Conseils pour une conduite rapide et/ou en sécurité sur le boulevard périphérique parisien et des rocades des grandes agglomérations.

Première publication en janvier 2007

Avant de vous attaquer au périph’

Si vous débutez en deux-roues moteur en Ile-de-France ou dans une grande agglomération, que vous avez choisi de passer à la moto pour ne plus vous épuiser nerveusement dans les embouteillages, que vous n’avez encore jamais roulé sur le périph’ ou sur rocade, que vous ne l’empruntez que rarement à l’occasion d’un déplacement sur Paris, ou que sais-je encore… Bref, que vous n’êtes pas un habitué, voire un expert, de cette jungle… il va certainement vous falloir un petit temps d’adaptation !

A condition d’en avoir la possibilité, donnez-vous quelques jours pour vous roder.
Observez le comportement des voitures et des deux-roues (motorisés, cela va de soi, car les vélos et les cyclomoteurs sont interdits sur ces axes), en respectant scrupuleusement le code de la route, puis lancez-vous. Mais avec précaution !

Alors imaginez que votre moto est une voiture et prend la place d’une voiture.
Au début, restez dans votre file (si possible ni la plus lente, ni la plus rapide) et au même rythme que le flux de la circulation.

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Précision importante : la circulation des motos entre les files de voitures a été légalisée.
L’expérimentation de la circulation inter-files (CIF) des deux-roues moteur a commencé en 2016 dans huit départements, dont ceux de la région Ile-de-France.

Pour en savoir plus, lire l’article Le point sur : la circulation inter-files.

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Voir, observer, détecter

Que vous débutiez ou soyez le successeur du Prince Noir (détenteur du record du tour de périph’, établi en 11 minutes) ou de Ghost Rider (record officieux en moins de dix minutes), n’oubliez pas que dans tous les cas, et plus encore sur le périph’, la vue c’est la vie !

Il faut que vous soyez en position de tout voir et d’être le mieux vu possible.
Sur ce sujet, lire l’article « Optimiser sa vision et sa visibilité à moto« .

Sur le périphérique, il faut alterner le regard posé loin afin d’anticiper un bouchon (et éviter un freinage d’urgence) et le regard posé près, surveillant les véhicules les plus proches.

Une position de conduite droite, une hauteur de selle assez élevée et une bonne rétrovision facilitent la perception de l’environnement. De même, une hauteur de phare au niveau des rétroviseurs des voitures aide à être mieux perçu.

Il est inutile, voire contre-productif, d’éblouir les autres usagers en circulant en feux de route (pleins phares)…
Le seul résultat sera d’énerver les autres motards qui se prendront le faisceau dans leurs rétros et de paniquer les automobilistes qui ne pourront discerner à quelle vitesse et à quelle distance vous êtes.
Pensez à votre réaction quand vous conduisez une voiture et que vous êtes ébloui : vous freinez instinctivement car vous perdez la perception de l’environnement.

Circulez systématiquement et uniquement en feu de croisement
(et de préférence avec des feux additionnels, type anti-brouillard)

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Toujours afin d’être bien vu, assurez-vous que vos intentions et vos manoeuvres soient également perçues.
Contrôlez, contrôlez toujours visuellement, vérifiez votre angle mort, tournez la tête !
Un automobiliste comprendra encore mieux votre intention de changer de file si vous tournez la tête car il n’aura peut-être pas vu votre clignotant…
Bien entendu, ce contrôle d’angle mort doit être effectué rapidement et en maintenant une large distance de sécurité devant soin, en cas de ralentissement brusque.

C’est aussi très important pour votre propre sécurité : il ne faut jamais exclure la possibilité qu’un petit deux-roues, surtout un scooter, soit venu se mettre dans votre angle mort sans que vous l’ayez vu.
Jetez toujours un oeil avant de tourner ou de changer de file, ou même de changer de côté sur une même voie de circulation.
Mais juste un oeil ! Ne restez pas le regard fixé plus d’une seconde.

