Décryptage, prévention, mesures contre les comportements et les situations présentant un facteur accidentogène élevé.

Tour d’horizon des boulets, des ramollis du bulbe, des clochards du volant (ou du guidon) que l’on peut rencontrer sur la route ou dans les rues.
Je n’ai listé que les principaux.

Le colle-au-train
C’est un comportement auquel nous sommes (trop) souvent confrontés: vous roulez tranquillement dans votre voie et vous vous apercevez qu’une auto vous colle d’un peu trop près et vous suit comme votre ombre. Vous décidez alors de changer de voie, mais le «colle-au-c..» vous imite.
Pour vous débarrasser de ce type d’individu, il faut réagir rapidement.
Dès que vous l’apercevez dans vos rétroviseurs, protégez votre voie en roulant dans le tiers central de celle-ci et communiquez vos intentions en vous servant des clignotants, du frein, voire en jouant du klaxon. Ralentissez graduellement afin d’augmenter la distance avec le véhicule qui vous précède et signalez, à l’aide de vos clignotants, votre volonté de changer de voie. Entreprenez la manœuvre sans hésitation afin que le conducteur qui vous suit n’ait pas de doute sur vos intentions. Soyez prêt à réagir rapidement en gardant deux doigts sur le frein et sur l’embrayage. Tournez la tête et vérifiez vos angles morts avant d’entreprendre une manœuvre.

Le chauffeur du dimanche
C’est, le plus souvent, un banlieusard ou un citadin qui voyage habituellement en transport en commun.
Qu’il conduise machinalement ou occasionnellement, il se déplace souvent à une vitesse erratique. Il passe son temps à accélérer soudainement (surtout s’il pense que vous voulez le dépasser), puis à ralentir jusqu’à rouler à une vitesse de tortue. Après plusieurs kilomètres de ce manège, votre frustration prend le dessus et vous tentez un dépassement… au moment où l’énergumène décide de tourner à gauche, à la dernière minute, souvent sans signaler son intention, afin d’entrer dans son allée.
La vitesse erratique du véhicule aurait dû vous indiquer que l’automobiliste cherchait son chemin ou n’avait pas conscience de votre présence. Dans un cas comme dans l’autre, vous auriez dû prévoir qu’il pouvait s’arrêter ou tourner soudainement. Dans une telle situation, il est toujours préférable de le dépasser tôt et rapidement dans une portion droite de la route, loin d’une intersection ou d’un endroit propice à un virage à gauche (entrée de garage, allée, stationnement de centre commercial, etc.)

Le distrait ou le téméraire
C’est généralement sur les voies rapides qu’on le rencontre. Il roule dans la voie de gauche ou du milieu, à vive allure, et change de voie soudainement et à la dernière minute pour prendre la prochaine sortie. Si vous n’y prenez garde, c’est le vol plané garanti.
À l’approche d’une bretelle d’autoroute ou d’une sortie de rocade, anticipez ce genre d’attitude. Surtout si vous roulez dans la voie de droite. Beaucoup d’automobilistes présumeront que vous voulez également sortir. Dans ce genre de situation, il est préférable de se déporter dans la voie du centre ou celle de gauche bien avant d’arriver à la bretelle afin de ne pas vous retrouver dans l’angle mort d’un véhicule conduit par un distrait ou un téméraire.

Le zigzagueur
Vous roulez sur autoroute urbaine, dans la voie de droite et vous décidez de dépasser un véhicule lent. Mais, au moment d’effectuer votre manœuvre, une auto circulant dans la voie de gauche décide elle aussi de passer au centre en doublant par la droite (même si ce n’est pas recommandé, c’est fréquent). Le zigzagueur est généralement impatient et ne supporte pas que d’autres véhicules circulent dans sa voie, encore moins à une vitesse inférieure à la sienne.
Quand vous décidez de changer de voie, positionnez-vous de façon à avoir de la marge après la manœuvre. D’une façon générale, il est préférable de se laisser au moins une longueur de voiture. Prenez le temps d’observer la circulation dans les autres voies et prévoyez les dépassements ou changements de voie probables. Indiquez votre intention au moins trois secondes à l’avance et n’oubliez pas de tourner la tête afin d’être averti de ce qui se passe autour de vous.

