La moto, le deux-roues en général et le cinéma entretiennent une longue histoire d’amour. La moto constitue un objet photogénique, chargé de symboles et support facile pour des scènes d’action. Il était logique que les cinéastes s’en emparent pour la mettre à l’écran. Les films sur le monde de la moto restent pourtant rares et surtout s’avèrent la plupart du temps franchement mauvais.

Première publication en juillet 2012
Dernière mise à jour en mars 2024

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J’ai essayé autant que possible d’illustrer chaque film présenté avec au moins une vidéo, pour vous donner une idée.
Ces vidéos publiées sur YouTube ne sont pas toutes en français, nombreuses sont celles en anglais, en espagnol ou dans d’autres langues plus exotiques, et pas toujours sous-titrées. L’image prime sur la bande-son !
De plus, je ne peux garantir que toutes resteront valides pour l’éternité, YouTube supprime régulièrement les vidéos qui enfreignent le droit d’auteur. Sans compter les comptes supprimés ou qui passent les vidéos en privé…
Merci de votre compréhension et tâchez de me signaler les liens invalides.

La moto et le cinéma sont nés presque en même temps.
La première motocyclette à vapeur apparaît en 1871, la première moto de série en 1894.
C’est l’année suivante (1895) qu’a lieu la première projection publique du cinématographe des frères Lumière.

Différents événements permettent de vivre « en vrai » la passion qui unit la moto et le cinéma.

Depuis 2000, la FFMC et son périodique « Moto Magazine » organisent un festival de films court-métrage dédiés à la moto, la Motostra (en référence à la Mostra, festival international du film de Venise).

En février 2011 a eu lieu la première édition du festival « Ciné Moto » à Lencloître, dans la Vienne (86) qui veut « rassembler en un lieu et en un temps des motards et des cinéphiles, des professionnels et des amateurs, des célébrités et des inconnus, des curieux en quête de découverte est son but, afin de favoriser un regard différent sur ces deux mondes dont les évolutions sont des témoins de celle de notre société. »

Depuis 2018, le French Riviera Motorcycle Film Festival, ou Festival du Film Moto de la Côte d’Azur, est organisé chaque année en février à Nice.

Régulièrement, notamment à l’occasion de salon moto, se tiennent des expositions sur les liens entre moto et cinéma.
Quelques reportages sur deux d’entre elles : « La Moto et le Cinéma – De la Route à l’Écran » et celle du Side Car Museum.

Commençons par les films consacrés tout entiers à l’univers de la moto.

« Burt Munro, the world’s fastest Indian« , sorti en 2005, avec Anthony Hopkins dans le rôle-titre, reste le meilleur, à mes yeux.

Présentation en français :

Bandes-annonces en anglais :

Quelques autres longs métrages décrivent à peu près fidèlement la culture moto et ses valeurs.

Le premier film consacré aux motards a été « The Wild One » (L’Equipée Sauvage), réalisé par Laszlo Benedek en 1953, avec Marlon Brando et Lee Marvin.

Les Rebelles Noirs, une quarantaine d’adolescents casqués et bottés, revêtus de blousons de cuir marqués d’une tête de mort, prennent la route sur leurs motos. Ils assistent à une course de motos, envahissent la piste et volent un prix. Ils disparaissent jusqu’à la petite ville voisine qu’ils vont occuper peu à peu, jusqu’à la mettre complètement à sac.

L’Equipée Sauvage a créé le mythe du blouson de cuir noir, le cliché du mauvais garçon sexy (Marlon Brando jeune, forcément…) et a durablement marqué les esprits sur ce que peuvent être les motards.

Extrait :

Film entier (pas sûr qu’il reste disponible en ligne) :

Dans les années 1950 et 1960, la moto et le blouson de cuir noir sont avant tout les signes distinctifs du « mauvais garçon ». Cela en attire certains, en repousse d’autres…

Un exemple parmi d’autres : « Les Anges Sauvages » (Wild Angels, en anglais), un film américain réalisé par Roger Corman, sorti en 1966 et qui révéla l’acteur Peter Fonda, futur héros de la contre-culture américaine.

Bande-annonce originale :

Film en entier et en français :

Dans les années 1970, changement de ton. La moto devient un objet « cool », un instrument de liberté.