Et avant de tourner la tête, vérifiez que vous gardez une distance de sécurité avec le véhicule vous précédant, que celui-ci n’est pas en train de freiner ou de décélérer, et qu’il ne va pas le faire dans les secondes qui suivent à cause d’un ralentissement devant.
Je vous parle d’expérience, ce genre d’inattention d’une seconde m’a coûté très cher sur la bretelle de sortie de la porte Maillot vers La Défense…

Si le véhicule qui vous précède vous bouche la vue ou gêne, même un petit peu, la visibilité (monospace ou gros 4×4, camionnette, fourgon, bus, poids lourd), multipliez la distance de sécurité par deux et déboîtez avec précaution.

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Surveillez vos arrières !

Personne n’est le plus rapide sur le périph’, il y aura toujours quelqu’un pour vous rattraper.
Regardez fréquemment dans vos rétros, dès que la situation permet de le faire sans vous mettre en danger.

Sur le périph’, c’est celui qui roule le plus vite qui a priorité !

Si vous roulez plus lentement que les autres, regardez vos rétros toutes les dix secondes et rangez-vous dès que possible pour laisser passer ceux qui sont derrière.
Plus vous attendrez, plus ils seront nombreux et plus vous devrez attendre en les regardant passer avant de reprendre l’interfile.

Rangez-vous dès que vous pouvez le faire sans danger pour vous.
Jouer l’obstruction est une très mauvaise idée, cela n’aboutirait qu’à faire prendre des risques tant à vous qu’au motard qui veut vous dépasser.
Laissez-le passer dès que possible, sans prendre de risque.
Mettez votre clignotant et rabattez-vous à gauche ou à droite lorsque vous voyez un trou suffisamment grand entre deux voitures (et pas un trou de souris qui aura toujours tendance à se rétrécir).

Certains motards trouvent toujours que l’on ne roule pas assez vite et pourront vous le faire sentir à grand renfort d’appels de phare, de coups de klaxon répétés.
Il pourra même se trouver un imbécile pour se montrer très agressif et vous insulter, voire faire mine de vous frapper, ce qui ne sert absolument à rien sauf à risquer la chute pour lui et pour vous.
Laissez faire la sélection naturelle et laissez-le aller se tuer tout seul un peu plus loin… Inutile de croire lui rendre service en lui ouvrant la route, il est trop borné et imbu de lui-même pour comprendre.
Il est beaucoup plus facile d’aller vite en suivant une moto qui ouvre la route. C’est pourquoi il vous a rattrapé si facilement (on va dire ça, hein…). Il est d’ailleurs probable que vous le rattrapiez un peu plus loin. Dans ce cas, restez derrière et laissez-le ouvrir la route. Quand il en aura marre, il se calmera…

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Gérez votre vitesse

A vos débuts sur le périph’, adoptez la même vitesse que les voitures.
Au fur et à mesure, vous vous apercevrez qu’il vaut mieux rouler légèrement plus vite qu’elles, d’environ 10 à 20 km/h, en remontant progressivement les files.

Quand vous serez vraiment à l’aise, vous pourrez éventuellement vous amuser à la remontée rapide, voire au slalom (même si je le déconseille personnellement).

Pour ma part, j’essaie de ne pas dépasser un différentiel de vitesse par rapport aux autres véhicules supérieur à 40 km/h.
C’est déjà beaucoup : en conditions normales de circulation sur le périphérique parisien, cela équivaut à une vitesse de conduite de 100-110 km/h…
En cas de bouchon, quand je remonte une file ininterrompue de voitures en mouvement, je dépasse rarement les 50-50 km/h.
Si les voitures sont à l’arrêt, dépasser les 40-50 km/h équivaut à jouer à la roulette russe.

Pour autant, on risque moins à remonter une file continue que dans un trafic « en accordéon » car une voiture coincée entre deux autres ne pourra bouger que très lentement et vous aurez le temps de la voir effectuer sa manoeuvre.