Le fiévreux du samedi soir
C’est samedi soir (ça marche aussi le vendredi, et de plus en plus). Vous regagnez tranquillement vos pénates. Vous êtes sobre et éveillé. Vous vous arrêtez à un feu rouge, en bon citoyen respectueux des lois et des règlements quand vous entendez un crissement de pneus juste derrière vous. Puis c’est le choc et, si vous êtes chanceux, vous vous retrouvez de l’autre côté de l’intersection, sonné mais en un seul morceau. Vous êtes un des nombreux motocyclistes emboutis par un automobiliste saoul ou somnolent après une longue soirée de fête.
Les motos sont difficilement visibles, surtout la nuit ou lorsque la visibilité est réduite. Dans un tel cas, prévoyez que vous pourriez devenir la cible involontaire d’un chauffard arrivant derrière vous. Regardez fréquemment dans vos rétroviseurs. Si vous apercevez un véhicule s’approchant à grande vitesse, déplacez-vous rapidement sur le côté de la route afin d’éviter l’impact possible. Il n’est jamais prudent de rester immobilisé au point mort dans la circulation. Il est préférable de se mettre en première, embrayage engagé, afin de pouvoir réagir rapidement aux nombreux aléas de la circulation.
Encore mieux, portez des vêtements de couleur vive, un baudrier fluo, un feu de position ou un feu stop sur le casque, apposez des autocollants réfléchissants sur l’arrière et les côtés de votre moto.

L’endormi
Vous êtes en route pour le travail et vous traversez une zone résidentielle. Avec ses allées ou ses sorties de garage, dans lesquelles les voitures sont immobiles, aussi endormies que leur propriétaire. Soudain, l’une d’elles déboîte devant vous, sans préavis.
À cette heure de la journée, vous auriez dû prévoir que vous ne seriez pas le seul à vous rendre au travail et que chacune de ces voitures représentait un risque potentiel. Dans un tel cas, soyez alerte et sachez lire les signes indicateurs d’une activité possible: conducteur se rendant à son auto, fumée sortant du tuyau d’échappement, bruits de moteur, etc.
Ralentissez et soyez prêt à freiner d’urgence en gardant deux doigts sur le levier de frein. Si vous n’avez pas suffisamment d’espace pour arrêter, soyez prêt à effectuer une manœuvre d’évitement soit vers la gauche de la voie, s’il n’y a pas de circulation dans la voie opposée, soit vers la droite, dans une entrée de garage, par exemple, puis arrêtez-vous. Rappelez-vous que la plupart des accidents arrivent à une intersection, en ville ou en banlieue. Soyez donc doublement prudent dans de telles circonstances et sachez comment réagir.

10 thoughts on “Repérer les comportements à risque”
  1. Bonjour,

    Actuellement, on peut compléter la liste avec l’amateur/amatrice de smartphone et autres « consoles de jeux » embarquées. Ceux-ci sont dans leur bulle et ne font plus attention à rien.
    Mais ils ont l’avantage d’être repérés facilement … vitesse et trajectoire sont fluctuantes.
    Par contre ils sont dangereux de par le fait que leur comportement sur la route ressemble à une bille de flippeur rebondissant d’un bumper à l’autre.

    Bonne journée,
    André,

    1. C’est une bonne appli de la Prévention Routière, avec notamment le point de vue de la voiture.
      Tout n’est pas parfait, il y a un peu peu trop de différence (notamment de vitesse) entre la moto et l’auto, mais c’est intéressant.

  2. Bonjour Fabien,

    D’abord et comme d’habitude, merci pour cet article que j’ai lu avec grand intérêt. Particulièrement le passage sur les « colle au train ». Dans le paragraphe, je ne suis pas sûr de comprendre l’expression « tiers central » de la voie. J’ai donc fait une recherche google (« tiers central voie »).
    Et là, étonnement. Je tombe sur un post d’un certain Didier Constant, canadien(?), reprenant des paragraphes entiers de ton article ! Sans aucune mention de ton nom, ou adresse de ton blog ; pas très honnête, tout ça…
    url du présumé violateur : http://www.motoplus.ca/jungle.html

    Autre explication : tu utilises un autre pseudo pour le Web outre-Atlantique ?

    * * *

    Réponse

    Que non pas.
    Cet article date de juillet 2007. Le site Motoplus.ca est daté de 2008, il est possible qu’ils aient repris une partie de mon article. A moins que ce soit une refonte d’un site précédent dont j’ai pu m’inspirer… Je ne me souviens plus de ce que j’ai fait il y a quatre ans.

    Bref, le tiers central de la voie, c’est l’espace compris entre les traces des pneus des voitures dans ta voie de circulation.

  3. Bonjour à tous
    Fabien, tu devrais peut être rajouter des conseils, sur les situations ou nous sommes invisibles, comme ce drame qui s’est joué près de Marseille ou un motard a été écrasé par un camion à un péage, en reculant sans se rendre compte qu’un motard était juste derrière lui.
    Encore merci pour toutes ces infos partagées sur ton site.

