Comprise entre 24 et 30 heures en déplacement selon les modèles, l'autonomie de la batterie permet de rouler pendant deux à trois jours de conduite intensive ou une semaine d'usage quotidien (à raison de trajets de 30 à 45 minutes deux fois par jour, par exemple).

Tous les gilets sont dotés d'une fonction de passage en veille automatique. Pas besoin de penser à les éteindre, pas de risque de vider la batterie par inadvertance. En mode veille, la batterie consomme très peu et permet une autonomie de l'ordre de deux à trois semaines.

Premier point de différence, le contrôle de l'activation du gilet.
Quand vous enfilez le gilet, celui-ci est censé s'activer tout seul. Problème : comment en être sûr ? Et comment être certain qu'il reste actif en cours de conduite ?

Le cas du gilet Ixon est à mes yeux le plus problématique : le gilet s'active par la fermeture du zip central, mais rien ne l'indique. Le voyant de fonctionnement se trouve dans le dos et sous le blouson. Il faut passer par l'appli dédiée sur le smartphone pour en avoir confirmation (avec indication du niveau de batterie), ce qui suppose soit de s'arrêter, soit de manipuler le téléphone en roulant.

Le gilet Hélite est le plus simple : après avoir allumé le gilet en appuyant trois fois sur le bouton en face avant, l'activation se fait par détection du mouvement. Pour en être sûr et certain, une diode est présente sur le devant du gilet à droite. Mais le voyant est placé un peu trop bas et n'est pas visible en baissant simplement les yeux : il faut soit manipuler le gilet avec la main, soit se regarder dans le rétroviseur. En cas de batterie faible, un clignotement orange puis rouge s'accompagne d'un "bip" d'avertissement. Celui-ci est audible à basse vitesse seulement.

Le gilet Alpinestars s'active par la fermeture d'une patte magnétique en haut du zip central. Il combine des diodes (vert, orange, rouge), placées tout en bas du gilet, et une appli numérique proposant de nombreuses fonctions (niveau de batterie, données de déplacement, géolocalisation).

Le gilet Dainese s'active par un bouton-pression magnétique placé tout en haut, sous le zip central. Il ne dispose pas - encore - d'une appli. Le contrôle de l'activation / désactivation complète (dès qu'on passe la barre des 10 km/h) et du niveau de batterie se fait par une diode placée sur le pectoral gauche, bien visible en baissant les yeux. Et surtout, les changements d'état s'accompagnent de vibrations faciles à sentir, même à travers une sous-veste épaisse et des protections thoraciques. En cas de batterie faible, une double pulsation répétée signale qu'il est nécessaire de recharger le gilet.
Personnellement, j'ai trouvé ce système le plus informatif et le plus sécurisant.

Autre point important, les modalités pratiques de recharge.

Le gilet Ixon est le seul à proposer un boîtier détachable qui comprend la batterie et n'oblige pas à déplacer le gilet dans son entier. Le boîtier se branche par un port micro-USB avec un câble USB2 standard fourni, soit sur un ordinateur, soit sur une prise secteur.

Le gilet Dainese propose un port USB type-C accessible derrière une languette et un zip, en bas du dos du gilet. Le câble USB-C (standard) est fourni.
Idem pour le gilet Alpinestars.

Le gilet Hélite propose un câble propriétaire qui se branche d'un côté en USB sur un ordinateur ou un chargeur secteur (non fourni) et de l'autre sur un câble accessible dans une poche sur la face avant droite du gilet.
Petit point négatif sur le câble propriétaire qui oblige à en racheter un si jamais on le perd ou l'oublie.

La facilité d'utilisation

L'enfilage et la manipulation des gilets ne pose aucun souci.

J'ai ressenti quelques différences au niveau de la prise en main, tout au début.

Par exemple, avec le gilet Ixon, il vous faut impérativement vous enregistrer sur leur site web dans les 48 heures pour pouvoir utiliser le gilet et bénéficier d'une garantie de deux ans minimum (garantie illimitée tant que dure la location du boîtier).

Avec le gilet Dainese, le petit logiciel D-Air à installer sur votre ordinateur (version Windows ou Mac disponible) n'existe pour le moment qu'en italien et en anglais, pas encore en français.
L'enregistrement du gilet Dainese (pour la garantie de deux ans) se fait très simplement si vous passez par le logiciel, il suffit de renseigner le numéro de série. Par contre, si vous passez par le site web Dainese, c'est un flicage de cauchemar : il vous demande le jour d'achat, l'adresse du revendeur, la copie de la facture...
Le logiciel Dainese propose une fonction "Shipping Mode", bien utile si vous devez transporter le gilet dans une valise et notamment en avion, pour éviter qu'il ne se déclenche par erreur.

Le gilet Hélite s'avère au final le plus simple à mettre en œuvre, pas d'enregistrement nécessaire pour pouvoir partir avec.
Il faudra tout de même vous enregistrer (quand vous le voulez) pour bénéficier de la garantie de quatre ans.

Conclusion

Il y a quelques années, j'étais un grand partisan du gilet airbag moto, mais j'acceptais difficilement les contraintes du filaire.
Je comptais beaucoup sur un gilet airbag motard autonome, sans fil, utilisable de préférence sous n'importe quel blouson.

Aujourd'hui, c'est certes techniquement possible, mais la technologie n'est pas encore mature. L'incertitude sur le déclenchement pertinent en cas de besoin pèse lourdement sur la décision d'achat. Plusieurs de mes amis motards, pourtant très "branchés" sécurité, ont préféré rester sur du filaire ou ont renoncé à l'airbag pour des coques à absorption d'énergie.

Si vous consentez à cet investissement financier (en étant conscient des limite techniques), quel est le meilleur choix ?

Pour ma part et pour mon usage, j'ai préféré le Dainese Smart Jacket.
Non pas tant pour des raisons de sécurité, mais surtout pour des raisons pratiques :

  1. la possibilité de choisir de le porter au-dessus ou en-dessous lui confère une plus grande polyvalence d'usage, notamment par temps chaud ;
  2. l'absence de dorsale est selon moi un avantage, il suffit de garder sa dorsale habituelle - à condition évidemment d'en avoir déjà une et qu'elle soit performante ;
  3. le système de contrôle par diode visible et par vibrations est le plus simple et efficace de tous.

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Réflexions sur le gilet airbag moto

Les modèles de gilets airbag moto

Le gilet airbag In&motion

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* * * "L'homme sage est celui qui connaît ses limites" (c) Clint Eastwood, alias "Dirty" Harry Callahan, in "Magnum Force" (1973)

Dans cette catégorie, j'aurais mis le Bering Protect Air qui pour moi est le premier, bien qu'il necessite l'installation de capteur sur la moto, il est sans fil, électronique, cher, avec des pb de fiabilité ect...

 

Il coche toutes les cases de ce que tu appelles la 3eme génération non?

Moniteur à la CASIM 78

Autre point important pour moi, le Ixon est un airbag de techno In&Motion, mais on le retrouve sous pleins d'autres marques, Furygan, Klim etc... Donc dans l'article, je parlerai plutot d'airbad de techno In&Motion.

Moniteur à la CASIM 78

bonjour à tous j utilise le U3 Ixon  il me fallait  un airbag avec lequel je pouvais passer d une moto à l' autre sans ajout de boitier ou autre installation  l' autonomie de la batterie me semble un supérieur aux chiffres  annoncés  et comporte une alarme sonore en cas de niveau bas  , en autre retour d ' expérience  l ' autonomie n' a pas baissée depuis  l'achat il y a presque 3 ans