Le danger maximal intervient en début et fin de bouchon, quand les espaces entre deux voitures s’allongent et que les conducteurs veulent changer de file pour gagner un mètre ou deux, en profitant d’un espace qui s’ouvre soudainement.
Ils veulent déboîter très vite pour en profiter et ne regardent pas dans le rétro. Quant au clignotant, c’est à croire qu’il est en option sur 80% des voitures qui circulent…

Roulez à un régime suffisant pour pouvoir accélérer fort en cas de problème.
Inutile de faire hurler le moteur.
Adoptez une plage de régimes entre 3.000 et 4.500 tours par minute, ce qui permet d’accélérer sans taper la zone rouge et de garder un peu d’allonge avant de monter un rapport.

N’allez jamais au-delà de la vitesse à laquelle vous vous sentez capable de réagir à n’importe quelle éventualité.

L’idée est de toujours pouvoir freiner sur la longueur d’une voiture pour éviter de se prendre celle qui est en train de déboîter devant elle, et sans être jamais obligé de la doubler (car elle peut déboîter et vous entraîner avec elle).

Dans le même esprit, roulez aussi avec deux doigts sur le frein avant.
Entre les files, il faut toujours pouvoir réagir extrêmement rapidement.
Lire l’article « Savoir freiner à moto (et en scooter)« .

Gérez les autres véhicules

Attention, quand tout est bouché et les voitures arrêtées : il y a toujours un cinglé pour se dire que tout le monde est à l’arrêt et qui va donc ouvrir une portière ou donner un coup de volant, sans regarder, pour essayer de forcer le changement de file ou essayer de voir jusqu’où dure le bouchon…

De la même manière, il arrive que la voie la plus à gauche bouchonne, mais que par contre, celle du milieu soit plus fluide… Il est fort probable qu’une voiture déboîte sans regarder et sans clignotant pour tenter de grappiller dix secondes.

Encore une fois, les endroits les plus dangereux ne sont pas les bouchons eux-mêmes, mais les débuts et les fins d’embouteillages.

Une file de voitures « cul à cul » présente peu de risques de bouger, un automobiliste aura du mal à s’en extraire et s’il y parvient, ce sera lentement, ce qui vous laisse le temps de le voir.
Par contre, s’il n’a pas encore vu le ralentissement ou s’il bourrine ensuite pour rattraper son retard, il sera alors bien plus dangereux pour vous.

Ne passez entre deux voitures que si au moins l’une des deux vous a vu (par exemple, celle de gauche a fait un petit écart en vous voyant arriver), ou si vous avez un trou devant les deux caisses, si vous pouvez le faire très vite avec une bonne accélération, et si vous voyez assez loin devant.

Bien évidemment, essayez au maximum de remercier les automobilistes qui s’écartent.
Un petit geste de la main gauche, un signe de tête, ça va vite et ça ne coûte rien.

Il est préférable de passer entre deux voitures avec un espace d’un mètre plutôt que de slalomer en « S ».

Les automobilistes voient les autres voitures. Ils ont tellement peu la notion de distance latérale (surtout à droite, à cause de la portière) et tellement peur de faire une rayure sur leur carrosserie qu’ils se ménagent toujours une grosse marge de sécurité.
Ils laisseront donc (presque) toujours un espace suffisant entre leur bagnole et celle qui les côtoie pour vous permettre de passer.

Alors que si vous vous amusez à slalomer, vous prenez le risque qu’un caisseux ne vous voit pas arriver et se rabatte ou déboîte puisqu’il ne voit pas de voiture à côté de lui. La seconde d’après, vous êtes là… Et celle d’après, vous êtes mort !

Ne dépassez une voiture qui n’a pas d’autre véhicule à côté d’elle qu’avec un grand luxe de précautions :

  • en étant sûr et certain qu’elle vous a vu
  • ou que vous allez pouvoir le faire en gardant une distance latérale supérieure à 1,50 m
  • et en ne restant pas à sa hauteur plus d’une seconde.