    – – –

    Réponse

    Je ne connais pas les circonstances exactes de l’accident du péage de La Ciotat.
    Toutefois, de ce que je sais, bien que le camionneur soit bien sûr responsable de la mort du motard, ce dernier a commis trois erreurs :
    – rester dans un angle mort du camion, où le conducteur ne pouvait pas le voir, sans être décalé ;
    – ne pas respecter une grande distance de sécurité, comme il est d’usage derrière un camion ;
    – ne pas rester près à dégager, premier rapport enclenché.

    Certes, on ne peut pas deviner qu’un camion arrêté au péage va faire marche arrière.
    Mais s’il avait respecté ne serait-ce qu’une seule de ces précautions (que j’évoque toutes dans différents articles), le motard aurait pu éviter d’être emporté.

  4. Bonsoir Florent je me permets de t écrire vu que tu as vécu la même chose.Je constate que visiblement les gens sont violents partout de nos jours. Moi je suis sur Genève en Suisse et dans cette ville les gens adorent la voiture et détestent tout ce qui est 2 roues. Donc gaffe si tu viens dans le coin grand V a toi.

    1. Bonjour Free!
      Je note ta remarque concernant Genève même si je pense qu’il faut être vigilant partout!
      Concernant les comportements dangereux, j’en ai vu du fait d’automobilistes mais aussi et surtout de motards (ce qui à mon sens est beaucoup plus grave). Et même moi, sur ma moto, il m’arrive de soupirer en voyant passer des collègues motards à fond de 3, grillant la ligne blanche et remontant des files de voitures à (très) vive allure sur la RN6 qui mène vers Lyon. Heureusement, nous ne sommes pas tous comme ça… et heureusement, nous ne sommes pas tous des poireaux! J’estime qu’être motard, c’est avant tout être hyper responsable de soi et des conséquences de nos actes de conduite sur les autres usagers. On ne peut conduire une moto qu’en étant vraiment réglo et sérieux dans ses décisions. Alors qu’en voiture, on peut (au sens large) faire n’importe quoi! 😀

      Cependant, je tiens à dire aussi que des fois, il se passe des choses agréables. Sur la région lyonnaise et alentours, j’ai constaté que les automobilistes et autres usagers sont dans une grande majorité très sympas et très calmes. Lorsque j’emprunte la Route de Lyon qui me mène vers Lyon intra-muros, je constate chaque jour des voitures qui s’écartent pour me laisser passer (au risque de se foutre dans le fossé! véridique! à chaque fois ils me font peur parcequ’ils me laissent pratiquement toute la voie et eux sont en train de tondre le gazon de la bordure!).
      J’ai même droit souvent à des semi-remorques ou bien de gros camions qui s’écartent (oui, je aprle de gros camions) pour me laisser passer… En ce cas, je passe et je remercie: jambe tendue, puis grand signe de la main! Ca ne leur coute rien (du moment que ça les mets pas en danger, j’espère…) et moi, ça m’arrange vachement. Moralité de ça: tout le monde est détendu et ça fait plaisir!
      Je ne dis pas non plus que tout est rose, mais je pense qu’il faut aussi rappeler que, bien souvent, on est confrontés à des gens qui nous ont bel et bien vu, mais que comme leur comportement est de rester dans le flot pour ne pas nous gêner, ça ne se voit pas forcément.
      Par exemple, pour dépasser des voitures, je fais en un-par-un, et ça marche super bien. Je constate qu’en doublant en un-par-un, les conducteurs me voient moi, sur leur gauche dans le rétro, mais voient aussi ceux de derrière se pousser pour me laisser passer. Et sur cette fameuse Route de Lyon, ça donne parfois une sorte de grande « chenille » qui se tortille en rythme! Une sorte d’effet de vague se propageant! Et dans ces moments là, je met un point d’honneur à dépasser rapidement et sans trop de bruit (j’ai un pot d’origine sur ma moto), ainsi qu’à remercier SYSTEMATIQUEMENT chaque voiture. Il m’arrive même d’être à l’arrêt à des ronds-points et de me retourner faire un signe de remerciement à une ou deux voitures plus loin (souvent, parceque je n’ai pas pu tendre la jambe ou faire un signe, freinage arrière et avant oblige ainsi que regard porté sur mon environnement).
      Et dans ces moments là, c’est toujours agréable de voir que les automobilistes ont le sourire. Une petite attention, ça coute rien mais j’imagine que voir un mec casqué et équipé, juché sur sa moto, prenant le temps de remercier, ça leur fait plaisir!
      Restons donc vigilant, car tout n’est pas rose! Mais prenons aussi le temps de savourer des bons instants à moto et de remercier comme il faut ceux qui nous ont facilité le passage!
      A plus, grand V et bonne route!
      Florent

  5. Bonsoir

    Je me permets de vous communiquer une expérience extrêmement violente psychologiquement que j ai vécu samedi soir en rentrant chez moi sur ma moto.
    En effet je me suis fais courser comme un lapin durée de 30 minutes par une automobiliste dans la vingtaine qui prenait du plaisir vu ses grands rires dans mes rétros.