Le film emblématique de cette génération est « Easy Rider« , évidemment…
Réalisé par Dennis Hopper et sorti en 1969, ce film est un road movie, devenu emblème de la génération hippie des années 1960-1970.
Il raconte le voyage de deux jeunes motards, Wyatt et Billy, qui après avoir vendu une grosse quantité de drogue, décident de quitter de Los Angeles avec l’argent gagné afin d’aller participer à la célébration du Carnaval de la Nouvelle-Orléans.
Durant leur traversée des États-Unis, ils sont confrontés à l’Amérique profonde, raciste et conservatrice, qui refuse l’évolution des années 1960, et découvrent dans le même temps le mode de vie d’une communauté hippie.

La séquence du départ, sur « Born to be wild« , le titre-phare de la bande-son originale :

Même morceau, mais illustré par différents extraits du film :

Sorti en 1970, un autre film américain passe inaperçu : le titre français « L’Ultime Randonnée » ne rend pas justice au titre original « Little Fauss and Big Halsy« .

Réalisé par le peu connu Sydney J. Furie, le long métrage raconte l’histoire de Halsy Knox (incarné par Robert Redford, alors au début de sa gloire), un motocycliste professionnel, qui vivote en participant à de petites compétitions et en séduisant des filles de passage qu’il abandonne au matin. Il fait la connaissance de Little Fauss (joué par Michael J. Pollard), un mécanicien hors pair qui vit chez ses parents et dont il devient bientôt l’ami et le modèle.
Halsy et Little Fauss s’associent et mènent quelque temps la même vie d’errance, de circuit en circuit. Mais bientôt, la relation qui s’était nouée entre les deux hommes tourne à la rivalité. Ce qui les unissait les oppose désormais et l’ambiance commence à s’en ressentir. Bientôt, les deux compères se retrouvent ennemis.

A noter que la chanson-thème du film, qui porte le même titre, est interprétée par Johnny Cash.

Merci à Max Mangeon pour m’avoir signalé ce film !

* * *

Autre film de la « nouvelle vague » qui a marqué les esprits, « The Girl on a motorcycle« .

Film sorti en 1968, cette adaptation d’un roman d’André Pieyre de Mandiargues, le réalisateur Jack Cardiff décerne à la moto le rôle principal de son film, tout entier construit autour de cette machine.

Le film montre une jeune femme qui s’ennuie auprès de l’homme qu’elle vient tout juste d’épouser. Une nuit, elle s’échappe du lit conjugal et part, nue sous une combinaison de cuir, sur sa Harley-Davidson, pour rejoindre son amant en Allemagne.

Le film suit l’aller simple de l’héroïne, incarnée par la très sexy star de la pop anglaise, Marianne Faithfull, dont le passé est relaté par flashbacks. Aux souvenirs s’ajoutent les fantasmes masochistes de la jeune femme que Jack Cardiff met en scène de façon psychédélique, grâce à un procédé électronique de solarisation.

* * *

Pendant les années 1980 et 1990, plus de grand film sur la moto.
Non pas que la bécane disparaisse du cinéma, au contraire. Nombre de cinéastes l’utilisent dans leurs films, surtout pour des scènes d’action (voir volet suivant). Mais il n’y a plus de vrai film qui lui soit consacré.

De façon anecdotique, on peut noter le nanard « I Bought a Vampire Motorcycle« , une comédie britannique potache à petit budget à propos d’une moto possédée par un esprit maléfique et qui tue les membres d’un groupe de motards…

 * * *

Les choses changent dans les années 2000, d’abord avec le film « Burt Munro« , cité au début de cet article.

Dans un autre genre, comme un lointain écho au « Wild One« , la comédie « Wild Hogs » (« Bande de sauvages » en français), sortie en 2007, raconte l’histoire d’un quatuor de quinquagénaires qui veulent retrouver leur jeunesse en partant en voyage sur leurs Harley.
En chemin, ils croisent la route d’un policier motocycliste homo (séquence culte) et d’un groupe de méchants « bikers », qui ressemblent plus ou moins à ceux de la Chevauchée Sauvage.

Ultime clin d’œil, c’est Peter Fonda en personne, l’acteur principal d’Easy Rider, qui déboule à la fin du film pour tout résoudre…

La bande-annonce en anglais :

Les premières images résument l’esprit du film :

Extraits sur « Time of your life », Green Day :

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Dans un tout autre genre, « One Week« , sorti en 2008.

La bande-annonce :

Le film entier en VF :

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D’autres films, moins bons à mon goût, mettent largement en scène des motos.