Si vous devez slalomer dans un trafic chargé mais avec des intervalles suffisants entre les voitures, prenez large !
Abordez le véhicule suivant le plus à l’extérieur possible de sa position afin de vous laisser une marge de manoeuvre au cas où il se rabat ou déboîte. Vos « S » doivent être les plus larges possible.

Ne vous faufilez entre les voitures qu’entre les deux voies le plus à gauche. C’est entre ces deux voies que les automobilistes ont le plus l’habitude de trouver des motos. Ils y font donc un peu plus attention.
Passez donc rapidement sur la voie la plus à gauche.

La voie de droite est la plus dangereuse : voitures et camions s’y engagent rapidement, souvent sans regarder (ne pas oublier qu’ils ont la priorité à l’entrée).
La deuxième voie n’est guère mieux avec ceux qui se rabattent brusquement en voyant leur sortie arriver plus vite que prévue.
Il reste donc les deux voies les plus à gauche : le plus souvent, il s’agit de la 3e et la 4e voie (le nombre de voies varie entre 3 et 5 en fonction de la partie du périphérique).

Attention ! La dernière voie est la plus rapide.
Si vous vous « traînez » dessus à 70 km/h dans une circulation fluide, soyez sûr qu’une voiture vous talonnera avec klaxon et appels de phare, au risque de vous rentrer dedans.

Si l’entre-file est assez large, préférez passer un peu plus près de la voiture de gauche que de celle de droite, qui est plus susceptible de faire un écart.
A l’approche d’une sortie, c’est l’inverse.

S’il y a plus de deux voies (pratiquement toujours sur le périph), faites aussi attention si vous doublez un poids-lourd, un bus ou un autocar à votre droite, avec un gros trou devant.
Attendez-vous à ce que quelqu’un venant d’une file encore plus à droite ne remplisse le trou, voire coupe carrément pour aller d’une seule traite sur la file de gauche. On ne double dans ce cas qu’avec une survitesse faible, sans accélérer et avec deux doigts sur le frein.

S’il y a plus de deux files et que vous voulez passer deux files d’un coup, prenez le temps de couper et remettre votre cligno en milieu de manoeuvre.
Ainsi, votre manoeuvre ne sera pas ambigüe.
De votre côté, considérez qu’un cligno peut vouloir dire « à gauche toute » quand vous doublez une voiture en train de changer de file à votre droite. Elle pourra vous couper la route sans vergogne : l’automobiliste a mis son cligno, il estime être dans son droit, donc ne prendra pas forcément la peine de vérifier son angle mort.

Un autre endroit où peuvent se produire des changements de voie intempestifs de la part des voitures et camions, c’est en courbe.
Attention dans les courbes un peu prononcées, certains automobilistes peuvent déborder de leur voie, en coupant ou élargissant.
En courbe, ne restez pas à côté d’une voiture et surtout pas dans son angle mort !

* * *

Il ne faut jamais doubler une voiture qui a mis son clignotant !!
Même si c’est un cligno oublié.

Dans ce cas, attendre assez longtemps pour être sûr que le cligno est bien un oubli, et pas l’attente d’un trou pour changer de file. Si quelqu’un oublie un cligno, c’est peut-être parce qu’il téléphone…
Donc, prendre tout son temps pour avoir une certitude avant de doubler.

Faire encore plus attention aux provinciaux et aux étrangers : ils sont plus dangereux parce qu’ils n’ont pas l’habitude de se trouver dans un tel flux de circulation. Ils ont du mal à faire aussi attention que les autres et peuvent avoir de très mauvais réflexes.
Redoublez donc de vigilance aux périodes de départs en vacances et de retours de week-ends, parce que les automobilistes sont pressés de partir de Paris (on les comprend) et qu’en plus ils sont fatigués, donc plus susceptibles de faire des erreurs de conduite.