    Quel comportement faut t il adopter vis a vis de ce genre de kamikazes sur le moment pour sen défaire. Merci a vous et votre réponse.

    – – –

    Réponse

    Alors là… Difficile d’apporter une réponse unique, cela dépend vraiment de la situation.

    A partir du moment où on s’est rendu compte que l’automobiliste nous course « comme un lapin », mon avis est qu’il vaut mieux essayer de s’arrêter le plus tôt possible, à condition que cela puisse être fait en sécurité bien sûr.
    L’automobiliste se sent très sûr de lui et à l’abri dans sa voiture. Il faut donc l’amener à en sortir ou tout au moins, lui faire se rendre compte qu’il a tout intérêt à y rester, donc à lâcher l’affaire.
    Un automobiliste seul et hors de sa voiture se sentira en situation d’infériorité par rapport à un motard casqué, ganté et avec un blouson renforcé.

    Sinon, il faut essayer d’aller dans un endroit où la voiture ne peut pas nous suivre, sur le trottoir tout simplement. Ou s’arrêter dans un lieu public, sur une aire de repos ou une station d’essence.

    1. Bonjour,

      Je viens de lire ce commentaire de Free et la réponse de Fab.

      Pour avoir vécu cette expérience deux fois et ne voulant pas faire de mon cas une généralité, je pense que c’est vraiment vital de s’arrêter. Soit pour laisser passer l’inconscient, soit pour rester en vie soi-même et ne pas faire de manœuvre au delà de notre niveau.

      On ne sait pas vraiment sur qui on tombe à un feu rouge, à une intersection ou une route de campagne. La voiture qui nous course ou, au contraire, nous serre au feu rouge, peut être conduite par un pratiquant de boxe thaï qui a envie de se défouler sur tout ce qui passe…

      Autant les laisser tracer s’ils veulent aller se foutre en l’air dans un fossé plus loin (et ne pas oublier de s’arrêter pour appeler les secours, au cas où…); ou bien autant nous arrêter lorsque c’est possible en sécurité.

      Une moto ne gagne jamais contre une voiture, et les automobilistes se livrant à ce genre de jeu ne comprennent pas que c’est la vie d’une personne qui est en jeu, et pas juste de la carrosserie.

      Pour l’anecdote, ça m’est arrivé deux fois dans la région de l’Isère. Ca n’est pas agréable, c’est certain. Ca fait emballer le palpitant. En ce qui me concerne, la deuxième fois, j’ai arrêté ma moto à un feu rouge, coupé le contact et enlevé la clef (on sait jamaisà et je suis allé faire de la « pédagogie » à l’automobiliste (hilare, soit dit en passant – ça doit être une constante…) qui s’était amusé à me faire faire le lapin. Sous la colère, le stress et la peur de se faire tuer, je pense qu’on réagit de façon disproportionnée. Mais j’ai bien failli lui défoncer la gueule…

      Le résultat a été qu’il a démarré en trombe, manquant de me rouler sur le pied et grillant au passage le feu rouge.

      Objectif: Zéro Prise de Tête + Rester en Vie pour Continuer à faire de la Moto. – Autant laisser passer ces cons devant, ils finiront dans le fossé. On leur souhaite pas de mourir, mais on leur souhaite qu’ils y laissent leur bagnole! Ca aide à réfléchir!

  6. Bonjour à tous,

    Pour l’emboutissement au feu, pas besoin d’attendre quatre heures du matin ! En effet, cette mésaventure m’est arrivée, à 18h un dimanche soir…

    Eh oui, en duo, on roulais peinards et arrivons à un feu qui passe au orange. Personne derrière qui lèche la roue ? Non, bon, ben je freine. Et là, hhhiiiiiiiii font les pneux de la voiture qui arrive, et poum la moto !

    Heureusement, très peu de dégats : la moto a « juste » été poussée sur un petit mètre, la plaque est cassée en deux, la bavette plastique s’est déformée jusqu’à passer au dessus de la roue, et se détord gentiment sans casser (heureusement, car c’est un pièce d’un tenant avec la déco du dessous de selle).

    Donc effectivement, regarder derrière, même si c’est difficile à estimer ; et surtout faire gaffer lorsque le motard est fatigué au soleil couchant : les automobilistes auront autant la fatigue voire plus, avec des soucis de visibilité en plus.

Répondre à Seb Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.