Pas mauvais d’un point de vue motard, mais quand même assez ridicule dans l’ensemble et d’ailleurs très peu connu, « Timerider » ou « les aventures de Lyle Swann », sorti en 1982.

Nettement plus mauvais, « Biker Boyz« , sorti en 2003, sur les gangs de motards noirs américains. Vision très « cliché ». Distrayant sans plus.

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Encore plus bas, dans le sens où la moto ne sert que de faire-valoir au super-héros, « Ghost Rider » 1 et 2

Extrait :

* * *

La moto a aussi servi de support à pas mal de fantasmes.

Un exemple avec le film « She Devils on Wheels » (1968) qui met en scène un gang de motardes sanguinaires, plus ou moins sexy et vaguement cannibales…

Dans la même perspective, il y a eu le pendant masculin, « Werewolves on Wheels » (1971), avec un gang de motards loups-garous…

* * *

Encore plus mauvais ? Cela s’annonce difficile, mais c’est possible…

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, « Torque » (2004), sous-titré en français « La route s’enflamme », est sans aucun conteste le film le plus débile jamais tourné sur le monde de la moto.
Mal joué, mal fait, scénario totalement caricatural, bourré de scènes invraisemblables… il est tellement mauvais que c’en est devenu une comédie pour les motards.

A lire, une analyse plus fine qu’il n’y paraît.

La première scène donne déjà une idée du navet :

et un résumé-analyse satirique en français :

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Les autres volets de cette série :

21 thoughts on “La moto à l’écran : les films motards”
  1. Bonjour, a titre infos(pas tout fouillés), un film dont on avait que des extraits et que maintenant on peut voir en entier (un bijou britannique) « i bought a vampire motorcycle ». Max Mangeon.

  2. Bonjour,je recherche desesperement le titre d’une serie tv anglaise qui passait le samedi apres midi pendant l’emission « la une est a vous « (dans les années 75)racontant les aventures de jeunes rockers anglais roulant bien sur en anglaise et leur inquietude face a l’invasion des motos japonnaises particulierement la 450 honda cb (blackbomb).a l’avance merci, cordialement patrick

  3. Salut, perso j’aurais inclus Cool as ice, avec Vanilla Ice.
    Et surtout Space Riders avec Barry Sheene ..

  4. bonjour à tous et toutes,formidable ,fabuleux,quel bonheur de découvrir la moto dans toutes ces facettes,admiratif pour la qualité et la recherche ,une thèse sur la moto ,de la part d’un ancien (naissance 1945) qui roule depuis 1962,mon premier « gros cube » une 500 mono Matchless MERCI

  5. Un petit bijoux à rajouter à la série: « les petites fugues  »
    C’est le « easy rider » des Suisses 🙂

    C’est l’histoire d’un vieux garçon de ferme qui découvre la liberté avec un deux roues (deux roues, un moteur: que du bonheur!)
    Le deux roues en question est un vélomoteur (en Suisse, on dit: un boguet).
    Le pilote est Michel Robin. Il obtient le Grand prix d’interprétation du jury du Festival de Locarno, en 1979 pour ce film.

    Nicolas

  6. J’adooore ton site! Il est vraiment fabuleux, tant au niveau de la conduite elle-même (j’ai vraiment déniché plein d’astuces) que de l’univers motard en général. Du coup je me suis permise de mettre un lien sur mon blog; merci merci, je continue de fouiller dans tes articles avec grand plaisir 🙂

  7. Bonjour,

    J’ai peut-être mal cherché dans cette rubrique mais je n’ai pas trouvé de référence au film :
    La plus belle soirée de ma vie. Film italien réalisé par Ettore Scola, sorti en 1972.
    On voit une balade dans la montagne d’une Demoiselle sur une Suzuki 750 GT.

    A+

  8. Bonjour Flatfab,
    Il y a également le film « One week » (2008) avec Joshua Jackson. Il raconte l’histoire d’un jeune instit de Toronto qui découvre qu’il a un cancer en phase terminal et qui décide de partir en roadtrip à travers le Canada avec une vieille Norton au lieu de se faire soigner.

  9. Merci pour ce site qui, je l’imagine, représente un travail de titan.
    Juste pour signaler une petite erreur : le titre français de The Wild One avec Brando n’est pas « La chevauchée sauvage » mais « L’équipée sauvage ».
    Bonne continuation !

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