Si vous suivez une autre moto, faites-le à une distance raisonnable au cas où elle devrait freiner brutalement.
Il y a eu un cas où un motard a chuté entre les files et a été tué par un autre motard qui le suivait de trop près…

Mais ne restez pas trop loin non plus, vous profiterez de l’effet d’ouverture de la voie.
La plupart des caisseux (les vrais, pas les automobilistes responsables) font attention aux motos pendant les dix secondes qui suivent le moment où ils viennent d’en voir une les doubler. Beaucoup moins ensuite, y a Bouvard qui raconte une bonne blague aux Grosses Têtes…

Suivre un train de deux-roues limite le stress, vous fatiguerez moins nerveusement.
Une bonne « locomotive », c’est un motard qui roule bien, mais pas trop vite et qui ouvre donc la voie. Un pot non homologué et très bruyant ne sera utile qu’à faible vitesse, quand les automobilistes auront le temps de l’entendre arriver. Sinon, aucun intérêt, vous serez celui qui sera le plus gêné en roulant juste derrière lui !

Si vous commencez à fatiguer en remontant les files, arrêtez immédiatement et rangez-vous derrière une voiture (mais pas un camion ou une camionnette, ce n’est pas transparent).

* * *

Pour ceux qui sont à l’aise

Et maintenant, la grande question.
Vous n’êtes plus un poireau du périph’, vous êtes même super doué, tout le monde vous bouchonne, vous en avez marre de tous ces clampins qui se traînent la b… (même si vous en avez forcément été un, il n’y a pas si longtemps)…
Que faire ?

Personnellement, j’aime bien rouler vite sur le périph’ (quand je suis en forme et que les conditions le permettent), mais cela ne veut pas dire qu’il faille se conduire comme un sauvage.

Jamais je ne roule en feu de route.
Mais dans les bouchons le jour, il m’arrive de mettre les anti-brouillards pour mieux me faire voir. En effet, mon feu de croisement et mes deux feux additionnels forment un triangle. Non seulement les automobilistes m’identifient facilement comme une moto, mais ils mesurent mieux la distance et la vitesse d’approche.

J’essaie de ne pas me montrer agressif.
Cela dit, si un gars me bloque pendant dix minutes derrière lui en roulant comme un escargot, je vais m’énerver. Mais c’est graduel : d’abord mettre mon clignotant à gauche, puis un appel de phares au bout d’une minute s’il ne m’a pas vu, puis deux petits coups de klaxon s’il n’a pas compris… En général, ça suffit.

Si vraiment il continue à me bloquer pendant plusieurs minutes alors qu’il a la place de se rabattre (des fois, ce n’est pas possible, dans ce cas je pardonne), qu’il ne regarde jamais dans son rétro, qu’il ne bouge pas, c’est peut-être qu’il est sourd et/ou idiot.
D’abord je m’assure qu’il m’a vu et qu’il se rend compte que je veux le passer. Entre deux voitures, grosse accélération et je me porte à sa hauteur ou presque, à sa gauche de préférence, jusqu’à entrer dans son champ de vision latéral.
Là normalement, il va se pousser.

Si non, c’est qu’il le fait exprès.
Après analyse calme et posée de la situation pendant au moins une demi-seconde, deux solutions possibles :
– le dépasser au plus vite avec un grand coup de gaz entre deux voitures, quitte à me rabattre juste devant lui, ça lui apprendra à freiner fort ;
– lui faire peur en donnant un petit coup de pneu avant dans son pneu arrière, ça marche très bien.

J’ai bien dit un « petit », il ne s’agit pas de le faire chuter…
Bah non, il tomberait juste devant ma roue et je risquerais de souiller mon pare-buffles, je veux dire mon pare-cylindres, en lui roulant dessus. Aux vitesses où je roule, le sang sèche rapidement et mon domestique doit frotter fort pour enlever les croûtes…
C’est une blague, bien sûr : je n’ai pas d’écuyer.
Non, je suis obligé d’enlever moi-même les taches de sang sur les jantes et les tripes accrochées dans les bâtons de roue…

Bref, s’il n’y a pas moyen de le dépasser, y a plus qu’à attendre qu’il sorte.
Après tout, c’est peut-être qu’il ne se traîne pas tant que ça, donc ça viendra vite.

10 thoughts on “Rouler sur le périph’ parisien”
  1. Excellent article ! Je suis à 100% d’accord avec tous tes conseils ! Moi-même grand habitué du périph’, je suis passé par toutes les phases d’apprentissage que tu décris fort bien, de la peur à l’excès de confiance. Aujourd’hui, je me sens un peu le « patron », car je commence à connaître tous les pièges. Le pire reste l’évènement exceptionnel, par définition imprévisible…

    Je suis d’accord avec certains commentaires concernant la politesse. En tant que motards, restons courtois avec les autres. Déjà que certains deux-roues abrutis ruinent notre réputation… rappelons-nous que nous ne sommes pas dans notre droit mais tolérés et remercions les automobilistes qui font des efforts. Nous seront mieux perçus. Je mets personnellement un point d’honneur à cela, me considérant un peu en « croisade ». Par exemple, je vais jusqu’à secouer la tête devant certains comportement de motards pour montrer aux automobilistes alentours que je n’adhère pas à ce type d’attitude.

    En revanche, je considère que certaines choses doivent changer. Les 35 tonnes sur la 2e voie de gauche empêchent souvent de passer en sécurité, voire de passer tout court. Ils ne devraient plus s’y trouver (même s’ils en ont le droit). Je leur montre souvent la voie de droite du doigt. Et ça, ils n’aiment pas du tout… et me le font savoir à grand coup de klaxon.

    Pour être complet, il faut aussi préciser qu’il faut réduire sa vitesse en cas de mauvaises conditions climatiques (pluie, vent, verglas). Ça tombe sous le sens, mais les distances de réaction étant déjà réduites sur le périph’, c’est encore plus vrai sur cet axe. Et malgré ce qu’on pense, le grand soleil et les fortes chaleurs sont tout autant sources d’accidents. En effet, certains « caisseux » se sentent pousser des ailes, ouvrent les vitres pour nous faire écouter leur sono et se prennent soudain pour des pilotes de rallye. Avec le soleil dans le rétro, ils ne nous voient pas toujours venir. Et il faut dire que certains motards ne sont pas en reste et deviennent dangereux. Attention.

  2. J’ai compris que je roulais trop vite entre les files le jour ou j’ai fait l’avion sur le périph. Je passais toutes les autres motos, je me sentais à l’aise, bien prévoyant, anticipant loin devant. En fait le plus dangereux à mon avis c’est lorsque les voitures sont à l’arrêt ou presque. Dès qu’il y a un « trou » elles changent de file très vite, n’ont pas le temps de mettre de clignotant ni de regarder les rétros. Et là on ne peut pas l’accompagner dans sa trajectoire, c’est l’impact dans sa portière droite et on passe par dessus pour se retrouver à l’hosto. L’avantage c’est que dès qu’il y a blessure c’est la Police qui vient à l’hosto faire le constat et la voiture a eu tous les torts même si je roulais entre les files ?? Maintenant toutes les motos me passent mais elles ne savent pas.

  3. Bonjour, je suis un nouveau motard (sur varadero 125). J’ai fait 3 petites sorties depuis 10 jours, une première autour de mon quartier (à Boulogne), la seconde jusqu’à velizy et la dernière dimanche dans le centre de Paris. J’ai profité de ma ballade dans Paris pour tenter le périph en rentrant. je l’ai pris à porte de sèvres jusqu’à porte d’ivry puis retour. Le moins qu’on puisse dire c’est que je n’étais pas fier du tout (doux euphémisme). Alors que je suis habitué de cette portion en voiture, la pratique de la moto c’est tout à fait autre chose. Ce jour là c’était fluide, alors tout ce que j’ai pu faire c’est de rouler sur ma file (celle du milieu) à 70/80. J’ai tenté celle de gauche, mais ça m’impressionnait. J’y retournerai pour me faire la main parce que bientôt j’utiliserai ma moto quotidiennement pour aller bosser de st-cloud à vincennes. Je suivrai vos conseils 😉

  4. Excellent article. Pour prendre le périph Sud (Bercy-Auteuil) tous les jours depuis juillet dernier, je m’y retrouve parfaitement. Il faut effectivement y aller par étapes au début, bien comprendre comment ça fonctionne, les risques (et y’en a un paquet) et comment les limiter. Le danger est partout sur le périph’, et si on ne sait pas anticiper (ça ne vient qu’avec l’expérience), on est foutus.

    Juste, je pense qu’il serait bon de mettre un peu plus l’accent sur la courtoisie envers les automobilistes qui jouent le jeu et nous laissent de l’espace pour passer. Même s’il vaut mieux garder ses 2 mains sur le guidon quand ça bouchonne, les remercier permet de souligner à ceux derrière eux la bonne conduite de leur collègue et de donner une bonne image des 2 roues.
    Et quand il y en a un qui serre trop l’entrefile, un geste de la main lui demandant de s’éloigner suffit. Pas la peine de le klaxonner, de l’invectiver (bon, sauf s’il le fait exprès pendant des plombes, ça soulage ^^), et SURTOUT, ne jamais lui retourner son rétro. Parce que les motards qui arrivent derrière, il risque pas de les voir comme ça…

  5. Bonjour Fabien,

    au fur et à mesure de mon utilisation (quotidienne) du périph’, j’utilise de plus en plus la 2ème file et demi.

    comme j’ai rempli mon premier constat pour avoir sous évalué la largeur de ma moto (pas de bobo, sinon à l’orgueil), je suis maintenant très prudent avant de couper les files : je ne m’y risque que si je pense avoir la place suffisante.

    d’où ma question : à part avec l’expérience, comment améliorer ma perception de la largeur de ma moto ? (on aura peut-être l’occasion de le voir avec la CASIM…)

    Un début de solution étant aussi, je m’en aperçois, de mieux maîtriser ma moto (améliorer la trajectoire), notamment à basse vitesse, pour temporiser entre les files le temps que les voitures s’écartent (je ne klaxonne jamais, par ppe).

    – – –

    Réponse

    A part l’expérience ?
    De l’entraînement et encore de l’entraînement, avec des exercices à base de barrières et de piquets.
    Pour ma part, les exercices des « corrals » à l’école de la gendarmerie ont été très efficaces, mais ces structures (sorte de tunnel entre deux parois de bois ou de béton, avec 5 cm de chaque côté du guidon) ne se trouvent que chez eux.

    Concernant la maîtrise de la trajectoire à basse vitesse, c’est le fondement des cours de perfectionnement à la CASIM.

  6. Ayant fait 15 ans de vélo en Agglo et à Paris, je suis très sensible aux deux roues et fais très attention lorsque je suis en voiture. J’ai trouvé votre article très intéressant et les remarques sur la non-utilisation du clignotant très pertinentes: on peut compte-tenu de la densité du traffic considérer que la non utilisation du clignotant est une erreur grave qui devrait être sanctionnée. Cela étant sur le périphérique il est fréquent de devoir déboiter en raison de la priorité à l’insertion, cela surprend beaucoup les étrangers et j’ai eu droit récemment à un cirque la part d’un… Conducteur de camion devant lequel j’avais déboité (avec cligno), qui a redépassé par la droite (a plus de 80 évidemment), klaxonné et fait des appels de phares puis débordé sur ma file pour m’impressionner. Je n’ai pas apprécié le cirque et j’ai téléphoné à son boss. D’une manière générale lorsque l’on a affaire à des fous, je pense qu’il faut (certains diront que ce n’est pas fair-play et ils ont aussi raison) ne pas hésiter à dénoncer (une main courante au commissariat par exemple). Peu à peu, les routes se libéreront des fous et la conduite s’en retrouvera apaisée ce qui outre l’économie d’accidents nous éviera peut-être aussi l’accident cardiaque.
    Enfin pour expliquer mon comportement « délateur » je ne souhaite simplement ajouter qu’il y a eu suffisamment de membres de ma famille esquintés sur la route pour que je n’ai plus aucune pitié. On peut pardonner l’erreur, pas la bêtise ni la brutalité.

    Amitiés et bonne route à tous.

  7. Autre problème non évoqué, nos chers amis pollueurs micropéniens en 4×4 à Paris !
    A l’image de leurs conducteurs, Ils débordent sur les côtés car sont plus larges qu’une voiture.
    Rampant, ils sont moins visibles que les camionnettes car pas aussi haut.
    Poussant à la faute, leurs rétro sont pile-poil à la même hauteur que certaines motos…

    Alors les potos à moto, gaffe aux bouseux des garden-parties !

    – – –

    Note de l’administrateur:
    Je ne censure pas ce message, bien qu’il soit franchement « limite ».
    Je laisse l’entière responsabilité de ses propos à son auteur, qui a d’ailleurs le courage de ne pas s’identifier…

  8. il y a des choses qui me choquent beaucoup dans cet article:

    d’un côté tu parles d' »un imbécile pour se montrer très agressif et vous insulter », de l’autre tu avoues d’avoir poussé un scooter ???! mais ça va pas la tête? c’est qui l’imbécile là?

    d’un côté tu dis: « L’idée est de toujours pouvoir freiner sur la longueur d’une voiture pour éviter de se prendre celle qui est en train de déboiter devant elle », de l’autre tu roules à 50-60 km/h entre les files… rappelle-nous, c’est quoi la distance d’arrêt sur route seche à 50 km/h?

    j’admets que j’aime bien certains de tes articles pour leur franchise, mais alors pourquoi placer de phrases politiquement correctes pour les contredire quelques lignes plus bas?

    – – –

    Nul n’est parfait…
    Il m’est effectivement arrivé de me montrer agressif envers un scooter une fois, après avoir longuement patienté derrière lui, avoir klaxonné, fait des appels de phares, etc.). Une fois sur 100 ou 200, je n’en sais rien.
    Pour le reste, je suis comme tout le monde, il m’arrive d’être pressé et comme je connais bien le périph’, je roule parfois au-delà des 30 km/h de différentiel, mais rarement avec plus de 40 ou 50 km/h de plus que les voitures. Remonter une file de voitures à l’arrêt à 50 à l’heure, avec une distance d’arrêt optimale de 15 mètres (plutôt 20-25m en réalité) n’est pas en soi le plus dangereux car les voitures à l’arrêt bougent peu en latéral.

  9. « N’oubliez pas que circuler entre les files de voitures (on dit, en interfile) est interdit par le code de la route, y compris pour les motos. Cette pratique a fait l’objet d’une tolérance pendant des années, mais les forces de l’ordre la répriment de plus en plus. »

    Avec ça vous avez tout dit !
    ALORS RESPECTEZ LE CODE DE LA ROUTE !!!

  10. Un vrai régal de lire tes conseils! Pas de fautes de français et l’humour décapant en prime, j’apprécie.
    Beaucoup de bon sens et, mon expérience le confirme, une très pertinente approche des choses.
    Je reprends la moto après quinze ans de break, et j’avoue que l’arrivée en masse du portable a beaucoup changé la donne concernant la conduite en ville. Vigilance à tripler, où qu’on soit, surtout sur notre bien aimé périph. Mais je note aussi une légère reprise de conscience de la part des caisseux qui semblent tenir un peu plus compte de notre fragilité, ou est-ce un effet d’optique?
    Roulez coulé, everyone…
    Phil

    – – –

    Tout d’accord avec toi.
    Et merci pour les compliments !

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